Chaque Etat qui se respecte a établi un système juridique sur la base duquel ses citoyens s’appuieront pour protéger leurs droits et se défendre. On y a instauré des lois à respecter et des tribunaux pour juger et éventuellement punir les contrevenants. Les peines sont corporelles ou pécuniaires, et on a également prévu des établissements d’incarcération dans lesquels sont enfermés les responsables de délits. Le but de ces punitions est triple : elles sont tout d’abord préventives afin de dissuader ceux qui voudraient enfreindre la loi ; elles servent aussi à châtier le contrevenant et le convaincre de ne pas récidiver ; enfin elles visent à protéger la société d'une personne dangereuse.
Est-ce-que pour autant le fautif a réalisé la gravité de son acte ? Car sans une prise de conscience réelle du mal qu’il a causé, nous n’avons aucune assurance qu’à l’avenir il ne cherchera pas à enfreindre de nouveau la loi. Plus que cela, souvent l’expérience montre que le séjour en prison va être le déclencheur de récidives suite aux fréquentations peu souhaitables que le détenu va y faire.
La Torah, dans la Parachat Michpatim, rapporte le cas d’un esclave juif qui va travailler pendant 6 ans dans une famille juive, soit parce qu’il n’a pas les moyens de subvenir à ses besoins, soit – et c’est le cas ce figure qui nous intéresse – parce qu’il a volé et qu’il n’a pas de quoi rembourser. La famille "d’accueil" devra respecter le voleur, en le nourrissant et en lui fournissant ce dont il a besoin, comme s’il s’agissait d’un des membres de la famille. Au cours de ces longues années, l’esclave, qui aura vécu avec des personnes de valeur, aura de fortes chances de sortir de cette expérience régénéré avec un acquis morale solide.
De même, celui qui a tué par inadvertance (mais aussi avec une certaine négligence), doit aller vivre dans une des villes de refuge où habitent les Léviim, qui s’adonnent à l’étude de la Torah et au service au Temple. L’influence positive des habitants sur ce meurtrier lui permettra de procéder à son introspection et de raffiner son comportement. Car ce que la Torah veut avant tout, c’est éduquer l’homme, la punition n’étant pas le but.
En Israël, de nos jours, les Rabbanim sont accueillis avec enthousiasme par les responsables du système pénitentiaire, car ces derniers ont pu constater l’effet positif de ces visites sur les détenus. Dans la ville de Zikhron Ya’akov se trouve un appartement avoisinant un quartier religieux, destiné à remettre sur pied de lourds délinquants après leur sortie de prison (ce, bien sûr, sous surveillance et sans prendre le moindre risque quant à la sécurité des voisins). Eh bien, l’expérience a montré que l’influence des habitants sur ces personnes était hautement favorable et le garant d’une réinsertion réussie dans la société.
En conclusion, l’influence du voisinage et du milieu ambiant sont décisifs sur notre comportement, tant pour le bien que pour le mal. C’est pourquoi le choix de notre lieu d’habitation est crucial pour nous et notre famille. Sachons aussi que dans le cadre de notre propre foyer, la meilleure éducation que l’on peut donner à nos enfants, est que nous-mêmes, parents, soyons des exemples dans notre comportement.
La rédaction Torah-Box Magazine