À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rav Ouziel, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod ha-Rav Ouziel, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Le Rav Bentsion Méïr ‘Haï Ouziel est né à Jérusalem en 1880 (5640) à son père Rabbi Yossef Raphaël Ouziel, qui exerçait la fonction de Président du Tribunal Rabbinique Séfarade, et à sa mère Sarah, qui était affiliée à la famille ‘Hazan d’où fut également issu notre grand Maître, Rav David ‘Hazan, qui a exercé la fonction de Richon Létsion en Israël.
Depuis tout jeune déjà, le Rav Ouziel se distinguait par ses capacités et son immense assiduité, et, en parallèle à l’étude de la Torah, son père engagea d’excellents professeurs pour lui enseigner l’arabe, le turc, et le français.
Il perdit son père à l’âge de 14 ans, et, suite à cet évènement, il dut subvenir aux besoins de sa mère et de ses deux jeunes frères. Cette période fut pour lui très difficile à supporter.
Alors qu’il était encore très jeune, Rav Bentsion se maria avec Rosa Brakha, petite-fille du Richon Létsion Rav Ya’acov Chaoul Elichar, auprès duquel il prit conseil sur comment diriger une nation, et pour ce qui concernait les décisions Halakhiques.
À l’âge de 20 ans, on lui demanda de prendre la fonction de Rav dans la Yéchiva de « Tiférèt Yérouchalaïm », puis il érigea par la suite la Yéchiva « Ma’hziké Torah ». Alors âgé seulement de 31 ans, il fut élu en tant que Grand-Rabbin Séfarade de Yaffo, Tel Aviv, et les localités alentours, aux côtés du Rav Kook.
Avec la Première Guerre mondiale, le Rav Kook était resté en-dehors d’Israël sans possibilité d’y revenir, et sa responsabilité à Yaffo et alentours reposa alors sur Rav Ouziel. Peu de temps après, sa femme, la Rabbanite Rosa, décéda, et il dut s’occuper seul de ses cinq jeunes enfants. En quelques années, l’autorité turque décida d’expulser tous les Juifs de Yaffo, Tel Aviv et alentours, et le Rav Ouziel lui-même se retrouva exilé en Syrie. Ce n’est que longtemps après que le Rav eut l’autorisation de revenir en Israël. En 1919 (5679), Rav Ouziel devint président du mouvement politique « Mizra’hi » et dirigeant de divers comités internationaux. En 1921 (5681), il accéda à la requête des Juifs de Salonique, et devint le bras droit du Grand-Rabbin local, puis, deux ans plus tard, revint en Israël pour y exercer la fonction de Grand-Rabbin de Tel Aviv. Il intervint beaucoup dans la direction de la localité, et voyagea entre autres en Irak pour y persuader le Roi Fayçal de le soutenir financièrement dans l’action sioniste en Irak, à l’approche de la création d’un Etat pour les Juifs d‘Israël.
Rav Ouziel encouragea beaucoup les Juifs à employer des travailleurs juifs : « La Mitsva d’employer des Juifs, ne se résume pas à donner un travail à l’ouvrier juif, mais oblige aussi l’employeur à rémunérer ses employés en fonction de leur lieu de résidence, et à la hauteur de leur niveau de vie. »
En 1939 (5699), Rav Ouziel fut nominé Richon Létsion, aux côtés du Grand-Rabbin Ashkénaze, Rav Its’hak Herzog. Dans son discours lors de sa nomination face au Mur des Lamentations, il exprima une prière : « Puisqu’aujourd’hui Tu m’as choisi pour amener Ton grand peuple en Terre Sainte, en tant que Ton serviteur, je prie devant les ruines du Beth Hamikdach : Hachem mon D.ieu, entends ma prière, rapproche ceux qui sont éloignés, renforce nos cœurs pour Te servir, et que Ton Nom soit sanctifié. Pardonne nos fautes et bénis notre pays, et que se concrétise le verset : "Vous reviendrez en sécurité au pays et dormirez sans terreur." »
Rav Ouziel se conduisait avec un grand respect envers tous ceux qui venaient chez lui : « Parce que je suis maintenant Grand-Rabbin, j’aurais le droit de ne pas réagir aux besoins des Juifs ?! C’est une Mitsva de procurer du contentement à autrui, leurs visites et leurs soucis me tiennent à cœur. »
Lorsque les armées arabes envahirent et assiégèrent Jérusalem, le Rav Ouziel lui-même et en personne, creusa des canaux et des fortifications pendant Chabbath en raison de la menace mortelle qui planait sur eux. Après la guerre d’indépendance, il tint des propos enflammés : « Les royaumes arabes voisins, proches et lointains, nous ont déclaré la guerre, et à leur encontre se sont opposées les armées d’Israël sans arme ni protection, et ont répondu par une guerre acharnée avec pour seule arme, leur foi inébranlable en Hachem, D.ieu des armées. La Main d’Hachem s’est dévoilée devant eux avec une force et une puissance extraordinaires et incroyables, a mené les armées ennemies à une défaite impitoyable, et a poussé les ennemis qui vivaient au sein du peuple juif à tenter de fuir. Et une nouvelle fois, Israël a chanté la Chira de la Délivrance immémoriale et éternelle : "Ta droite, Hachem, fait ma force ; Ta droite, Hachem, écrase l’ennemi." »
« Efforcez-vous de maintenir la paix dans le peuple et dans le pays, et aimez la vérité et la paix. Enlevez tout ce qui engendre la séparation, la controverse, de l’intérieur de notre camp et de notre pays, et remplacez-le par ce qui engendrera la paix et l’unité entre nous. Que notre camp soit sanctifié, fort et uni, tel une muraille fortifiée qu’aucun ennemi ou assaillant ne contrôlera… » (Tiré de son testament)
En 1953 (5713), Rav Ouziel fut atteint d’un diabète qui ne fit qu’empirer au point de causer l’amputation de ses deux jambes à l’entrée de Chabbath Parachat Nitsavim-Vayélekh, et c’est le 24 Eloul 5713, un jour exactement avant son soixantième anniversaire, que le Grand Rav Bentsion Méïr ‘Haï Ouziel quitta ce monde. Que son mérite nous protège, Amen.
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