Il y a un an que le Covid-19 a réellement pénétré dans notre existence et l’a bouleversée. Depuis lors, ce virus fait partie de notre quotidien et a chamboulé le monde entier. On connaît tous les dégâts physiques, moraux et financiers qu’a engendrés le Coronavirus, sans oublier la confusion la plus totale qu’il a semée.
Face à l’épidémie, il était nécessaire de prendre certaines décisions afin de tenter de freiner son expansion, même au prix d’un bouleversement du quotidien. Face au désordre engendré se sont levées une multitude d’opinions pour ou contre ces changements : confinement, couvre-feu, fermeture des magasins et des écoles, port du masque, interdiction de tout rassemblement, vaccins ont tous été sujets à discussion et à contestation. Il est vrai que ces décisions ont leur revers, comme l’inactivité - surtout pour les jeunes -, la perte de la subsistance ou le taux de dépressions en augmentation. Face à ce tohu-bohu, certains ont simplifié le débat en disant tout simplement qu’il n’existe pas de réel problème de Covid-19 (“une simple grippe !”), et qu’il s’agit tout bonnement d’une folie collective, entretenue par des fabulateurs et des pernicieux, ni plus ni moins.
Si la confusion est présente de façon générale, elle pénètre aussi au Beth Hamidrach. Nos Sages nous enseignent que le monde repose en effet sur trois piliers : la Torah, le service divin - exprimé de nos jours par la prière -, et la bienfaisance (Pirké Avot 1, 2). Or à cause de l’épidémie, nous ne pouvons ni étudier la Torah ni prier convenablement, et la Guemilout ‘Hassadim (mariages, enterrements, consolation des endeuillés, visite aux malades, etc.) est réduite au minimum. “Si le maintien du monde dépend de ces trois piliers, est-il possible de concevoir que dans le Ciel on nous empêche de les mettre en application ?!” vont s’étonner certains. Faute d’explication, ils brandiront là aussi l’étendard du négationnisme du Covid-19, en pensant que les restrictions imposées proviennent du Yétser Hara’, mauvais penchant. Quel désordre !
Mais si nous réfléchissons bien, nous prendrons conscience qu’une seule chose de clair surgit de cette confusion : le dévoilement de Dieu. Par ce minuscule virus, Il a été montré au monde entier que c’est Lui le véritable Maître et que tout dépend de Lui. La société occidentale a voulu écarter l’Eternel, comme l’avait fait la génération de la tour de Babel, mais D.ieu aujourd’hui aussi sème le désordre dans le monde par le biais de cette pandémie pour rappeler à l’espèce humaine que c’est bien Lui le “Patron”.
Ce dévoilement actuel d’Hachem est tout aussi nécessaire pour nous, juifs pratiquants : la synagogue ou la maison d’étude sont des lieux saints consacrés à la prière et à l’étude de la Torah ; réjouir les mariés, consoler les endeuillés, aider les indigents représentent des ordres divins. Si la relation avec le divin dans ces domaines n’est pas réalisée (et remplacée par des conventions sociales ou des lieux de réunion…), il est nécessaire de nous le rappeler. L’apparition du Coronavirus nous oblige à accomplir nos devoirs religieux dans la discrétion et à renforcer notre lien personnel avec le Créateur.
En conclusion, le négationnisme du Covid-19 peut être une échappatoire facile pour éviter de poser les vraies questions face à cette épreuve. Profitons de la fête de Pourim pour renforcer notre Emouna, à l'image de nos ancêtres qui ont su déceler l'intervention de D.ieu derrière tous les rebondissements des événements de cette époque.
Pourim Saméa’h !