D’après la Torah, il existe 39 « travaux » qu’il est interdit d’effectuer le Chabbath. Mais ces 39 travaux dont parle la Torah ne sont en fait que des « têtes de chapitres » et possèdent de très nombreux dérivés, interdits eux aussi. Ceux-ci s’apparentent au travail interdit par la Torah, soit parce qu’ils lui ressemblent, soit parce qu’ils visent le même but. Essayons d’en apprendre davantage.
L’origine dans la Torah des 39 travaux interdits
Il est écrit dans le livre de Chémot (35,1) : « Moché rassembla toute l’assemblée des enfants d’Israël et leur dit : “Voici les choses qu’Hachem a ordonné d’observer. Pendant six jours tu travailleras (« Mélakha »), mais au septième, vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l’honneur d’Hachem ; quiconque travaillera en ce jour sera mis à mort.” » Or, de suite après, dans le chapitre 36, D.ieu ordonne aux enfants d’Israël de construire le Michkan et le même terme de Mélakha est à nouveau employé, cette fois-ci au sujet des travaux à effectuer en vue de son édification. De cette juxtaposition étonnante et de cette similitude parfaite entre les termes employés par la Torah, nos Sages déduisent que les « travaux » (Mélakhot, pluriel de Mélakha) interdits le Chabbath dont parle la Torah sont les mêmes que ceux qui étaient nécessaires à la construction du Michkan. Ils sont en tout au nombre de 39.
Les 39 travaux aujourd’hui
Mais ces 39 travaux interdits par la Torah le jour du Chabbath ne constituent en fait que des « têtes de chapitres » comprenant chacun des très nombreux dérivés. Comme par exemple le travail qui consiste à allumer un feu, et qui a comme dérivé « moderne » le fait notamment d’allumer le moteur d’une voiture, puisque cette action produit une étincelle. Ainsi, si certains des travaux évoqués par la Torah peuvent sembler à première vue désuets ou pas adaptés à notre réalité moderne, il est clair qu’ils ont tout de même des incidences directes sur notre vie courante, puisque les dérivés de ces travaux sont, eux, d’actualité.
Prenons par exemple la Mélakha de « teindre ». Il s’agissait à l’origine dans la Torah de teindre de la laine afin d’en préparer des tissus destinés à recouvrir le Michkan. Or, ce travail est interdit le jour du Chabbath. S’il apparaît évident qu’aujourd’hui, rares sont les occurrences où nous pourrions être amenés à teindre des tissus, comme à l’époque du Michkan, de nombreux dérivés de cette Mélakha se retrouvent pourtant dans notre vie de tous les jours. Citons parmi eux le fait de peindre, de colorier, de se teindre les cheveux, de se maquiller, de se mettre du vernis à ongles, etc. Toutes ces actions s’apparentent au fait de teindre et sont donc interdites le jour du Chabbath. Ou encore la Mélakha de trier le blé qui, si elle semble peu répandue à notre époque moderne, a de nombreuses incidences sur le Chabbath puisqu’elle inclut le fait de trier la nourriture dans notre assiette, de trier des vêtements posés en vrac, etc.
Ainsi donc, des actions qui n’existaient évidemment pas à l’époque où la Torah fut donnée, comme par exemple allumer une lumière ou prendre la voiture, tombent sous le coup d’une ou plusieurs Mélakhot interdites par la Torah puisqu’elles en sont des dérivés !
Les 39 travaux interdits par la Torah sont :
- Semer
- Labourer
- Moissonner
- Mettre en gerbes
- Battre le blé
- Vanner
- Trier
- Moudre
- Tamiser
- Pétrir
- Cuire
- Tondre la laine
- Blanchir (en lavant)
- Peigner
- Teindre
- Filer
- Monter la chaine du métier à tisser
- Régler deux lisses (en faisant deux nœuds-coulants)
- Tisser deux fils
- Effilocher deux fils
- Faire un nœud
- Défaire un nœud
- Coudre deux points
- Déchirer un tissu en vue de coudre deux points
- Prendre au piège un animal
- Abattre un animal
- Enlever la peau d’un animal
- Saler et tanner le cuir
- Tracer des signes sur le cuir
- Gratter le cuir
- Couper le cuir
- Ecrire
- Effacer
- Bâtir
- Démolir (dans le but de construire)
- Éteindre des braises (dans le but d’allumer un feu avec leur flamme)
- Allumer un feu
- Donner un coup de marteau pour finaliser un ouvrage
- Transporter un objet d’un domaine à un autre