L’homme assimile inconsciemment un évènement à une sensation étrange lorsqu’ils se produisent systématiquement ensemble, même s’il n’y a concrètement aucune logique qui explique l'incidence de l’un sur l’autre. Ainsi, certains cas aigus de rejet de l’éducation reçue des parents ont été enregistrés.
Notamment, celui d’un enfant pris de nausées et tremblements à chaque fois qu’il s’asseyait étudier la Guemara. Sur le conseil d’un psychiatre, on l’a présenté au rav Yaacovson. Une courte enquête a éclairci la raison du traumatisme : son père désirait si ardemment élever le futur ‘grand de la génération’ qu’il lui collait après sa longue journée de Talmud Torah un professeur privé, qui, par-dessus le marché, cherchait systématiquement la petite faille dans les connaissances du pauvre bambin et lui tombait dessus.
Autre anecdote : dans une base militaire, un soldat laïc organisa un Minyan – regroupement de 10 personnes pour prier – pour marquer les 12 mois du décès de sa mère. Etrangement, l’un des soldats de son groupe refusa catégoriquement de participer à ce rituel. Et voilà que ses camarades – tous laïcs ! – lui donnèrent une super leçon de Moussar sur l’importance de considérer les besoins de son prochain, surtout lorsqu’il s’agit de devoir religieux. D’autant qu’il n’avait pas grand-chose à perdre, juste un petit quart d’heure, car la philosophie laïque nie uniquement une vie après la mort, mais n’affirme pas l’existence d’un enfer pour châtier celui qui prononce une prière ! Mais le récalcitrant ne voulut rien entendre.
Par hasard, rav Yaacovson se trouvait sur place. Les soldats lui demandèrent de se joindre au Minyan, et lui firent part du spécimen qui refusait de participer. Après quelques échanges avec le rebelle, le rav décela que ce laïc était en fait le fils d’un Rav, qui exigeait de ses enfants de rester à côté de lui pendant toute la prière, sans broncher. Durant toutes ces années, l’unique prière de l’enfant était de bientôt voir le jour où il ne serait plus sous la tutelle de son père. A présent, il voulait certes faire plaisir à son copain, d’autant qu’il croyait quelque part en D.ieu, mais ressentait un blocage à tenir un livre de prière.
Certes, ces cas aigus sont rares. Néanmoins, le phénomène de conditionnement ne cesse de fonctionner dans le cœur des enfants, et laisse des petites taches moins profondes lorsqu’on use plus ou moins systématiquement ‘d’astreinte’ sans vrai ‘Hinoukh.