Quelle maman ne souhaite pas que son enfant arrive au sommet ? Qui ne prie pas devant les bougies de Chabbath en versant des larmes pour que ses enfants aient de bons traits de caractère et soient mus de la crainte du Ciel ? Malgré tout, il est bon de savoir que dans le domaine de l’éducation, il n’y a pas de promesse de réussite totale, mais uniquement la possibilité d’augmenter les chances de réussite. Comment augmenter nos chances de réussir dans l’éducation des enfants ? Voici une liste de dix conseils.
1. Chalom Bayit, Chalom Bayit et encore Chalom Bayit
Voici le fondement le plus significatif et profond pour réussir l’éducation de nos enfants : une bonne entente entre les parents. Lorsque le couple vit en connivence, dans la compréhension, l’écoute mutuelle, le soutien et l’amour, l’enfant peut tolérer des situations compliquées à la maison, tout en restant sain d’esprit et heureux de son sort. C’est le fruit d’une atmosphère agréable à la maison, et les parents continuent à transmettre de l’amour et de la sérénité à leurs enfants.
2. Tolérance et écoute
Il est très important que les membres du couple sachent d’avance que les hommes proviennent de Mars et les femmes de Vénus : chacun d’eux est structuré différemment, a une disposition d’esprit différente, et naturellement, ils sont divergents. La femme a des opinions très arrêtées, est bavarde et a besoin d’un mari disposé à l’écouter. Le mari, en revanche, est plus concret, et lorsque la femme lui raconte ses petits malheurs, de manière générale, il réfléchit concrètement pour trouver des solutions, à un moment où ce n’est pas forcément nécessaire.
La femme a généralement besoin de l’écoute de son mari, de son attention, de ses encouragements et de sa sollicitude. De ce fait, il importe que l’homme et la femme donnent à leur conjoint sa place, ainsi qu’une place à la différence. Il faut développer une capacité de tolérance envers le conjoint ainsi qu’une capacité à l’écouter. L’écoute conduit à la compréhension qui elle-même conduit à l’entente conjugale.
3. Don
Il est connu que ce qui rapproche le plus les gens, c’est le don. Lorsqu’on donne à quelqu’un, on crée une relation avec lui, en communiquant avec lui, et en s’intéressant à lui. Il en va de même dans le couple : tu souhaites approfondir la relation avec ton épouse ? Donne-lui ! Ne cherche pas à recevoir, mais cherche à offrir, et tu recevras bien davantage en retour !
4. Confiance
La vérité, c’est que nous créons de nos propres mains des situations où nous attristons notre conjoint. Lorsque nous communiquons à notre conjoint que nous avons confiance en lui et nous reposons sur lui, c’est ce sentiment que nous obtiendrons en échange de sa part. Notre conjoint est en réalité notre miroir : la patience dont nous faisons preuve à son égard, le bon œil, le mot gentil, la bienveillance ; ce sont ces qualités dont nous bénéficierons à notre tour.
5. Unité
Les enfants savent très bien identifier les failles dans la gestion parentale et les exploiter à leur avantage. En conséquence, il faut veiller à conserver une unité parentale pour tout ce qui a trait à l’éducation des enfants, au moins devant les enfants. Si les parents ont des divergences d’opinion - c’est légitime, mais il vaut mieux qu’ils s’abstiennent de les montrer devant les enfants.
Ils relègueront ces différences en tête à tête, afin que les enfants ressentent une véritable unité chez leurs parents. Si l’enfant constate que sa mère est conciliante et que son père est plus dur, il saura agir avec manipulation pour arriver à ses fins. Beaucoup de cours à ce sujet sur Torah-Box.
6. Autorité parentale
Il est important que les deux parents puissent définir des limites claires aux enfants et savoir leur dire « non », en se montrant ferme sur ce point lorsque nécessaire, sans céder aux pleurs ou implorations des enfants. Il importe également que l’autorité parentale ne soit pas accompagnée de cris.
Un parent qui choisit de crier sur ses enfants communique un sentiment de faiblesse : il montre une faiblesse en ce qu’il est incapable d’être ferme et autoritaire sur un ton ordinaire, il est obligé de crier pour qu’on l’entende. Les cris détériorent également l’ambiance à la maison.
7. Confiance dans l’enfant
Le Rav Dan Benhaïm relate l’histoire d’un père et de son enfant venus le trouver pour obtenir des conseils dans le domaine de l’éducation des enfants. Avant même qu’ils n’entrent dans la pièce où se trouvait le Rav, ce dernier entendit le père dire à son fils : « Tu vois ? Je t’avais dit que tu ne réussirais pas ! ». Cette phrase écorcha l’oreille du Rav, et il attendit le moment approprié pour en parler avec le père.
Lorsque le moment fut venu, il demanda poliment à l’enfant de sortir quelques minutes de la pièce et expliqua au père que tous les efforts investis dans l’éducation de l’enfant sont réduits à néant à partir du moment où il exprime du mépris pour son fils et lui communique un sentiment d’infériorité. Un parent qui souhaite que son enfant apprenne à avoir confiance en lui est obligé de le lui apprendre.
Il est important de communiquer en permanence à l’enfant que nous sommes satisfaits de lui, croyons en lui et sommes fiers de lui. Même si l’enfant arrive à la maison avec une mauvaise note par exemple, nous avons l’obligation de lui dire : « Mets cet examen de côté. Je suis persuadé qu’il ne reflète pas ta véritable valeur. Ne crains rien, tu auras d’autres occasions où tu réussiras mieux ! ». Il est important de préciser qu’il faut aussi assurer un suivi de l’enfant, observer ses fréquentations, ses amis, etc.
De manière générale, sans tenir compte de l’aspect religieux, il est conseillé d’éloigner l’enfant autant que possible d’Internet, de la télévision et des Iphones. Il faudra au minimum leur permettre cet emploi sous surveillance et avec une censure, car il s’agit d’outils très destructeurs pour l’éducation et l’âme des enfants.
8. Communication positive
Il faut toujours veiller à instaurer une communication positive à la maison, en employant des termes positifs, agréables et encourageants. Dans une maison où les enfants sont toujours grondés ou blâmés, les enfants ne seront pas heureux de rentrer chez eux chaque jour, et ceci aura une influence très négative.
De nombreux enfants ont quitté ce type de foyer à l‘adolescence à la recherche d’une chaleur et d’une bienveillance qui leur manquait, et se sont rendus dans d’autres lieux à l’influence néfaste, et certains ont même abandonné la pratique religieuse.
9. Passer du bon temps
Il est important chaque jour de consacrer à l’enfant un bon moment. On s’assoit avec lui, on lui parle, on s’intéresse à lui, on lui pose des questions sur sa journée, on fait preuve de sollicitude à son égard. Le moment où un parent et son enfant s’assoient pour regarder la télévision n’est pas considéré comme un tel moment.
Passer du bon temps, c’est lorsque les deux parties créent un dialogue, écoutent et participent à la conversation. On peut étudier avec l’enfant le même traité talmudique qu’il étudie au Talmud Torah, préparer ses devoirs avec lui, ou même jouer avec lui à des jeux qu’il aime. L’essentiel est de lui consacrer du temps, et tenter par la même occasion de l’enlacer et de lui communiquer notre amour.
10. Joie
On raconte que le Rav Chlomo Zalman Auerbach zatsal, avant de rentrer chez lui après une journée tumultueuse, s’arrêtait chaque jour un instant devant la porte, arrangeait ses habits et faisait de l’ordre dans ses idées.
Un jour, il était accompagné d’un élève qui l’interrogea : « En l’honneur de quoi le Rav s’arrange-t-il ainsi ? Le Rav attend-il un invité particulier à la maison ? » Le Rav répondit par l’affirmative : il va retrouver sa femme et sa famille. On apprend de là l’importance suprême de l’atmosphère joyeuse à la maison.
Lorsque le père entre chez lui, il est important qu’il laisse dehors ses soucis quotidiens et arrive serein, pondéré et joyeux.