Sommes-nous à l’écoute de nos enfants ? Cette écoute nécessite observation, sensibilité, intérêt pour l’autre, et compréhension. L’écoute est un travail ardu !
L’écoute
1/ Les hommes sont absorbés par leurs études religieuses et/ou leurs activités professionnelles. Les femmes sont souvent très occupées par les tâches ménagères, quotidiennes, ce qui est tout à leur honneur. La plupart d’entre elles cumulent travail à la maison et travail à l’extérieur.
Toutes ces excellentes raisons ne doivent pas nous faire oublier le besoin d’amour de l’enfant et le besoin tout aussi vital de rester en contact avec lui. Ce lien passe par l’écoute, car « celui qui parle sème, et celui qui écoute, récolte » (Pythagore).
L’embryon a la forme d’une oreille. Deux oreilles superposées l’une sur l’autre sont semblables à un fœtus. Cette image montre – s’il est encore utile de le redire ! – combien un lien étroit existe entre la mère et l’enfant, et aussi combien le besoin de l’enfant d’être écouté par la mère est fondamental.
La mère est la plus fréquemment affairée à l’éducation des enfants, et il semble que la communication soit plus facile pour elle, bien qu’il demeure que le père peut et doit établir un rapport étroit avec l’enfant.
Écouter n’est pas facile ! Qu’est-ce qu’écouter ? Comment savoir écouter ? Qu’est-ce qui nous empêche d’écouter ? Écouter, c’est beaucoup moins enthousiasmant et passionnant que parler. Par exemple, écouter les ennuis de quelqu’un, c’est lassant.
On sélectionne ce qu’on est disposé à écouter, et on écoute ce qu’on a décidé d’entendre.
On entend sans forcément écouter attentivement.
On est tellement préoccupé par des milliers de choses qu’on ne fait pas attention à ce qui est dit.
On n’a pas la patience d’écouter et de comprendre l’autre, de découvrir ce qu’il y a en lui. On donne un avis sur une situation, sans y avoir vraiment réfléchi.
2/ Écouter nécessite du temps. De la concentration. Et de la patience... et des efforts !
Écouter, c’est aussi comprendre. Dans notre jargon de psychologue, ce n’est pas par hasard que nous utilisons souvent le mot « entendre » dans le sens de « comprendre », montrant ainsi que l’on a bien « tendu l’oreille », c’est-à-dire que l’on a bien reçu le message de l’autre, et qu’on l’a bien compris.
L’enfant veut capter l’attention de ses parents. Son objectif – même s’il n’est pas verbalisé – est de parler et d’être entendu. L’enfant éprouve ce grand besoin d’être compris, saisi dans son essence.
Cette écoute véritable permet une intimité essentielle entre le parent et l’enfant qui le guide vers un développement harmonieux et l'autonomie.
Lorsque l'enfant a un problème dans lequel nous ne sommes pas impliqués, (par exemple, s’il est triste à cause de ses copains, crispé à cause de son travail scolaire …) c'est le moment de se mettre à l’écoute. L’enfant a alors besoin de trouver une oreille ! Et la mère, les parents doivent être cette grande oreille. Pour évacuer ce qui le perturbe, il a besoin de le raconter à ceux dont il est le plus proche, c’est-à-dire ses parents.
Cette relation créée par l’écoute va au-delà des mots mais un dialogue constructif et une écoute appropriée permettront d’approfondir cette aptitude.
Pour écouter, il faut commencer par se taire. Pendant ce moment privilégié, il faut éliminer toute autre préoccupation pour qu’il soit un moment vrai. Accueillir l’autre dans son intériorité, son intimité, c’est arrêter son discours personnel et rompre un moment avec ce qui nous occupe, comme si quelqu’un entrait dans notre univers, s’y installait un instant, et sollicitait notre attention pour lui seul. C’est comme si on lui donnait un message chaleureux comme : « Tu es important pour moi, tu comptes pour moi. Ta personne, ta parole, tes pensées, ton vécu, m’intéressent et me touchent. J'interromps tout pour être en ta compagnie, car je suis heureux d’être avec toi maintenant ».
Écoute et amour
« Si nous cessons d'écouter, nous cessons d'aimer » (M. Bouthot).
Au-delà du partage, l’écoute permet de faire don de soi.
On écoute quand on aime quelqu’un et qu’on lui accorde une certaine importance dans notre vie. La notion d’écoute est liée à la notion d’amour. Un enfant veut être écouté par ses parents, parce qu’il les aime, et veut se sentir aimé d’eux. L’écoute entraîne une communion mentale qui crée les liens d’un amour partagé.
Comment accueillir puis accompagner ce petit être en devenir pour lui permettre de révéler son « être » le plus profond ?
Il s’agit d’accueillir l’enfant, le reconnaître tel qu’il se définit, sans se substituer à lui pour lui dire ce qu’il doit être. Accorder de l’attention à notre enfant, être sensible à ce qu'il dit, mais aussi à ce qu'il ressent, et cela sans chercher immédiatement à apporter une solution. La réponse du parent doit simplement être le reflet du message de l'enfant.
Au niveau pratique, la reformulation est une technique adéquate. L’enfant parle de ses soucis, ce qui lui permet de s’en libérer et de ressentir un soulagement. Le parent reformule ce qu'il entend, ou ce que l'enfant ressent. Cette participation active du parent montre à l’enfant qu'il a compris ce qu’il dit. Il le lui prouve en lui retournant dans l'instant et dans ses propres termes, l'essentiel de son message.
Concrètement, regardez votre enfant dans les yeux, et adoptez en miroir toutes ses attitudes, ses positions physiques, ses mimiques, quand il vous raconte ses soucis. Cela vous permettra de vous imprégner de l’endroit mental où il se trouve. Car avant tout, la communication, c’est la recherche de la création d’un endroit, d’un espace mental commun. Et cela ne passe pas toujours par des mots, ni par la recherche de solutions miracles instantanées.
La communication est donc un espace où il y a des mots, mais pas uniquement des mots. Il peut y avoir du silence, des soupirs, des sourires… Pour écouter, il faut recevoir l’autre à l’intérieur de soi, et ouvrir la porte à une fusion mentale, où parent et enfant trouveront un bien-être commun. « Lorsque nous sommes reçus à cœur ouvert, sans être jugés, qu'on nous écoute d'une oreille intéressée, notre esprit s'ouvre » (Sue Patton Thoele). Bref, l’enfant appréciera une famille où peuvent s’établir des dialogues qui ne sont pas des monologues !
Le fait de répéter leur apprend à s’écouter et ainsi à démêler leurs ressentis. L’enfant peut alors regarder son problème avec plus de recul, et finir par trouver plus facilement une solution, voire même s’apercevoir parfois que ce n’était même pas un problème !
Vers l’avenir
Les parents doivent se réserver des moments privilégiés avec leurs enfants, pour les accueillir sincèrement à l’intérieur d’eux-mêmes, dans leur cœur, leur âme. Si être ensemble, c’est faire partie d’une famille où on sait « s’entendre », c’est-à-dire se recevoir (mentalement), s’écouter, se comprendre, partager, ressentir, se réunir, être ensemble, même dans le silence, alors les enfants sont sûrs de trouver ce qu’il leur faut pour se développer harmonieusement et sainement.
Quand on écoute les enfants lorsqu’ils nous parlent, alors quand le besoin se fera sentir, ils nous écouteront facilement, car un vrai lien de confiance et de partage aura été créé.
Une famille au sein de laquelle peuvent se créer de vrais échanges prometteurs d’un avenir réussi.
L’avenir, c’est permettre à notre enfant de devenir responsable, capable de gérer sa vie et l’aider à accéder à la véritable foi en un D.ieu généreux, constamment à l’écoute. Aussi, n’hésitons pas à demander régulièrement de l’aide au Très-Haut pour soutenir notre tâche de parent, et nos efforts seront récompensés.