Carole se réveilla en sursaut. « Je me suis endormie ? » demanda-t-elle dans le vide. Elle leva les yeux vers la pendule et la seconde suivante, se leva d’un bond.

« Encore cinq minutes et tout le monde arrive ! Je n’y crois pas ! »

Légèrement fatiguée, elle avait posé sa tête sur l’oreiller durant cinq minutes, elle avait réglé précisément le réveil, consciente qu’elle avait le sommeil lourd.

« Il semble que je n’aie pas entendu la sonnerie », se dit-elle et elle regarda, complètement impuissante, le repas du midi qu’elle n’avait pas encore mis à cuire, les lits défaits, la table encombrée des restes du petit-déjeuner et les montagnes de linge qui attendaient d’être triées, lavées, pliées et repassées.

« Qu’est-ce qui est le plus urgent ? »

Elle n’eut même pas le temps de répondre à la question que déjà la porte tourna sur ses gongs. Quelqu’un entra.  En quelques secondes se produisit une métamorphose. « Je ne peux rien leur donner d’autre aujourd’hui qu’une mère souriante », se fit-elle comme réflexion.

La petite qui arriva à ce moment-là eut droit à une embrassade chaleureuse et aimante. Elle fut quelque peu surprise, mais immédiatement se mit de la partie et répondit en enlaçant fortement à son tour sa maman. Ainsi entra chaque enfant qui mérita le meilleur accueil qui soit, en adéquation avec son âge.  

Et voyez comment l’extraordinaire se produisit : quand Carole mit à décongeler des escalopes panées et prépara rapidement une marmite de pâtes, tout le monde était calme et tranquille, l’ambiance était au beau fixe à la maison, et en dépit du désordre, il y faisait bon vivre.
 

« Accueille tout le monde avec affabilité », nous enseignent nos Sages (Avot de Rabbi Nathan chap.13), car « si un homme offre à son ami tous les cadeaux du monde en gardant son visage obscur, la Torah dit que c’est comme s’il n’avait rien donné. En revanche, celui qui accueille son ami avec aménité, la Torah considère qu’il lui a offert tous les cadeaux imaginables même s’il n’en a donné aucun ».

L’un des conseils les plus élémentaires que l’on peut donner à une femme est d’accueillir son mari avec un visage radieux lorsqu’il revient d’une journée harassante. C’est vrai, tu n’es pas moins fatiguée que lui, tu as réussi à faire tant de choses dans un si court laps de temps et aussi, tu n’es pas un ange, tu n’es pas infaillible. Cela arrive à tout le monde de ne pas avoir eu le temps, il arrive parfois que le repas ne soit pas prêt et la maison en désordre.

Néanmoins, si tu réussis à présenter un sourire et un visage accueillant à ton mari et à tes enfants, c’est comme si tu leur offrais le plus merveilleux des cadeaux. Tu ne peux pas t’imaginer combien de choses dépendent et sont contenues dans l’éclat de ton visage !

Et inversement, parfois une femme se donne beaucoup de peine tout au long de la journée à ranger, cuisiner de bons petits plats, nettoyer la maison, mais le soir, elle reçoit son mari et ses enfants avec impatience, énervée et fatiguée. Alors quel est le sens de tous ses efforts ? Donner est un acte louable, mais la manière de s’en acquitter n’en est pas moins importante. Lorsque tu tournes en rond dans la maison le visage renfrogné, grognon et fatigué, c’est comme si tu n’avais rien donné du tout.

La manière de donner est tout aussi importante que le contenu du don, voire même davantage !

Quand un homme offre à son épouse un bouquet de fleurs qui vaut dix euros, elle en est très heureuse. Cependant, s’il lui achète un collier de la même valeur, elle va mettre plusieurs mois à se remettre de l’affront qu’il lui aura fait ! La raison en est simple : un collier est un objet inerte qui ne peut exprimer que sa propre valeur commerciale, mais une fleur, en revanche, a d’autres attributs à montrer. Elle symbolise l’épanouissement, la croissance et la beauté. Quand un homme apporte un bouquet à sa femme, il exprime : regarde, notre vie de couple est belle et épanouie.

Ton sourire et ta gaité sont comme un bouquet de fleurs.
 

Nos Sages interprètent ainsi le verset : « (…) que tes dents soient plus blanches que le lait » (Béréchit 49, 12) : « Meilleur est celui qui sourit à son ami que celui qui lui donne du lait à boire » (Talmud Traité Kétouvot 111), puisque sourire à son ami est la plus grande des bontés qu’il est possible de faire. Une femme qui garde ce principe en mémoire chaque jour qui passe peut transformer l’ambiance de son foyer. Un sourire à son mari qui rentre fatigué après une journée bien remplie est un véritable cadeau, même s’il cache l’immense fatigue, les efforts infinis, les demandes incessantes émises par les enfants et le vrai sentiment qui brûle en toi. Ce don est le plus grand que tu puisses faire.

Mets-y tout ton cœur !