1/ Question : Pour quelle raison, dans le Birkat HaMazon de Chabbat, des jours de fête et de Roch ‘Hodech, nous disons le mot migdol à la fin de cette prière, à la place de magdil que l’on dit pendant les jours ouvrables ?
Réponse : Parce que migdol porte une connotation de splendeur et de suprématie, contrairement au vocable magdil, tel qu’il apparaît dans le verset des Téhilim. C’est pourquoi le Chabbat, on emploie la formule migdol, car ce jour saint est semblable à un roi en comparaison des jours de semaine (Aboudarham p. 356).
Par ailleurs, le Yalkout Chimoni rapporte que les jours de semaine symbolisent l’exil. C’est pourquoi nous employons à ce moment la formule magdil,parce que nous espérons que la délivrance divine jaillisse et « s’élève » (du verbe ligdol). Le Chabbat en revanche incarne la période des jours du Machia’h, et de ce fait, on utilise alors le terme migdol, en évocation de la délivrance qui s’élève comme une « tour fortifiée » (Midgal Oz) (Yalkout Chimoni Chmouel 164 ; voir Otsar HaTéfilot p. 249, mot-clé « téfila »).
2/ Question : Pourquoi a-t-on la coutume de couvrir le pain au moment du Birkat HaMazon ?
Réponse : Certains décisionnaires expliquent que cette coutume vise à éviter que l’eau des Maïm A’haronim tombe sur le pain (Birké Yossef 180, 102).
On couvre le pain également parce que la bénédiction ne s’applique que sur une chose cachée du regard (Chout Béer Echek 27).
Enfin, selon d’autres avis, cette coutume provient du fait que parfois, on prononce le Birkat HaMazon sur une coupe de vin. On couvre donc le pain pour lui épargner l’humiliation de voir qu’on honore le vin plus que lui-même (Echel Avraham de Butzatz, fin du chap. 182).
3/ Question : Des enfants qui mangent à la table de leurs parents, ont-ils l’obligation de dire la « bénédiction de l’invité » dans le Birkat HaMazon ?
Réponse : Certains avis estiment que tous les membres de la famille, qui profitent du repas du maître de maison, sont tenus de réciter cette bénédiction (Maguen Avraham chap. 201, alinéa 2 ; Vézot HaBérakha p. 143, paragr. 5 au nom du rav Elyachiv).
D’autres considèrent que seuls les enfants mariés, invités à la table de leurs parents, doivent prononcer cette bénédiction. Mais les enfants célibataires, qui sont encore dépendants de leurs parents, n’y sont pas tenus (Chout Michaa Nissim tome I p.109).
4/ Question : Pendant combien de temps, après s’être rassasié d’un repas, peut-on encore prononcer le Birkat HaMazon ?
Réponse : Une personne qui a mangé à satiété et qui a tardé à prononcer le Birkat HaMazon pourra le faire tant qu’elle est rassasiée du repas. Ce laps de temps n’a pas de durée déterminée (Choul’han Aroukh 184, 5 ; Yalkout Yossef tome III p. 300 paragr. 13 ; contrairement au Kaf Ha’Haïm, paragr. 28, selon qui on ne peut réciter le Bikrat HaMazon que jusqu’à 72 minutes seulement).
Extrait du livre "Simha Layich"