Nos Sages nous enseignent (Brakhot 18a) que les Tsadikim, même après leur mort, s’appellent vivants et que les impies sont considérés comme morts même durant leur existence. Seules la Torah et les Mitsvot procurent une dimension qui nous élève au-dessus des contingences matérielles vouées à périr. Par contre, la poursuite des plaisirs des sens, entretenue par l’imagination, donne l’illusion à l'homme qu’il va être comblé, mais finalement le laisse vide et insatisfait.
Dans le même ordre d’esprit, le Talmud (Ta’anit 5b) affirme que Ya’akov Avinou n’est pas mort : en effet, il sera le seul des Avot à voir toute sa postérité aller dans sa voie et son message restera éternel à travers le Klal Israël. C’est pourquoi on ne peut parler de mort pour ce Patriarche, qui continuera à éclairer l’humanité tout au long de l’Histoire.
Il est intéressant de relever qu'avant de ”disparaître” de ce monde, Ya’akov a béni ses enfants en leur indiquant à chacun leurs qualités. C’est une carte de route qui les guidera et leur permettra de se réaliser. Le message de vie qu’il transmettra à sa postérité passe inconditionnellement par la connaissance de soi. Sans elle, ses enfants risquent de s’éloigner du chemin qu’il leur a tracé. Vivre, c’est avant tout trouver sa voie, exprimer les qualités que le Ciel nous a octroyées et laisser son moi - guidé par l’intuition - trouver ses repères.
Découvrir ses talents est donc d’une importance vitale pour notre propre réalisation, mais aussi pour l’intérêt du Klal Israël. Expliquons-nous : nous avons en nous une part unique et irremplaçable, complètement personnelle, qui s’imbrique dans le puzzle de l’histoire de notre peuple. Notre époque, peut-être plus qu’une autre, ne peut nous laisser indifférent et à chacun d’entre nous de nous poser la question suivante : “Sous quelle forme et dans quel forum puis-je contribuer au réveil de Téchouva dont nous sommes témoins ?’’. Évidemment, pour cela nous devons nous construire, mais ce travail de formation personnelle prend un tout autre élan quand on agit en vue d’une perspective de Zikouy Harabim (donner du mérite aux autres).
Torah-Box, depuis ses débuts, a lancé de nombreux Rabbanim sur le site et a fait découvrir à un large public des personnes talentueuses qui jusqu’alors étudiaient dans l’ombre. Cette association est toujours à la recherche de personnes qui partageront leurs connaissances toraïques, leurs dons narratifs et artistiques ou leur capacité de réalisation, afin de faire partager notre patrimoine à un public assoiffé de Torah, constamment à la recherche de spiritualité face au vide existentiel que proposent la société et les médias.
Le Rav Israël Salanter et le ‘Hafets ‘Haïm déclaraient déjà il y a plus d’un siècle que notre époque ne se prête plus à un service divin ”replié sur lui-même”, dans lequel on étudierait la Torah et on prierait dans la discrétion la plus totale, à l’écart de la communauté. Les défis quotidiens nous obligent à nous préoccuper de nos frères éloignés de la Tradition, et à chacun de trouver sous quelle forme il peut y contribuer. Le Rav Chlomo Wolbe avait l’habitude de répéter qu’il faut donner un dixième de son temps d’étude pour ‘Am Israël, et que s’il existe encore aujourd’hui des personnes éloignées du Judaïsme, c’est parce qu’on ne se préoccupe pas suffisamment d’elles !