Qu’est-ce qu’une bénédiction ?
Le Judaïsme accorde une grande importance à la gratitude, l’une des plus belles et des plus nobles vertus qu’il est donné à l’homme d’acquérir. Ainsi, si une personne nous accorde une quelconque faveur, nos Sages enseignent que l’on devra leur témoigner notre reconnaissance pour toujours ! Toujours dans l’esprit d’implanter la reconnaissance dans le cœur de l’homme, nos Sages ont institué de prononcer des bénédictions pour chaque élément matériel dont il tire profit. Ainsi, lorsqu’il mange, boit, sent des odeurs agréables, voit de beaux paysages, voit des gens de haute stature, porte de nouveaux vêtements, ou encore est l’objet d’un miracle, l’homme devra marquer un temps de pause et avoir une pensée sincèrement reconnaissante pour l’Auteur de ces bienfaits dont il jouit présentement. Les bénédictions devront être prononcées lentement, avec ferveur, dans le but de témoigner une gratitude sincère à notre Créateur.
Pourquoi réciter cent bénédictions par jour ?
Il est écrit dans le Choul’han ‘Aroukh (46,3) : « L’homme devra prononcer chaque jour au moins cent bénédictions ». Bien qu’il soit écrit « l’homme », cette injonction concerne aussi les femmes.
En effet, à l’époque du roi David, une épidémie faisait des ravages dans le peuple juif et tuait pas moins de cent personnes quotidiennement. Aucun remède n’ayant été proposé, le roi David vit par esprit prophétique que le fait de prononcer cent bénédictions par jour serait à même de mettre fin à l’épidémie. L’ensemble du peuple juif s’astreint dès lors à cette consigne et celle-ci fut ensuite instituée en tant que loi. Or, le Chabbath, en comptant les bénédictions des trois prières plus celles des trois repas, on atteint un total de quatre-vingt bénédictions, soit vingt de moins que la quantité requise. On devra donc s’efforcer de compléter le compte en sentant des odeurs agréables, en consommant des fruits (si possible nouveaux) ou des gâteaux.
A ce propos, on raconte que le Rav Ovadia Yossef possédait chez lui plusieurs sortes de plantes odoriférantes qu’il s’était procuré dans le but de pouvoir prononcer dessus les bénédictions adéquates et compléter ainsi le compte de cent bénédictions quotidiennes.
Quelques lois à connaître
- S’il nous est difficile de compléter le total des cent bénédictions, on pourra penser se rendre quitte à la synagogue des bénédictions prononcées par ceux qui montent à la Torah. On veillera à ne pas parler pendant et à répondre Amen.
- Après avoir consommé 28 g d’un aliment ou bu 86 ml d’une boisson (consommable en une fois), on est tenu de prononcer la bénédiction finale. Bien que, le Chabbath, il soit interdit de peser ou de mesurer, la chose est permise dans le cadre d’une Mitsva, comme c’est le cas en l’occurrence (avec une balance manuelle et non électrique).
- Pour atteindre le total des cent bénédictions, il est permis de consommer le dessert après le Birkat Hamazone. Cela n’entre pas dans le cadre de l’interdit de prononcer des bénédictions « sans nécessité » (ce qui est un interdit de la Torah), puisqu’il y a justement ici une réelle nécessité.
- Le compte des cent bénédictions commence le soir jusqu’au lendemain soir, et non d’un matin à l’autre.