Que vous ayez l’habitude chaque vendredi d’allumer les bougies de Chabbath, que vous le fassiez occasionnellement ou que vous n’ayez pas encore franchi le pas, vous vous êtes certainement demandés quelle était la raison de cet usage. Torah-Box vous en dit plus sur cette coutume ancestrale toujours actuelle.
Une lueur spirituelle
Le Judaïsme accorde une grande importance à la lumière. Celle-ci ne se borne pas à n’être qu’un simple élément physique ; elle représente l’âme juive qui, aussi intangible qu’éternelle, lutte vaillamment pour briller au sein de l’obscurité ambiante. La flamme juive, c’est celle qui porte le flambeau de nos valeurs et allume à son tour une multitude d’autres flammes appelées à briller pour les générations futures.
Les bougies de Chabbath, quant à elles, à l’instar d’une lumière physique qui dévoile le contenu d’une pièce, révèlent l’énergie divine intangible qui imprègne notre existence. Or, vous remarquerez un phénomène intéressant : quand on utilise une ressource matérielle, celle-ci va forcément en s’amenuisant (argent, denrées alimentaires, essence, etc.), tandis que, pour les éléments spirituels, c’est l’effet inverse qui se produit ; plus on donne, plus on possède. Plus vous donnez d’amour, plus vous devenez un être aimant ; plus vous partagez votre sagesse, plus vous apprenez des autres ; plus vous allumez de flammes, plus la lumière augmente. Vous ne perdez rien : votre flamme reste intacte et, conjuguée aux autres, finit par diffuser une lumière éclatante.
Pourquoi allume-t-on ?
Nos Sages ont instauré d’allumer une bougie chaque veille de Chabbath pour deux raisons principales : tout d’abord, il s’agit de pouvoir techniquement profiter d’une source de lumière le vendredi soir, après la nuit tombée ; deuxièmement, la lumière est source de paix dans le foyer, puisque, grâce à l’éclairage, les membres de la famille ne trébuchent pas et profitent pleinement des mets qui leur sont servis.
L’un des sens plus profonds de la Mitsva touche à la réparation du péché d’Adam Harichone. En effet, Adam était un être de lumière ; en le poussant à la faute peu avant l’entrée de Chabbath, ‘Hava ternit cette lueur pour des générations. C’est pourquoi il incombe aux femmes après elle de « réparer » cette action en faisant revivre, à l’heure même où la lumière disparut, la flamme perdue de l’âme du premier homme.
Pourquoi deux bougies ?
Bien que la loi stricte n’impose d’allumer qu’une seule bougie, les femmes ont l’habitude d’en allumer au moins deux, l’une en regard de l’injonction « Zakhor [Ete Yom Hachabbath] » (« Souviens-toi [du jour du Chabbath] »), et l’autre pour « Chamor » (« Observe-le »). De nombreuses femmes en allument sept, d’autres en fonction du nombre de membres dans la famille. Plus on en allume, plus on s’attire la bénédiction !
Une flamme de Torah
« Car la Mitsva est une flamme et la Torah, la lumière », énonce le roi Chlomo dans ses Proverbes (6, 23). Grâce à la Mitsva d’allumer les bougies de Chabbath, jaillira la lumière de la Torah. En effet, d’après les Sages, les femmes scrupuleuses d’allumer les bougies de Chabbath comme il se doit auront le mérite d’avoir des enfants érudits en Torah. Ainsi, on veillera à embellir au maximum cette Mitsva – avec de beaux bougeoirs, en utilisant de belles bougies ou de l’huile de qualité, etc. Le moment de l’allumage est en outre une heure propice pour demander à D.ieu de mériter de retirer pleine satisfaction de notre descendance et de la voir cheminer sur les sentiers éclairés de la Torah et des Mitsvot.
Petit guide de l’allumage des bougies
- Comme nous l’avons vu, les bougies de Chabbath apportent la paix au sein du foyer. Il est donc naturel que ce soit la femme, « le pilier du foyer », qui les allume chaque vendredi, 18 minutes avant le coucher du soleil. Il est toutefois bon que ce soit l’homme qui prépare les bougies pour sa femme. C’est également une Ségoula pour la paix dans le foyer.
- Il est bon que tous les membres de la famille soient déjà vêtus de leurs vêtements de Chabbath pour allumer, sauf si le temps presse.
- Les femmes mariées ont l’obligation de se couvrir la tête au moins en-dehors de chez elles. Celles qui ne le font pas encore devront au moins, au moment d’allumer et de prononcer la bénédiction, avoir la tête couverte.
- Généralement, les Ashkénazes prononcent d’abord la bénédiction puis elles allument ; les Séfarades suivent l’ordre inverse. Les Ashkénazes veilleront donc à ne pas éteindre l’allumette avec laquelle elles ont allumé les bougies, vu que l’allumage marque pour elle l’entrée du Chabbath.