L'Éternel dit à Noé: "Entre, toi et toute ta famille, dans l'arche; car c'est toi que j'ai reconnu honnête parmi cette génération."
C’est toi que j’ai reconnu juste
Il n’est pas dit : « juste, intègre » [comme dans supra 6, 9]. Cela nous enseigne que l’on ne doit faire, en présence d’une personne que l’on veut complimenter, qu’une partie de son éloge. On ne fera son éloge tout entier qu’en son absence (‘Erouvin 18b, Beréchith raba 32, 3)
7,2
De tout quadrupède pur, tu prendras sept couples, le mâle et sa femelle; et des quadrupèdes non purs, deux, le mâle et sa femelle.
De tout animal pur
Qui sera pur pour Israël. D’où nous apprenons que Noa‘h a étudié la Tora
Sept par sept
Afin qu’il en offre des sacrifices à sa sortie de l’arche (Beréchith raba 34, 9)
7,3
De même, des oiseaux du ciel, respectivement sept, mâles et femelles, pour perpétuer les espèces sur toute la face de la terre
De même
Le texte parle des oiseaux purs. Ce qui n’est pas précisé ici s’éclaire par ce qui est explicité ailleurs
7,4
Car encore sept jours, et je ferai pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits; et j'effacerai de la surface du sol tous les êtres que j'ai créés.
Car
Ce sont les sept jours de deuil de Methouchèla‘h, le juste (Beréchith raba 32, 7). Le Saint béni soit-Il a eu des égards pour lui et Il a retardé le châtiment [constitué par le déluge]. Si tu calcules les années de la vie de Methouchèla‘h, tu trouveras qu’elles se terminent dans la six centième année de Noa‘h
Car
Que veut dire « encore »? C’est un répit supplémentaire ajouté aux cent vingt années déjà fixées
Quarante jours
Ce qui correspond délai nécessaire à la formation de l’embryon, parce que leur mauvaise conduite avait obligé leur Créateur à engendrer des enfants issus d’unions illégitimes (Beréchith raba 32, 5)
7,5
Noé se conforma à tout ce que lui avait ordonné l'Éternel.
Noa‘h fit
En venant vers l’arche (voir supra 6, 22)
7,6
Or, il était âgé de six cents ans lorsque arriva le Déluge, ces eaux qui couvrirent la terre.
7,7
Noé entra avec ses fils, sa femme, et les épouses de ses fils dans l'arche, pour se garantir des eaux du Déluge.
Noa‘h entra
Les hommes à part, et les femmes à part, parce que les rapports sexuels leur étaient interdits, étant donné que le monde était plongé dans le malheur (Midrach tan‘houma 58, 11)
A cause des eaux du déluge
Même Noa‘h était de foi fragile : il croyait à la venue du déluge, tout en n’y croyant pas, et il n’entra dans l’arche que lorsque les eaux l’y ont forcé (Beréchith raba 32, 6)
7,8
Des quadrupèdes purs; de ceux qui ne le sont point; des oiseaux, et de tout ce qui rampe sur le sol,
7,9
deux à deux ils vinrent vers Noé dans l'arche, mâles et femelles, ainsi que Dieu l'avait prescrit à Noé.
Ils vinrent vers Noa‘h
D’eux-mêmes (Beréchith raba 32, 8)
Deux par deux
Ils étaient tous égaux dans ce compte. Les espèces les moins nombreuses étaient au moins deux
7,10
Au bout des sept jours, les eaux du Déluge étaient sur la terre.
7,11
Dans l'année six cent de la vie de Noé, le deuxième mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour jaillirent toutes les sources de l'immense Abîme, et les cataractes du ciel s'ouvrirent.
Le deuxième mois
Rabi Eli‘èzèr a enseigné : C’était en ‘hechwan. Rabi Yehochou‘a a enseigné : C’était en iyar (Roch haChana 11b)
Se rompirent
Pour faire jaillir leurs eaux
Du grand abîme
Mesure pour mesure. « la méchanceté de l’homme était “grande” » (supra 6, 5) Ils ont donc été frappés par le « grand » abîme (Sanhèdrin 108a)
7,12
La pluie tomba sur la terre, quarante jours et quarante nuits.
La pluie fut sur la terre
Et plus loin il est écrit : « le déluge fut quarante jours sur la terre » (verset 17). C’est parce que, lorsqu’Il a fait tomber la pluie, Il l’a fait tomber avec miséricorde, afin que, dans le cas où ils se seraient repentis, elle devienne une pluie de bénédiction. Et comme ils ne se sont pas repentis, elle est devenue un déluge
Quarante jours
Le premier jour ne compte pas, puisqu’il manquait la nuit précédente. Il est écrit, en effet : « en “ce jour-là” se rompirent toutes les sources » (verset 11). Les quarante jours se sont donc terminés le 28 kisléw, selon l’opinion de rabi Eli’èzer. Les mois sont, en effet, comptés dans l’ordre : un mois « plein » (30 jours) suivi d’un mois « creux » (29 jours), donc douze jours en ‘hechwan et vingt-huit jours en kisléw
7,13
Ce jour-là même étaient entrés dans l'arche: Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, et avec eux la femme de Noé et les trois femmes de ses fils;
Au milieu de ce jour-là (beètsèm – littéralement : par la force)
[C’est-à-dire en plein jour]. Le texte t’enseigne que ses contemporains disaient : « Si nous le voyons entrer dans l’arche, nous la briserons et nous le tuerons ! » Le Saint béni soit-Il a alors dit : « Je vais le faire entrer aux yeux de tous, et nous verrons bien quel est celui dont la parole va se réaliser ! » (Beréchith raba 32, 8)
7,14
eux, et toute bête fauve selon son espèce, et tout le bétail selon son espèce, et tout animal rampant sur la terre selon son espèce, et tout volatile selon son espèce: tout oiseau, tout être ailé.
Tout oiseau
Le mot tsipor (« oiseau ») est au cas construit, comme pour dire : « tout oiseau pourvu de toutes sortes d’ailes », donc y compris les sauterelles (‘Houlin 139b). Le mot kanaf signifie « plume » ou « aile », comme dans : « alors le kohen ouvrira l’oiseau du côté des ailes (bikhenafaw) » (Wayiqra 1, 17). De même ici, il s’agit d’oiseau de toute espèce, présentant n’importe quel semblant d’ailes
7,15
Ils vinrent vers Noé, dans l'arche, deux à deux, de toutes les espèces douées du souffle de vie.
7,16
Ceux qui entrèrent furent le mâle et la femelle de chaque espèce, comme Dieu l'avait commandé. Alors l'Éternel ferma sur Noé la porte de l'arche.
Hachem ferma (sagar) l’arche sur lui (ba‘ado
Il le protégea, afin qu’on ne brise pas l’arche. Il entoura (sagar) l’arche d’ours et de lions qui tuaient ceux qui s’approchaient (Beréchith raba 32, 8). Et d’après le sens littéral du verset, « Il ferma sur lui la porte de l’arche » pour empêcher l’eau d’y pénétrer. Toutes les fois que le texte emploie le mot ba’ad, il a le sens de « en face de », comme dans : « car Hachem avait entièrement fermé toute matrice (littéralement : “posé une fermeture en face de chaque matrice” » [infra 20, 18]). « Tu fermeras la porte “en face de” toi et de tes fils » (II Melakhim 4, 4). « Peau pour peau » . (Iyov 2, 4). « Un bouclier “en face de” moi » (Tehilim 3, 4). « Prie pour (littéralement : “en face de”] tes serviteurs » (I Chemouel 12, 19), c’est-à-dire en faveur de tes serviteurs
7,17
Le Déluge ayant duré quarante jours sur la terre, les eaux, devenues grosses, soulevèrent l'arche, qui se trouva au-dessus de la terre.
Elle s’éleva au-dessus de la terre
Elle était enfoncée à onze coudées au-dessous du niveau des eaux, comme un bateau chargé, partiellement plongé dans l’eau (Beréchith raba 32, 9). Les versets suivants le prouveront
7,18
Les eaux augmentèrent et grossirent considérablement sur la terre, de sorte que l'arche flotta à la surface des eaux.
Grossirent
D’elles-mêmes, [alors même que la pluie avait cessé de tomber]
7,19
Puis les eaux redoublèrent d'intensité sur la terre et les plus hautes montagnes qui sont sous le ciel furent submergées.
7,20
De quinze coudées plus haut les eaux s'étaient élevées; et les montagnes avaient disparu.
De quinze coudées plus haut
Au-dessus du niveau de toutes les montagnes, après que les eaux eurent atteint les sommets des montagnes (Yoma 76a)
7,21
Alors périt toute créature se mouvant sur la terre: oiseaux, bétail, bêtes sauvages, tous les êtres pullulant sur la terre, et toute l'espèce humaine.
7,22
Tout ce qui était animé du souffle de la vie, tout ce qui peuplait le sol, expira.
Une âme
Tout ce qui avait une haleine de souffle de vie
Tout ce qui était sur la terre sèche
A l’exclusion des poissons de la mer (Sanhèdrin 108a, Qiddouchin 13a)
7,23
Dieu effaça toutes les créatures qui étaient sur la face de la terre, depuis l'homme jusqu'à la brute, jusqu'au reptile, jusqu'à l'oiseau du ciel et ils furent effacés de la terre. Il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l'arche.
Il effaça
Le verbe wayima‘h (« il effaça ») est à la forme active et non au passif. Même formation que wayifèn (« il se tourna »), wayivèn (« il construisit »). Lorsqu’un verbe dont la troisième lettre du radical est un hé, comme ma‘ho (« effacer »), bano (« construire »), qano (« acquérir ») porte un waw conversif suivi du préfixe yod, il est ponctué d’un ‘hiriq sous le yod
Que Noa‘h
Il est resté seul, tel est le sens littéral. Mais le midrach (Beréchith raba 32 et Midrach tan‘houma 58, 9) explique le mot akh (« seulement ») comme voulant dire : « à cause de Noa‘h ». Il gémissait et crachait du sang, à cause du mal qu’il se donnait pour s’occuper des animaux domestiques et des bêtes sauvages. Autre midrach : il a un jour tardé à apporter au lion sa nourriture, et celui-ci l’a frappé. C’est à son sujet qu’il est écrit : « Voyez, même le juste est rétribué [pour ce qu’il a fait de mal] sur terre » (Michlei 11, 31)
7,24
La crue des eaux sur la terre dura cent cinquante jours.
Il n’est pas dit : « juste, intègre » [comme dans supra 6, 9]. Cela nous enseigne que l’on ne doit faire, en présence d’une personne que l’on veut complimenter, qu’une partie de son éloge. On ne fera son éloge tout entier qu’en son absence (‘Erouvin 18b, Beréchith raba 32, 3)