« Découragement total » : ce furent les deux mots que Nathan choisit pour annoncer à Ra’hel qu’il était renvoyé de son travail.
Ra’hel fut prise de frissons. Encore une fois renvoyé ? Aussi rapidement ?
Cette période sombre durant laquelle Nathan cherchait désespérément quelqu’un qui voudrait bien l’embaucher était encore toute proche et son souvenir trop brûlant. Elle regarda son dos courbé et remarqua son expression amère. Au même instant, elle prit une résolution, de celles qui peuvent changer une vie du tout au tout.
Renvoyé ? Oui, sur ce point, nous n’avons pas le choix. Mais le découragement ? Il ne franchira pas le seuil de notre maison ! Jamais !
Après quelques mots sur la Emouna, la confiance en D.ieu, quelques phrases d’encouragement et quelques rappels de succès passés, l’ombre avait disparu du visage de son mari. Avec une femme si forte à ses côtés, qui est intimement convaincue que tout ira bien, avec l’aide de D.ieu, la situation ne paraît pas si désespérée.
Des histoires comme celle de Nathan et Ra’hel illustrent le pouvoir qu’une femme possède pour construire son foyer, un pouvoir qui s’était déjà concrétisé du temps de notre exil en Egypte, lorsque les hommes avaient baissé les bras devant la difficulté de l’esclavage. Lorsque les femmes s’aperçurent que leurs maris avaient abandonné tout espoir et ne voyaient plus de raison de mettre des enfants au monde dans une situation si terrible, elles s’armèrent de courage et, convaincues que la délivrance était proche, utilisèrent leurs miroirs (pour les séduire) et les réveillèrent à la fonction sacrée de perpétrer la chaîne des générations. Par le mérite de ces femmes pieuses, le Peuple d’Israël fut libéré de l’exil, et c’est ce même mérite qui le délivrera dans le futur !
La vie apporte son lot non négligeable d’épreuves qui se renouvellent constamment. Parfois, ce sont les difficultés de subsistance, d’affaires qui périclitent, de crise économique mondiale ou de licenciement. Elles assombrissent l’atmosphère du foyer et n’y laissent qu’un désespoir profond et de longs tunnels, d’où lumière et espoir sont absents. Le maître de maison piétine, d’une humeur morose et tout le foyer est ballotté d’un côté à l’autre.
Cependant, si tu réfléchis, tu verras que là est ton rôle et que là est ta force !
Au lieu de « mettre de l’huile sur le feu », tu as la capacité d’ensemencer des graines d’Emouna, de foi, de répandre des encouragements, de l’espoir et d’éviter les catastrophes ! Tu es celle qui peut stimuler pour continuer, essayer de nouveau et croire sincèrement que l’aube va poindre et que la délivrance est imminente !
Le « Chévet Moussar » écrit (Chap. 24) :
« Si une femme voit que son mari a subi un échec ou qu’il a été faussement accusé, elle lui dira des paroles de consolation. Elle allègera les sujets difficiles et en fera des sujets qui attirent son cœur avec des paroles douces et un visage souriant.
Si elle voit que son mari est angoissé parce que la Parnassa, la subsistance, est difficile, qu’elle ne lui pose pas trop de questions. Elle se rend bien compte qu’il n’y arrive pas. Cela ne pourra que le pousser à la tristesse et au désespoir.
Qu’elle abonde en prières en sa faveur auprès du Créateur afin qu’Il le prenne en miséricorde, et qu’elle lui montre, au contraire, dans cette période délicate, un visage souriant, de la compréhension qui renforcera sa confiance. En voyant l’amour que son épouse éprouve pour lui, l’homme commencera à se sentir heureux et se débarrassera de ses inquiétudes, bien qu’il soit dénué de tout. Seulement de cette manière, il s’épanouira et son avenir lui sourira. »