Il était une fois un pauvre homme. Il n'avait ni argent, ni femme, ni bonheur. Un jour, un ami lui conseilla de marcher pendant trois jours dans le désert, dans une direction particulière. Il atteindrait alors un endroit précis, là D.ieu ne refuserait pas d'exaucer sa prière, pour changer son Mazal. Désespéré, l’homme se mit en route.
Le premier jour, il rencontra un arbre. L'arbre pleurait. « Cher arbre, pourquoi pleures-tu ? » L'arbre lui répondit : « J'ai tellement soif. Il y a une mare d'eau, juste à côté de mes racines. Mais je ne peux pas l'atteindre !!! » L'homme répondit : « Ne pleure pas. Je suis en route pour demander à D.ieu de changer mon Mazal. Je prierai pour toi aussi. Je reviendrai bientôt. » Il continua son voyage et trouva une belle jeune femme qui errait dans le désert en sanglotant. « Je suis venu jusqu'ici pour prier pour mon Chiddouch, mais je ne trouve pas le bon endroit pour prier. Je ne mériterai jamais d'avoir une famille. » « Ne pleure pas. Je suis en route pour demander à D.ieu de changer mon Mazal, et je lui demanderai aussi de t’aider à trouver ton Chiddoukh. Je reviens bientôt. » Le matin du troisième jour, il aperçut un lion en pleurs. « Cher lion, pourquoi pleures-tu ainsi ? » « J'ai tellement faim ! Je n'ai pas mangé depuis plusieurs jours. » « Ne t'inquiète pas, cher lion. Je suis en route pour demander à D.ieu de changer mon Mazal, et je prierai pour qu'Il t'envoie une proie facile. »
Le pauvre se dépêcha et peu après, il arriva au lieu de prière. « Mon D.ieu, dit-il. Je suis venu jusqu'ici pour Te demander de changer mon Mazal. Je n'ai ni Parnassa ni femme ni bonheur. S'il Te plaît, mon D.ieu, change mon Mazal. Et aussi, mon D.ieu, aide les racines de l'arbre à atteindre l'eau, envoie un Chiddoukh à la jeune femme et nourris le lion. Il entendit soudain une voix céleste retentissante. « Mon fils, je vais changer ton Mazal. Mais tu dois reconnaître et saisir les opportunités que je t'envoie. Voici trois enveloppes, une pour l'arbre, une pour la jeune femme et une troisième pour le lion. Dis-leur que j'ai aussi exaucé leurs prières".
L'homme rentra chez lui. Sur le chemin, il atteignit l'arbre. Il lui remit l'enveloppe, et l'arbre la lut à haute voix. « Cher Arbre, trouve quelqu'un pour te faire une faveur et retirer le coffre rempli de pierres précieuses qui bloque tes racines. » L'arbre supplia l'homme de l'aider et de retirer le trésor caché sous ses racines, afin qu'il puisse accéder à l'eau de l'étang. « Désolé cher arbre, lui dit l’homme. Je t'ai assez aidé. Je suis en route vers la gloire et la fortune avec mon nouveau Mazal. Trouve quelqu'un d'autre. » Sur ce, il continua sa route, peu après, il rencontra la jeune femme. Il lui remit l'enveloppe de D.ieu. « Ma fille, épouse le premier homme que tu rencontreras en recevant cette lettre. Tu vivras heureuse pour toujours, avec une vie pleine d'abondance. » Elle se tourna vers l'homme et lui demanda de l’épouser. « Désolé, dit l’homme. Je suis en route vers la fortune avec mon nouveau Mazal. Demande à quelqu'un d'autre. » Et sur ce, il continua son chemin. Il vit alors le lion affamé. Il lui remit la lettre de D.ieu. « Si le malchanceux t’apporte ce message, mange-le ! Il était trop stupide pour profiter des deux premières occasions que je lui ai envoyées ! »
Nous nous créons souvent des blocages dans la vie. Nous prions D.ieu de tout notre cœur afin qu’Il change notre Mazal et nous apporte la bonne fortune, mais nous négligeons les opportunités qu’Il nous apporte. Nos sages enseignent : « on emmène l’homme là où il veut se rendre. » Le Maharcha demande qui est ce « on » dont parlent nos sages. Il explique qu’il s’agit des anges, autrement-dit les « opportunités ». D.ieu veut notre réussite. Il veut que nous parvenions à notre parfaite réalisation et si nous le voulons aussi, il organise l’univers pour cela. Il nous reste juste à savoir saisir les opportunités qu’Il nous envoie. Nous cherchons trop souvent le succès à l’extérieur de nous-mêmes, à l’extérieur de notre vie, alors qu’en réalité il est en nous, si seulement nous pouvions le voir. Le judaïsme voit les choses différemment – chacun détient les clés de son propre succès. Et c’est dans notre existence qu’il faut les chercher comme en témoigne l’histoire suivante...
A Cracovie se trouve une synagogue connue comme la Choule de Izik Reb Yekale’s. La légende raconte que Izik était un homme simple, un ouvrier en bâtiment de profession, qui était hanté par le même rêve nuit après nuit. À savoir que sous un certain pont à Prague était enterré un immense trésor, qui appartiendrait à quiconque le déterrerait. Au premier abord, Izik tint le rêve pour absurde, mais au bout d’un moment il en fit une obsession et pouvait difficilement en dormir la nuit. Bien que sa femme lui dit d’oublier cette idée folle, il décida qu’il devait se rendre à Prague et trouver le trésor. Ainsi, un jour, il prit quelques maigres provisions et partit pour Prague. Quand Izik avait la chance d’arrêter une carriole qui passait par là, il y montait. Autrement, il allait à pied, s’arrêtant seulement à la tombée de la nuit, pour dormir à l’abri des arbres. Après plusieurs semaines, Izik arriva à Prague et rechercha le pont qu’il avait vu dans ses rêves. Mais hélas, la police patrouillait constamment la zone et il n’y avait aucun moyen pour qu’il puisse commencer à creuser. Des jours durant, il rôda près du pont espérant que, peut-être, les policiers arrêteraient un moment de patrouiller, lui permettant de creuser à la recherche du trésor. Finalement, l’une des patrouilles de police s’approcha de lui. « Pourquoi rôdes-tu constamment autour de cet endroit ? » lui demanda le policier. « Que veux-tu ici ? »
Izik était un homme simple, et ne vit pas d’autre alternative que de dire la vérité. Il raconta son rêve au policier, lui racontant également la difficulté du long voyage qu’il avait entrepris pour arriver à Prague depuis son modeste village près de Cracovie.
Quand Izik eut fini son récit, le policier hurla de rire. « Quel idiot tu fais ! » dit-il. « Et à cause d’un rêve stupide, tu es venu jusqu’ici ? Eh bien, j’ai souvent eu un rêve moi aussi. J’ai rêvé que dans un tout petit village près de Cracovie il y avait une petite cabane qui appartient à un idiot nommé Izik Reb Yekale’s, et dans cette cabane se trouve un trésor extraordinaire. Crois-moi, mon ami, il n’y a pas de trésor pour toi ici. »
Le pauvre Izik rentra chez lui. À son arrivée, il creusa dans sa cave et trouva le trésor. Après réflexion, il pensa que le trésor avait toujours été en sa possession. Pourtant, il fallut qu’il se rende à Prague pour en connaître l'existence…