Une fois, le ‘Hafets ‘Haïm était en voyage accompagné d’un autre Rav. Les deux voyageurs s’arrêtèrent dans une auberge pour dîner et passer la nuit.
Une fois qu’ils finirent de manger, l’aubergiste s’approcha d’eux et leur demanda : « Comment avez-vous trouvé le repas ? »
Le ‘Hafets ‘Haïm lui annonça que c’était délicieux et la remercia. Cependant, l’accompagnateur répondit autrement : « C’était très bon, mais je crois qu’il y avait un peu trop de sel ».
L’aubergiste s’en alla et le ‘Hafets ‘Haïm resta figé à sa place. « Je suis stupéfait, dit-il. Toute ma vie, j’ai fait attention à ne pas dire ou entendre de mauvaises paroles et voici que c’est ce que vous venez de faire devant moi ! »
« Avez-vous conscience de votre grave erreur ? Continua le ‘Hafets ‘Haïm. En une parole vous pouvez faire une catastrophe : l’aubergiste va sûrement aller faire la remarque à la cuisinière et lui crier dessus. Cette dernière va vouloir se défendre et va nier avoir mis trop de sel ! La propriétaire va se mettre en colère et une dispute va éclater ! »
« Puis, il est fort probable qu’elle va renvoyer la cuisinière et celle-ci va se retrouver sans emploi ! Et pire encore : si cette femme est veuve, elle va perdre sa seule entrée pour nourrir son foyer ! Et tout cela à cause d’une petite phrase que vous n’avez pas réussi à retenir ! »
L’accompagnateur du ‘Hafets ‘Haïm accepta avoir fait une erreur mais rajouta : « Ne pensez-vous pas Rabbi que c’est un peu exagéré de craindre toute cette situation ? »
Le ‘Hafets ‘Haïm répondit : « Et bien allons voir ce qui se passe dans les cuisines ! » Les deux Rabbanim s’approchèrent de la porte de la cuisine et aperçurent la cuisinière en train d’enlever son tablier et de pleurer. Elle venait effectivement de se faire congédier !
Tout de suite, les Rabbanim parlèrent avec la propriétaire de l’auberge et la convainquirent de ne pas renvoyer son employée. L’aubergiste avait un bon cœur et accepta sans difficultés.
A nous de faire attention à notre langage, même lorsque l’on ne pense pas à dire du mal. A plus forte raison qu’il faut faire attention à ne pas dire exprès du mal ! (Alone Névé Chalom)