Durant la seconde guerre mondiale, plusieurs organismes anglais essayaient de sauver des enfants de la proie nazie. Parmi ces institutions, certaines étaient juives, certaines non. Et parmi les associations juives, certaines respectaient les mitsvot, d’autres non.
Ces entreprises de sauvetages nécessitaient beaucoup d’argent (et ce uniquement pour les besoins élémentaires à la survie des enfants).
Mais en même temps, à cette époque où le chômage et les prix augmentaient sans cesse, où l’avenir incertain inquiétait tout le monde, il était difficile de trouver des donateurs…
L’une des associations juives alla voir rav Yekhezkel Avrahamski zatsal en lui annonçant qu’elle devait fermer ses portes.
Nous n’avons plus d’argent, annoncèrent les responsables, et nous sommes contraints de fermer. Nous avons essayé toutes les possibilités, mais en vain ! Nous croulons sous les dettes et il est impossible de continuer ainsi…
Nous allons devoir placer les enfants dans d’autres institutions qui malheureusement ne respectent pas les mitsvot. Ces pauvres enfants vont recevoir de la nourriture non-cachère, vont être éduqués sans le chabbat, sans les téphilines, sans les mitsvot…
Le rav pleurait à chaudes larmes. Il demanda s’ils étaient sûrs qu’il n’y avait aucun moyen de trouver un donateur.
L’un des responsables répondit qu’il n’avait aucune idée comment s’en sortir. Mais il ajouta : « Il y a certes un juif riche à qui nous n’avons rien demandé. Il n’est pas pratiquant et vient seulement une fois par ans pour réciter le Kaddish sur ses parents. Je ne sais pas s’il acceptera de nous aider. »
Le rav s’exclama : nous devons à tout prix essayer. Aussitôt, le rav téléphona à cet homme et lui expliqua la situation. Il lui détailla que les enfants risquaient d’être éduqués sans thora et mitsvot.
Je vous prie de nous aider s.v.p, supplia le rav, il s’agit d’une véritable affaire de Pikoua’h Nefesh, d’un vrai danger ! Vous sauverez ainsi la vie de ces enfants !
Le riche homme coupa le rav et lui dit : « Je donne beaucoup d’argent pour sauver des vies, mais je ne suis pas d’accord qu’il s’agit là d’un cas de Pikoua’h Nefesh, d’un danger. Les enfants seront dans tous les cas pris en charge, et même s’ils recevront une éducation sans thora et mitsvot, cela n’est pas considéré comme un danger. »
La discussion s’arrêta là et le rav repartit les mains vides.
Le Vendredi soir suivant, le téléphone sonna chez le riche homme. Celui-ci n’avait pas le mérite de connaître la beauté du chabbat, et décrocha donc le combiné, rh"l.
- Oui, qui est à l’appareil ?
- C’est Rav Avrahamski, le rav de Londres. Nous nous sommes parlés cette semaine à propos d’une éventuelle aide pour sauver les enfants d’une éducation sans thora. Vous m’avez dit qu’il ne s’agissait pas d’un danger. Je respecte le chabbat dans ses moindres détails, et si je vous téléphone maintenant (durant chabbat), c’est la plus grande preuve de ma conviction : sauver ces enfants d’une éducation inadéquate signifie les sauver d’un danger !
Le riche homme n’en croyait pas ses oreilles ! Le rav de Londres, réputé pour sa piété, était en train de lui parler au téléphone durant chabbat !!!
A la sortie du chabbat, le donateur arriva chez le rav et lui donna une grande somme. Baroukh Hachem, l’institution continua son œuvre et sauva ainsi de nombreux enfants d’abandonner les mitsvot.