Qui ne connaît pas le célèbre Kiddouch du vendredi soir, pour lequel toute la famille se réunit autour de la table du Chabbath ? Voici dans les lignes qui suivent quelques infos intéressantes sur ce rituel ancestral.
L’origine du Kiddouch
Il est écrit dans la Torah (Chémot 20, 7) : « Souviens-toi du jour du Chabbath pour le sanctifier ». Nos Sages commentent : « Souviens-en toi par des paroles prononcées sur du vin ». En effet, le vin est une boisson considérée comme importante, que l’on consomme non pas pour étancher sa soif, mais par plaisir.
Le Kiddouch du samedi matin (appelé le Kiddoucha Rabba chez les Ashkénazes) est, quant à lui, une coutume fixée par les Sages, qui a désormais force de loi.
Pourquoi le Kiddouch ?
L’observance du Chabbath est, comme on le sait, l’une des Mitsvot principales qui incombent au Juif. Aucune vie juive authentique n’est envisageable sans le repos impératif et majestueux du Chabbath. Mais au-delà de constituer un jour hebdomadaire de repos et de déconnexion d’une vie profane trépidante, l’observance du Chabbath est avant tout un moyen pour le Juif de témoigner sa foi en la véracité de la Torah, qui nous relate la façon dont D.ieu créa le monde en six jours, pour chômer le septième. Par notre propre respect du Chabbath, nous témoignons par là-même de notre croyance absolue dans le récit de la Torah et dans la suprématie de D.ieu, Maître de nos vies et de nos forces.
Le Judaïsme accorde une grande importance aux témoignages. A l’appui de ceux-ci sont prononcés des verdicts pouvant aboutir à l’inculpation ou à la disculpation de personnes incriminées. En prononçant le Kiddouch le vendredi soir sur une coupe de vin, c’est donc un témoignage solennel auquel se livre le Juif visant à attester de sa foi totale dans la véracité de la Torah. A tel point que l’on raconte que le Ben Ich ‘Haï, un célèbre Sage et kabbaliste de Bagdad ayant vécu au XIXème siècle, s’isola une fois dans sa chambre pendant plusieurs heures avant de prononcer le Kiddouch. Lorsque ses proches lui demandèrent la raison de cette conduite, il répondit que la Torah exige des témoins appelés au Beth-Din qu’ils procèdent à une introspection préalable et examinent minutieusement leurs actes afin de s’amender avant de témoigner devant les Juges. A ce titre, lui aussi devait procéder à un examen de conscience et demander pardon au Maître du monde avant de procéder au Kiddouch…
Quelques lois à connaître
- Le Kiddouch du vendredi soir est généralement précédé du chant « Chalom ‘Alékhèm » (par lequel nous souhaitons la bienvenue aux anges qui accompagnent le maître de maison à son retour de la synagogue) et du Echet ‘Hayil, qui est une ode à la femme vertueuse.
- On a l’habitude de rincer le verre du Kiddouch avant de le remplir avec du vin (ou du jus de raisin). Pour le Kiddouch, on le tiendra dans la main droite.
- Les ‘Hallot doivent être recouvertes au moment où l’on récite le Kiddouch.
- En l’absence de vin ou de jus de raisin, il est possible de réciter le Kiddouch sur le pain : on procède tout d’abord à Nétilat Yadayim, puis on prononce le texte du Kiddouch en remplaçant seulement la Brakha de « Boré Péri Haguéfèn » par « Hamotsi Lé’hèm Mine Haarets ».
- Les membres de la famille répondront Amen après chaque Brakha. Après avoir bu au moins 50 ml de vin, le chef de famille donnera le verre aux autres membres de la famille qui en goûteront chacun une gorgée.
- Après le Kiddouch, on procède à Nétilat Yadayim puis à la Brakha sur le pain : « Hamotsi Lé’hèm Mine Haarets ».