Aucune mère ne placerait dans l’assiette de ses enfants un aliment qu’elle sait nocif pour leur santé. Pas plus qu’elle ne les promènerait dans un lieu exposé au risque de radioactivité. De même, si elle entendait ne serait-ce qu’une vague rumeur concernant une bactérie présente dans une certaine boisson, elle aurait vite fait d’en éloigner ses enfants.
S’il en est ainsi, comment expliquer que, concernant la santé spirituelle de nos enfants, nous nous montrons parfois moins regardantes et n’hésitons pas à leur administrer ce que l’on pourrait qualifier de poison mental… ?
La société de consommation dans laquelle nous vivons offre une abondance de biens à notre disposition et cela touche également au domaine de la culture. Il suffit de voir la superficie de certains magasins appartenant aux grandes chaînes de distribution pour réaliser l’ampleur de l’offre dans ce secteur. Or, il faut bien comprendre que ce n’est pas parce qu’un certain livre, disque ou film est destiné aux enfants qu’il est aussi innocent que ce qu’il devrait être.
Qui comme moi sait à quel point il est excitant et fascinant de recevoir une nouvelle BD ou un nouveau DVD de dessin animé ? Et pourtant, qui comme moi sait à quel point le contenu de certains d’entre eux se révèle être entaché des pires tares ?
Certains parents, par peur de vexer ou même par simple ignorance, acceptent tous les cadeaux que certains font à leurs enfants. Parfois, ils se révèlent être eux-mêmes pas suffisamment regardants quant au contenu qu’ils offrent à leurs enfants. Parfois encore, ils restent attachés à certains livres de leur enfance alors que ceux-ci s’avèrent bien mal adaptés à leur progéniture…
Se poser les bonnes questions
Ainsi, avant de donner à nos enfants un livre à lire ou un dessin animé à regarder, posons-nous les questions suivantes :
- L’histoire, l’intrigue et le message qui s’en dégagent sont-ils pédagogiques ? Sont-ils conformes aux valeurs prônées par la Torah ?
- Quels sont les comportements qui sont encouragés ou, au contraire, critiqués à travers l’histoire ?
- La vulgarité, l’effronterie, la rébellion contre les parents et les professeurs y sont-elles présentes à travers les personnages et les situations dépeintes ?
- Les dessins ou les scènes sont-elles violentes ? Impudiques ?
Une saveur douce ou amère ?
Si j’écris ce billet qui peut sembler contestataire, c’est parce qu’il y a quelques mois en Israël, on a découvert qu’une certaine fondation « pour l’enfance » s’était mise à distribuer gratuitement, à travers toutes sortes de voies, des livres. Le but affiché était de faire découvrir certaines notions de base du « judaïsme » au plus grand nombre. Ainsi, beaucoup de parents, alléchés par l’offre, ont succombé à la tentation d’en offrir à leurs enfants. Ce n’est qu’après-coup que certains d’entre eux (mais pas tous) ont réalisé que ces livres étaient pour la plupart bien éloignés d’un judaïsme authentique et qu’ils se plaisaient à travestir des éléments fondamentaux de notre histoire pour les présenter sous un angle éloigné de toute vision juive.
Parfois, on a l’impression que la perspicacité des enfants est telle qu’elle leur permettra bien de faire la différence entre la réalité et une simple histoire lue ou regardée sur un écran. Pourtant, cela fait bien longtemps que les études menées sur le sujet ont prouvé que les enfants, contrairement aux adultes, souffrent d’une incapacité à distinguer le réel du virtuel, et que ce n’est pas parce qu’un dessin présente la reine Esther en tenue impudique (comme c’était le cas dans les dits livres) qu’elle l’était dans la réalité.
De même, une histoire qui présente des éléments ou des personnages éloignés des valeurs du judaïsme fait passer sournoisement à nos enfants le message que, finalement, ces mêmes valeurs peuvent être bafouées sans trop de scrupules.
En conclusion, il vaut mieux être parfois capable de fermer la porte à certains « cadeaux », que de nous laisser entraîner à faire des compromis sur nos principes fondamentaux en leur servant du « poison ». Après avoir tenu bon et fait preuve de détermination, nous sentirons ainsi la douce saveur d’avoir préservé nos enfants des relents d’une culture à laquelle nous n’adhérons pas !
Ménou'ha Fucks