À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rav Israël Meïr Hacohen ('Hafets 'Haïm), l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod ha-'Hafets 'Haïm, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
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Le 24 Eloul est le jour anniversaire de l’un des plus grands Sages juifs, qui a vécu à la période précédant la Shoah, le Rav Israël Méïr Hacohen de Radin, que l’on appelle communément le « ‘Hafets ‘Haïm ». Il va de soi que si l’on tente de coucher par écrit la grandeur de l’homme et de décrire son niveau spirituel, les mots seront insuffisants, mais, malgré tout, voici un bref aperçu du « père » des Mitsvot liées aux lois du langage en particulier, et du peuple juif en général.
Un jour, alors qu’il était déjà âgé, l’un des élèves du ‘Hafets ‘Haïm vit son Rav bien-aimé marcher en direction de la synagogue à Radin, sa ville de résidence où il avait fondé la Yéchiva de Radin. Il était visible qu’il avait investi de grandes forces dans la marche, le climat était rigoureux, le sol était recouvert de plusieurs couches de neige, qui rendait la marche difficile. Son élève vit également qu’en dépit de la difficulté, le Rav faisait l’effort de porter son sac de Téfilines et son Talith. Immédiatement, l’élève se proposa d’aider son maître, et de porter au moins son sac, mais le ‘Hafets ‘Haïm refusa, s’indigna et s’exprima sur un ton décidé à l’adresse du jeune homme : « Il est interdit de se servir d’un élève de Yéchiva qui étudie la Torah toute la journée ! »
Pour la plupart d’entre nous, cette scène paraît pour le moins étrange, et si l’on comprend l’intention du Rav, on ne peut manquer d’y être sensible. En effet, le ‘Hafets ‘Haïm respirait et vivait intégralement la sainte Torah. Il connaissait très bien les niveaux des Bné Torah, de ceux qui, avec de grands efforts et beaucoup de peine, se consacrent toute la journée, avec dévouement, à l’étude de notre sainte Torah, s’investissant et consacrant tout leur temps et toute leur vie à l’étude de ce livre Divin. Le ‘Hafets ‘Haïm, qui connaissait la grandeur d’un tel homme, ne pouvait tolérer la pensée de voler, même une infime partie, des forces d’un étudiant en Torah.
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Qui était le ‘Hafets ‘Haïm qui, par la suite, eut le privilège de devenir le plus grand Sage en Torah de sa génération, et attira une foule de visiteurs venus de part et d’autre du globe pour frapper à sa porte ? Il est né le 11 Chevat 5598 (1838) dans la localité de Zitel, située aujourd’hui en Biélorussie. Jeune homme, il étudia la Torah à Vilna, où l’on décela son génie, et il devint l’élève de Rabbi Na’houmké Maharodna, qui étudia à la Yéchiva de Volozyne. Après son mariage, il s’installa dans la localité de Radin, où il fonda et dirigea la célèbre Yéchiva de Radin. Par la suite, il confia la direction de la Yéchiva à l’un de ses plus proches élèves, Rav Naftali Trop zatsal.
Pendant la période où il exerça la fonction de Rav, il n’accepta jamais de gagner sa subsistance par ce biais et il tenait une petite épicerie, ouverte quelques heures par jour. Cette épicerie était la source de sa subsistance, outre ses ouvrages vendus anonymement.
Le ‘Hafets ‘Haïm s’activa à faire venir la Guéoula par tous les moyens qu’il jugea adéquats. Il encouragea les Cohanim à étudier les Halakhot des sacrifices et du service divin dans le Beth Hamikdach pour se préparer à la Délivrance ; d’autre part, il s’investit énormément pour sensibiliser le public à la valeur des lois du langage, car il estimait que les raisons principales de ce long exil tenaient au mépris et au manque de connaissances des sujets liés aux lois du langage. Le manque d’ouvrages de Halakha dans ce domaine expliquait selon lui le « mépris » affiché par rapport à cet interdit, et c’est pourquoi il décida de rédiger un livre à ce sujet. Par la suite, il édita son premier ouvrage, le ‘Hafets ‘Haïm, sur les lois du langage, où il s’exprima sur le thème : « Ce sujet est entièrement tombé dans l’oubli, car l’homme s’est habitué à parler naturellement, sans accorder d’attention à ses propos. Cela entre dans l’interdit du colportage et de la médisance. »
Le ‘Hafets ‘Haïm choisit même de « commercialiser » la Mitsva de Chémirat Halachone par un moyen original et particulier : il fit l’effort de se rendre en charrette de ville en ville, avec ses livres, en s’écriant à l’attention des passants : « Qui est l’homme qui désire la vie ? » Lorsqu’une foule se rassemblait autour de lui, pensant dans leur naïveté qu’il leur vendait une potion de longévité ou un médicament, le ‘Hafets ‘Haïm leur tendait son livre et leur expliquait que celui qui fait attention aux propos qu’il tient, se préserve de troubles. De manière générale, animé de l’amour infini qui brûlait en lui pour chaque Juif quel qu’il soit, il n’a jamais réussi à comprendre comment il était possible de médire de l’un des enfants du Saint béni soit-Il, et certainement le Saint béni soit-Il S’en affligeait beaucoup.
Plus tard, il publia de nombreux livres, et le plus important d’entre eux, le Michna Beroura, qui est une compilation Hilkhatique sur le Choul’han 'Aroukh, et il trancha de nombreux débats Halakhiques. Le Michna Beroura fut accueilli comme un ouvrage de référence de Halakha, aussi bien parmi le public Ashkénaze que parmi de nombreux Séfarades. Notons que l'association Torah-Box a traduit en français son livre "La Pureté d'Israel", à l'attention des dames.
Le ‘Hafets ‘Haïm investit également son énergie à développer la création d’un système scolaire d’éducation ‘Harédit pour les filles, le Beth Ya'akov, dirigé par Mme Sarah Schenirer. Il comprit très bien le pouvoir de la femme et son importance dans l’édification du foyer juif, et agit activement pour que les jeunes filles juives reçoivent une éducation pure et Cachère et ne soient pas exposées à la Haskala (émancipation) et à l’impureté qui commençaient à souffler dans les rues et à attirer une foule de jeunes gens. En conséquence, ce réseau scolaire ouvrit ses portes en Europe de l’est, malgré les diverses oppositions.
En outre, il se consacra toute sa vie à ses frères juifs en exil, dont le sort le préoccupait, et agit pour leur faciliter leur existence matérielle et spirituelle. Par exemple, il s’adressa personnellement aux directeurs des usines et aux lieux de travail dans divers endroits du monde, pour qu’ils dispensent les Juifs de travailler le Chabbath ; il se rendit vers la fin de ses jours à Vilna, en dépit de son état de santé précaire (« La pureté des filles juives est bien plus importante que la santé », répondit-il à sa famille qui s’opposait à son voyage), où il s’adressa au cœur des femmes juives pour qu’elles respectent les lois de pureté familiale ; il prit à cœur de créer des Talmudé Torah et des écoles pour garçons et prit en charge la subsistance matérielle des Yéchivot. Il investit aussi des efforts pour aider les Juifs de Russie à l’époque du « Rideau de fer ».
Vers la fin de ses jours, l’un de ses élèves relata que le ‘Hafets ‘Haïm l’avait appelé dans sa chambre, avait ouvert la bouche et lui avait montré qu’en dépit de son âge vénérable, il ne lui manquait pas même une seule dent. En constatant l’ébahissement sur le visage de son élève, le ‘Hafets ‘Haïm lui expliqua que, pendant toute sa vie, il avait gardé, au péril de sa vie, sa bouche et son langage, veillant à ne médire d’aucun Juif, et, mesure pour mesure, le Saint béni soit-Il avait veillé toute sa vie à ses dents.
Le ‘Hafets ‘Haïm est décédé le 24 Eloul 5693 (1933), laissant des centaines d’élèves dans le monde entier. Jusqu’à aujourd’hui, on entend parler de nombreuses délivrances chez ceux qui suivent la voie tracée par le ‘Hafets ‘Haïm et son héritage en étudiant deux Halakhot par jour sur les lois du langage.
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