Le roi David dit : « Aie confiance en l’Éternel et agis bien. » (Ps. 37, 3) Mais pourquoi avoir confiance en D.ieu ? L’une des principales raisons d’avoir confiance en D.ieu est qu’Il nous aime d’un amour incommensurable comme nos sages l’enseignent : « Bien-aimé est le peuple d’Israël pour être appelé "enfants de D.ieu" ; c’est un surcroît d’amour que de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D.ieu, car il est dit : "Vous êtes les enfants de Hachem votre D.ieu" (Avot 3 ; 14). » D.ieu ne se contente pas de nous aimer, mais Il nous aime plus que quiconque d’autre ne pourra jamais nous aimer. D.ieu nous emplit de son amour en permanence. Et il est bon de se le rappeler surtout lorsque tout semble aller de travers. Mais quelle est donc la preuve de cet amour ?
La vie ! Elle est sans aucun doute la preuve suprême de son amour. D.ieu nous offre l’air dont nous avons besoin pour respirer, l’eau pour se désaltérer et le soleil pour se réchauffer. Bien que la vie soit jonchée d’obstacles et de contrariétés, elle demeure la plus belle preuve d’amour de la part de D.ieu comme le prophète le clame (Eikha 3 ; 39) : « Pourquoi donc se plaindrait l’homme sa vie durant ». Rav 'Haïm Chmoulevitch explique à ce sujet que même les souffrances de Job sont préférables à la mort. Car la vie est le plus précieux des présents. L’amour de D.ieu ne se limite pas à l’instant de notre naissance. Sa miséricorde nous accompagne tout au long de notre existence tel un père comme il est écrit : « N’est-il donc pas ton père, ton créateur ? N’est-ce pas Lui qui t’a fait et qui t’a organisé ? » (Deut. 32, 6), et « Sur Toi je m’appuie depuis mon enfance ; c’est Toi qui m’as tiré des entrailles de ma mère : Tu es l’objet constant de mes louanges. » (Ps. 71 ; 6).
Chaque moment de notre vie est un témoignage d’amour. Mais ce n’est pas tout. Chaque parcelle de notre corps, et chacune de nos cellules atteste aussi de son amour comme l’atteste la bénédiction d’Acher Yatsar : « Tu es la source des bénédictions, Hachem notre D.ieu, Roi du monde qui a façonné l'homme avec sagesse et qui a créé en lui des orifices et des vides, il est clair et connu devant le Trône de Ta Gloire que s'il se fermait l'un d'eux ou s'il s'ouvrait l'un d'eux, il est impossible de survivre même une seule heure. Béni, Toi, médecin de toute chair et qui fait merveille de les réaliser. »
Imaginons donc ce que serait notre existence si D.ieu ne nous aimait pas. Pourquoi nous rendrait-Il notre âme chaque matin ? Pourquoi assurerait-il le bon fonctionnement de nos organes ? Pourquoi assurerait-Il notre subsistance et celle de nos proches ? La vérité est que nous bénéficions de sa bienveillance en permanence comme il est écrit : « L’Éternel est bon pour tous, et Sa miséricorde est sur toutes Ses œuvres » (Ps. 145 ; 9) et « Il donne du pain à toute créature, car sa grâce est éternelle. » (Ps 136 ; 25), et « Tu ouvres la main et rassasies avec bienveillance tout être vivant. » (Ps. 145 ; 16). Plus encore, dans son infinie bonté D.ieu nous a fait cadeau du libre arbitre comme il est écrit : « Vois, je te propose en ce jour, d’un côté, la vie avec le bien, de l’autre, la mort avec le mal. » Ce présent merveilleux exprime également son amour. D.ieu aurait pu créer des robots esclaves sans âme, et sans discernement. Mais Il a créé l’Homme, un être libre de ses choix. Le libre arbitre est sans conteste une autre preuve de son amour phénoménal. D.ieu nous octroie le discernement et la liberté de choisir notre voie. Il nous offre ainsi le mérite de lui témoigner librement notre reconnaissance. C’est bien beau tout cela, mais que dire des souffrances de ce monde, m’objecterez-vous ? Cet amour n’exclut pas tous les maux de l’humanité. Certaines personnes meurent jeunes, d’autres sont victimes de maladies… Et que dire des victimes innocentes des guerres, des crimes, des catastrophes ou de la famine ? Je tenterais de répondre par une petite histoire. Il était une fois un jeune homme issu d’un foyer chaotique. Il rencontra une jeune femme issue d’une famille semblable. Tous deux décidèrent de se marier. Ils fondèrent ensemble un foyer des plus ordonnés. D.ieu les gratifia d’un premier enfant qu’ils élevèrent avec soin. Peu de temps après, ils donnèrent naissance à un second enfant. À leur grande surprise, l’enfant était atteint du syndrome de Down. Le couple était tellement désemparé qu’il consulta un rabbin. Le rabbin leur dit la chose suivante : « votre enfant ne sera jamais présentable. Son apparence sera toujours une épreuve pour vous. Mais cet enfant vous apprendra la joie. Si vous vous en occupez convenablement, il sourira. Et son sourire vous réjouira. »
La vie de chacun d’entre nous fait partie d’un vaste plan. D.ieu a créé le monde par amour, et pour l’amour. C’est son plan. Le but ultime de ce plan est l’union avec Lui. Le défi de l’amour est de propager sa gloire et son amour, quelles que soient les situations. La Torah nous raconte l’histoire de Joseph fils de Jacob. Sa vie fut un parcours jonché d’obstacles plus ardus les uns que les autres. À dix-sept ans, il fut enlevé et vendu par ses frères. Il fut ensuite réduit en esclavage, puis jeté en prison. Malgré tout, Joseph parvint à sanctifier le Nom de D.ieu du fond de sa détresse. Les malheurs, les souffrances, et les tragédies sont des défis à la foi. Cela dit, ils permettent de briller. Ils font de nous de véritables « stars ». Car c’est la nuit que les étoiles brillent le plus. C’est dans les moments les plus sombres de l’existence que nous brillons le plus intensément. Un jour, un officier romain demanda à un très grand sage de la Michna : « si votre D.ieu aime tant les pauvres, pourquoi ne les nourrit-il pas ? » Le sage répondit : « C’est pour nous donner le mérite de les nourrir. » Le malheur des autres est parfois là pour nous donner le mérite de les aider. Ces quelques mots n’ont pas la prétention d’expliquer tous les drames de l’humanité. Ils ne sont que de petites lanternes pour éclairer la nuit des doutes. Quoi qu’il en soit et quelques soient les épreuves de l’existence, nous ne devons jamais oublier que D.ieu nous aime d’un amour infini.