Les passionnantes Parachiot du ‘Houmach Béréchit conviennent bien aux longues soirées des Chabbatot d’hiver. Mettons-les à profit et utilisons nos talents de narrateurs et de comédiens pour les raconter à nos enfants (après les avoir préparées, commentateurs et Midrachim à l’appui), afin de rendre vivants et attractifs ces récits. L’exemple de nos Patriarches et de nos ancêtres constitue le plus édifiant des livres d'éthique qui soit, et rapporter leurs actions exceptionnelles est un élément primordial dans l'éducation de nos enfants.
N'oublions-pas qu’Avraham Avinou doit son élection par D.ieu au fait qu'il est celui qui va savoir transmettre les enseignements divins à sa descendance (Béréchit 18, 19).
Depuis lors, de génération en génération, cette longue chaîne de transmission de père à fils ne s’est pas rompue.
Un enfant juif qui grandit avec comme référence des Tsadikim ayant existé verra son âme pure imprégnée définitivement des comportements exemplaires de nos ancêtres et de nos Sages.. Le “Gam Zou Létova” de Rabbi ‘Akiva, la diligence de Rabbi ‘Hanina ben Dossa à rendre des poules perdues à leur propriétaire, le respect hors du commun de Rabbi Tarfon pour sa mère, Hillel qui grimpe en plein hiver sur le toit de la maison d’étude pour écouter ses Maîtres et s’endort sous la neige… sont autant de narrations qui ravissent l'âme de nos enfants et entretiennent dans leur cœur des sentiments d’humilité, de joie, de crainte de D.ieu et de ‘Hessed.
Les Nations ont elles aussi leurs histoires pour enfants et beaucoup d’entre nous avons grandi avec.
Au palmarès : “Le petit chaperon rouge”, “Barbe bleue”, “Hansel et Gretel”, “Le petit poucet”, récits issus de l’imagination perturbée de conteurs qui ont mis en scène pour leur jeunesse, infanticides, crimes et horreur. Les sujets récurrents ? Des enfants perdus dans des forêts mystérieuses, des ogres et des loups aux dents longues et à l’appétit aiguisé, des parents indignes qui abandonnent leur progéniture dans d’inquiétantes clairières, sans espoir de retour.
Les bandes dessinées chéries de notre enfance, drôles, innocentes et morales, ont vite viré à la BD adulte, “préparant” le jeune à un monde métallique de violence et de débauche, mais se hissant du coup, par la virtuosité de ses dessins, au rang de 9ème art… On ne peut s’étonner dès lors des débordements de violence chez les adolescents qui reproduisent les attitudes de leurs “héros”.
La conclusion est évidente : le comportement de l’homme dans la société et dans son foyer dépend énormément de ce qu’il a lu, vu et entendu dans son enfance.
Entres parenthèses, nombreux en Israël pensent que le conflit israélo-palestinien ne pourra déboucher sur des solutions tant que le système scolaire palestinien ne changera pas ses contenus, c'est-à-dire tant qu’on y enseignera le refus du droit légitime au peuple juif à sa terre et la haine d’Israël et ce, depuis la maternelle.
Si l’enfant est sensible à la narration et à l’image, à plus forte raison l’est-il d’une expérience vécue. N’hésitons pas à les amener chez des Sages et leur faire connaître des expériences spirituelles enrichissantes qui vont les marquer.
A ce propos, je rapporterai un fait dont j’ai été l’acteur : me trouvant dans une station de bus à Paris, un homme de grande taille, souriant - j’aurais dit de la Guadeloupe ou de la Martinique - s’est approché de moi en me tendant une main chaleureuse, et s’adressant ainsi à ses deux fils de 6 et 8 ans qui l’accompagnaient : “Venez mes enfants saluer un descendant d’Abraham”, et ils vinrent me serrer la main. Le père m’expliqua qu’ils étaient protestants, très opposés à toute forme de représentation humaine de la Divinité, qu’il éduquait ses enfants selon le message de la Bible et qu’il était très heureux de pouvoir leur présenter concrètement un des descendants des Patriarches.
J’ai été très touché de cette éloge, réalisant que toute personne chez qui l’éducation est sacrée, juive ou non-juive, cherchera dans son quotidien milles occasions de sensibiliser sa progéniture à ses principes.