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Torah écrite (pentateuque) » Nombres (Bamidbar)

Chapitre 13 (Chéla'h Lekha)

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13,1
L'Éternel parla ainsi à Moïse:
13,2
"Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d'Israël; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle, tous éminents parmi eux."
Envoie-toi des hommes

Pourquoi le chapitre relatif aux explorateurs fait-il immédiatement suite à celui de Miriam ? Parce qu’elle a été punie pour avoir calomnié son frère, et ces dépravés, qui ont pourtant assisté à cet événement, n’en ont pas tiré la leçon. (Midrach Tan‘houma)

Envoie-toi

À ton gré. Quant à moi, je ne te l’ordonne pas. Si tu veux, envoie-les ! (Sota 34b). Israël est venu lui dire : « Envoyons des hommes devant nous » (Devarim 1, 22), ainsi qu’il est écrit : « Vous vous êtes tous approchés de moi » (ibid.). Mochè est alors allé prendre conseil auprès de la chekhina. Celle-ci lui a répondu : « Je leur ai affirmé quant à moi que le pays est bon, comme il est écrit : “J’ai dit : Je vous ferai monter de la pauvreté de l’Égypte…” (Chemoth 3, 17). Par leur vie ! Je ne leur fournirai pas l’occasion de se tromper à la suite du rapport des explorateurs au point de ne pas en hériter (Midrach Tan‘houma)

13,3
Et Moïse les envoya du désert de Pharan, selon la parole de l'Éternel; c'étaient tous des personnages considérables entre les enfants d'Israël.
Conformément à Hachem

Avec Son consentement, car Il n’y a pas mis obstacle

Tous des hommes (anachim)

Toutes les fois que le texte emploie le mot anachim (« hommes »), c’est pour souligner la considération dont ils sont l’objet. Et à ce moment-là, ils étaient irréprochables

13,4
Et voici leurs noms: pour la tribu de Ruben, Chammoûa, fils de Zakkour;
13,5
pour la tribu de Siméon, Chafat, fils de Hori;
13,6
pour la tribu de Juda, Caleb, fils de Yefounné;
13,7
pour la tribu d'Issachar, Yigal, fils de Joseph;
13,8
pour la tribu d'Ephraïm, Hochéa, fils de Noun;
13,9
pour la tribu de Benjamin, Palti, fils de Rafou;
13,10
pour la tribu de Zabulon, Gaddïel, fils de Sodi;
13,11
pour la tribu de Joseph formant celle de Manassé, Gaddi, fils de Çouci;
13,12
pour la tribu de Dan, Ammïel, fils de Ghemalli;
13,13
pour la tribu d'Asher, Sethour, fils de Mikhaêl;
13,14
pour la tribu de Nephtali, Nahbi, fils de Vofsi;
13,15
pour la tribu de Gad, Gheouêl, fils de Makhi.
13,16
Tels sont les noms des hommes que Moïse envoya explorer la contrée. (Moïse avait nommé Hochéa, fils de Noun: Josué).
Mochè appela Hoché‘a fils de Noun…

Il a prié pour lui : « Veuille Hachem te sauver (qa yochi‘akha) du complot des explorateurs ! » (Sota 34b)

13,17
Moïse leur donna donc mission d'explorer le pays de Canaan, en leur disant: "Dirigez-vous de ce côté, vers le sud, et gravissez la montagne.
Montez par ce côté-ci dans le sud

C’est la partie la plus aride d’Erets Yisrael. Cela correspond à la manière de procéder des les commerçants : ils commencent par présenter la marchandise la plus médiocre, et ils font voir ensuite celle de bonne qualité (Midrach Tan‘houma)

13,18
Vous observerez l'aspect de ce pays et le peuple qui l'occupe, s'il est robuste ou faible, peu nombreux ou considérable;
Le pays

Certains pays produisent des hommes forts, d’autres des hommes faibles. Dans certains pays, la population est en augmentation, dans d’autres elle diminue (Bamidbar raba)

Est-il fort ou faible

Il leur a fourni un indice : S’ils habitent dans des villes ouvertes, c’est qu’ils sont forts, car ils font confiance à leur propre robustesse. Et s’ils habitent dans des villes fortifiées, c’est qu’ils sont faibles (Midrach Tan‘houma)

13,19
quant au pays qu'il habite, s'il est bon ou mauvais; comment sont les villes où il demeure, des villes ouvertes ou des places fortes;
Dans des camps

Comme le rend le Targoum Onqelos : « des villes abordables et ouvertes », non entourées de remparts

Est-il bon

Par des sources et des nappes d’une eau propre et saine

13,20
quant au sol, s'il est gras ou maigre, s'il est boisé ou non. Tâchez aussi d'emporter quelques-uns des fruits du pays." C'était alors la saison des premiers raisins.
Y a-t-il arbre

Y a-t-il parmi eux un homme vertueux dont les mérites soient à même de les protéger ? (Baba Bathra 15a)

Prémices (bikourim) des raisins

Les jours où les raisins mûrissent prématurément

13,21
Et ils s'en allèrent explorer le pays, depuis le désert de Cîn jusqu'à Rehob, vers Hémath.
Depuis le désert de Tsin jusqu’à Re‘hov

Ils ont suivi les frontières dans le sens de la longueur et de la largeur en dessinant une sorte de gamma grec. Ils se sont dirigés vers la frontière méridionale en marchant d’est en ouest, ainsi que l’avait ordonné Mochè : « Montez par ce côté-ci dans le sud » (verset 17), en suivant la frontière sud-est jusqu’à la mer, laquelle forme la limite occidentale. Puis ils ont obliqué pour progresser le long de la limite occidentale, au bord de la mer, jusqu’à Lavo-‘Hamath qui se trouve près de Hor-la-montagne à l’extrémité nord-ouest, ainsi que cela sera expliqué à propos des frontières du pays dans la sidra Mass‘é (infra 34, 1 et suivants)

13,22
Ils s'acheminèrent du côté du midi, et l'on parvint jusqu'à Hébrôn, où demeuraient Ahimân, Chêchaï et Talmaï, descendants d'Anak. Hébrôn avait été bâtie sept ans avant Tanis d'Egypte.
Il vint jusqu’à ‘Hèvron

Seul Calev y est allé, et il s’est prosterné devant les tombes des patriarches, afin de ne pas se laisser entraîner dans le complot fomenté par ses compagnons. C’est ainsi qu’il est écrit : « Et je lui donnerai le pays où il a cheminé » (Devarim 1, 36), ainsi que : « Ils donnèrent ‘Hèvron à Calev » (Choftim 1, 20) (Sota 34b)

A été construite sept ans

Se peut-il que ‘Ham ait construit ‘Hèvron pour Kena‘an, son fils cadet, avant de construire Tso‘an pour Mitsrayim, son aîné ? En réalité, ‘Hèvron était dotée de sept fois plus d’atouts que Tso‘an, et le texte vient ici vanter Erets Yisrael : Il n’existe pas dans tout Erets Yisrael d’endroit plus rocailleux que ‘Hèvron, d’où son utilisation comme lieu de sépultures. Il n’existe pas, en revanche, de plus beau pays que l’Égypte, comme il est écrit : « comme le jardin de Hachem, comme le pays d’Égypte » (Beréchith 13, 10). Or, Tso‘an est la plus belle ville de toute l’Égypte, puisqu’elle sert de résidence aux rois, comme il est écrit : « Car ses princes ont été à Tso‘an » (Yecha’yah 30, 4), et pourtant ‘Hèvron valait sept fois mieux qu’elle (Sota 34b) (voir Rachi Devarim 11, 10)

13,23
Arrivés à la vallée d'Echkol, ils y coupèrent un sarment avec une grappe de raisin, qu'ils portèrent à deux au moyen d'une perche, de plus, quelques grenades et quelques figues.
Un sarment

Un sarment de vigne, auquel était suspendue une grappe de raisins

Ils la portèrent par une perche à deux

Du moment qu’il est écrit : « ils la portèrent par une perche », ne suis-je pas apte à en déduire qu’ils étaient deux ? Que veulent dire ces mots : « à deux » ? Ils veulent dire : « à deux perches. » Comment ont-ils procédé ? Huit d’entre eux ont pris la grappe, un a pris une figue et un une grenade. Quant à Yehochou‘a et Calev, ils n’ont rien pris du tout, parce que les autres n’avaient d’autre intention que de calomnier : « Tout comme ses fruits sont monstrueux, de même son peuple est-il monstrueux. » Et si tu veux savoir le poids que chacun d’eux a transporté, reporte-toi aux pierres qu’ils ont érigées à Guilgal et où « chacun a levé une pierre sur son épaule, selon le nombre des tribus des fils d’Israël » (Yehochou‘a 4, 5). Nos maîtres ont évalué le poids de chacune de ces pierres à quarante séa, et nous savons par ailleurs que le poids qu’un homme peut charger sur son épaule est le tiers de celui qu’il portera si on l’aide à le soulever (Sota 34a)

13,24
On nomma ce lieu vallée d'Echkol, à cause de la grappe qu'y avaient coupée les enfants d'Israël.
13,25
Ils revinrent de cette exploration du pays, au bout de quarante jours.
Ils revinrent de l’exploration du pays

On sait pourtant que le pays mesure quatre cents parsas sur quatre cents et qu’un homme moyen n’est apte à parcourir que dix parsas par jour ! Il leur aurait donc fallu quarante jours rien que pour traverser le pays d’est en ouest, alors qu’ils l’ont, eux, sillonné en long autant qu’en large ! Étant donné, en fait, que le Saint béni soit-Il savait qu’Il allait les punir à raison « d’un jour par année » (infra 14, 34), Il a abrégé leur voyage (Midrach Tan‘houma)

13,26
Ils allèrent trouver Moïse, Aaron et toute la communauté des enfants d'Israël, dans le désert de Pharan, à Kadêch. Ils rendirent compte à eux et à toute la communauté, leur montrèrent les fruits de la contrée,
Ils allèrent

Que veut dire : « ils allèrent » ? Ils sont partis comme ils sont revenus. De même que leurs intentions étaient mauvaises à leur retour, de même l’étaient-elles à leur départ (Sota 35a)

Ils leur rendirent compte

À Mochè et à Aharon

13,27
et lui firent ce récit: "Nous sommes entrés dans le pays où tu nous avais envoyés; oui, vraiment, il ruisselle de lait et de miel, et voici de ses fruits.
Il est ruisselant de lait et de miel

N’est pas crédible un mensonge qui ne contient pas une part de vérité (Sota 35a)

13,28
Mais il est puissant le peuple qui habite ce pays! Puis, les villes sont fortifiées et très grandes, et même nous y avons vu des descendants d'Anak!
Fortifiées

Dans le sens de « force ». Le Targoum Onqelos rend ce mot par kerikhan (« places fortes rondes »), le mot araméen kerikh voulant dire : « rond »

13,29
Amalec habite la région du midi; le Héthéen, le Jébuséen et l'Amorréen habitent la montagne, et le Cananéen occupe le littoral et la rive du Jourdain."
‘Amaleq demeure…

Étant donné qu’ils avaient déjà dû en découdre avec ‘Amaleq, les explorateurs en ont fait mention pour les effrayer (Midrach Tan‘houma)

À côté (yad – littéralement : « main ») du Yardén

Le mot yad est à prendre au pied de la lettre : « à côté du Yardén », et vous ne pourrez pas le traverser

13,30
Caleb fit taire le peuple soulevé contre Moïse, et dit: "Montons, montons-y et prenons-en possession, car certes nous en serons vainqueurs!"
Calev fit taire

Il les fit tous taire

Contre Mochè

Pour qu’ils écoutent ce qu’il allait dire de Mochè. Il leur déclara : « Le fils de ‘Amram ne nous a-t-il fait que cela ? » Ils ont cru qu’il allait dire du mal de lui. Et comme ils étaient indisposés à son égard vu ce qu’avaient dit les explorateurs, ils se sont tous tus afin d’écouter ce qu’il allait dire pour le dénigrer. C’est alors qu’il a poursuivi : « N’a-t-il pas fendu pour nous la mer ? N’a-t-il pas fait tomber pour nous la manne ? N’a-t-il pas fait venir des cailles (supra  11, 31) ? » (Sota 35a)

Monter

Même au ciel. S’il nous demande de faire des échelles et d’y monter, nous réussirons en tout ce qu’il nous dira (Sota 35a)

Fit taire (wayahas)

Le mot wayahas exprime l’idée de « silence », comme dans : « Que toute chair fasse silence (has) devant Hachem » (Zekhariya 2, 17), ou dans : « Silence (has) ! car nous ne pouvons faire mention du nom de Hachem » (‘Amos 6, 10). On a l’habitude, pour faire taire un groupe de gens, de leur lancer [en français] : « chut ! »

13,31
Mais les hommes qui étaient partis avec lui, dirent: "Nous ne pouvons marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous."
Il est plus fort que nous (mimmènou) – littéralement : « que nous » ou « que Lui »)

Ils ont dit cela, si l’on peut s’exprimer ainsi, contre le Très-Haut (Sota 35a)

13,32
Et ils décrièrent le pays qu'ils avaient exploré, en disant aux enfants d'Israël: "Le pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays qui dévorerait ses habitants; quant au peuple que nous y avons vu, ce sont tous gens de haute taille.
Dévorant ses habitants

Où que nous soyons passés, nous avons vu des funérailles. Le Saint béni soit-Il l’avait fait pour leur bien, afin que les habitants, absorbés par leur deuil, ne prêtent pas attention aux explorateurs (Sota 35a)

Hommes géants (middoth)

Grands et de haute taille, dont il faut préciser la mesure (midda), comme pour Goliath : « sa hauteur était de six coudées et un empan » (I Chemouel 17, 4). De même : « un homme de haute stature (madon) » (II Chemouel 21, 20), ou encore : « un homme de haute taille (midda) » (I Divrei Hayamim 11, 23)

13,33
Nous y avons même vu les Nefilîm, les enfants d'Anak, descendants des Nefilîm: nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles, et ainsi étions-nous à leurs yeux."
Les nefilim

Les ‘Anaqim, parmi les enfants de Cham‘hazaï (voir Nidda 61a) et de ‘Azael (voir Yoma 67b), qui « sont tombés » (naflou) du ciel à l’époque de la génération d’Enoch (Targoum Yonathan sur Beréchith 6, 4)

Et ainsi étions-nous à leurs yeux

Nous les avons entendus se dire : « Il y a des sauterelles dans les vignobles, et elles ressemblent à des hommes ! » (Sota 35a)

‘Anaq

Ils dépassaient (me‘anaqim) le soleil par leur stature (Sota 34b)

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