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Torah écrite (pentateuque) » Genèse (Berechit)

Chapitre 6 (Noah)

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6,1
Or, quand les hommes eurent commencé à se multiplier sur la terre, et que des filles leur naquirent,
6,2
les fils de la race divine trouvèrent que les filles de l'homme étaient belles, et ils choisirent pour femmes toutes celles qui leur convinrent.
Les fils de èlohim

Enfants de princes et de juges (Beréchith raba 26, 5). Autre explication : Les fils de èlohim étaient des êtres célestes accomplissant une mission divine. Eux aussi s’étaient mélangés avec elles [à savoir les filles de l’homme]. Toutes les fois que l’on trouve dans le texte le mot èlohim, il a un sens de « suprématie ». En voici la preuve : « tu seras pour lui un inspirateur (èlohim) » (Chemoth 4, 16), ou bien : « Regarde ! Je fais de toi un dieu (èlohim) à l’égard de Pharaon ! » (Chemoth 7 1)

Etaient belles

Rabi Youdan a enseigné : Le mot tovoth est écrit sans waw, car lorsqu’elles se faisaient « belles » et se paraient pour aller sous le dais nuptial, un homme plus fort les possédait d’abord (Beréchith raba 26, 5)

De tout ce qu’ils choisissaient

Même une femme mariée, même un mâle ou une bête

6,3
L'Éternel dit: "Mon esprit n'animera plus les hommes pendant une longue durée, car lui aussi devient chair. Leurs jours seront réduits à cent vingt ans."
Mon esprit ne plaidera plus pour l’homme

Mon esprit ne se tourmentera plus à défendre contre moi la cause de l’homme

Eternellement

Pendant longtemps. En ce moment, mon esprit se débat en moi-même : faut-il l’anéantir ? faut-il user de miséricorde ? Ce débat ne va pas se prolonger à perpétuité, c’est-à-dire pendant longtemps

Puisque lui (bechagam) n’est que chair

Bechagam équivaut à bechègam, c’est-à-dire : « il n’est constitué que de chair », et pourtant il refuse de se soumettre à mon autorité ! Qu’en serait-il s’il était constitué de feu ou d’un élément fort ? De même : « Quand enfin je me suis levée (chaqqamti), moi Devora » (Choftim 5, 7). Chaqqamti équivaut à chèqamti (« jusqu’à ce que je me sois levée »). Ou bien : « Tu me prouveras par un signe que c’est toi-même (chaata) qui me parles » (Choftim 6, 17). Chaata équivaut à chéata (« car c’est toi »). Ici de même bechagam équivaut à bechègam (« alors qu’en plus il n’est constitué que de chair »)

Ses jours seront...

Je retiendrai ma colère pendant cent vingt ans, et s’ils ne se repentent pas, j’amènerai sur eux le déluge. Et si tu devais objecter qu’il ne s’est écoulé que cent ans entre la naissance de Yèfeth et le déluge, je te répondrai que la Tora ne respecte pas toujours l’ordre chronologique (Pessa‘him 6b). La décision avait été prise vingt ans avant la naissance des enfants de Noa‘h. C’est ce que nous trouvons dans le Séder ‘olam (chapitre 28). Il existe de nombreux midrachim sur « mon esprit ne plaidera plus éternellement pour l’homme », mais tel est le sens littéral dans toute sa clarté

6,4
Les Nefilim parurent sur la terre à cette époque et aussi depuis, lorsque les hommes de Dieu se mêlaient aux filles de l'homme et qu'elles leur donnaient des enfants. Ce furent ces forts d'autrefois, ces hommes si renommés.
Les nefilim

Du verbe nfl (« tomber »). Parce qu’ils sont tombés et ont fait tomber l’humanité (Beréchith raba 26). En hébreu, cela a le sens de : « géants »

En ces jours-là

A l’époque de la génération de Enoch et des descendants de Qayin

Et même ensuite

Bien qu’elle ait été témoin de l’anéantissement de la génération de Enoch – l’océan ayant alors débordé et submergé un tiers de l’univers – la génération du déluge ne s’était pas soumise et n’en avait pas tiré la leçon

Lorsqu’ils sont venus

Elles enfantaient des géants comme eux (Beréchith raba 26, 7)

Les hommes forts

Pour se rebeller contre Dieu (Midrach tan‘houma Beréchith 12)

Hommes de renom

Ceux dont on a cité les noms : ‘Irad, Me‘houyael, Methouchael, ainsi nommés parce qu’ils ont été détruits, leurs noms évoquant l’idée d’effacement (nimo‘hou), d’anéantissement (houtachou) (Beréchith raba 23, 2). Autre explication : Chem (« de renom ») porte une connotation de destruction (chimmamon) : ils ont causé la destruction de l’humanité (Beréchith raba 26, 7)

6,5
L'Éternel vit que les méfaits de l'homme se multipliaient sur la terre, et que le produit des pensées de son cœur était uniquement, constamment mauvais;
6,6
et l'Éternel regretta d'avoir créé l'homme sur la terre, et il s'affligea en lui-même.
Hachem se ravisa d’avoir créé

Le midrach rend wayinna‘hem (« se ravisa ») par : « se consola ». Dieu se consola de ce qu’au moins Il avait créé l’homme sur la terre. Car s’Il l’avait créé au ciel, il aurait entraîné dans sa rébellion les mondes supérieurs (Beréchith raba, fin du chapitre 26)

Il s’affligea

Le Targoum Onqelos fait de « l’homme » le sujet du verbe « s’affligea » : il est devenu « un objet d’affliction » dans le cœur de Dieu. Dieu a pris la résolution de lui causer de l’affliction. Autre explication de « Hachem se ravisa » (wayinna‘hem) : La pensée de Dieu s’est ravisée en passant de la miséricorde à la stricte justice. Il s’est demandé ce qu’il convenait de faire de l’homme qu’Il avait créé sur la terre. Le mot ni‘houm, dans la Tora, signifie toujours « se demander ce qu’il convient de faire », comme dans : « Dieu n’est pas un homme, pour se raviser (wayithnè’ham) » (Bamidbar 23 19). « Pour ses serviteurs Il avisera (yithnè’ham) » (Devarim 32, 36). « Hachem révoqua le malheur (wayyinna‘hem) qu’Il avait voulu infliger à son peuple » (Chemoth 22, 14). « Je regrette (ni‘hamti) d’avoir conféré la royauté à Chaoul » (I Chemouel 15, 11). Il s’agit toujours d’une pensée nouvelle qui en remplace une autre

Il s’affligea en Son cœur

Dieu se désola de l’échec de l’œuvre de Ses mains (Beréchith raba, fin du chapitre 26), comme dans : « Le roi est affligé à cause de son fils » (II Chemouel 15, 11). [Ici aussi, Dieu s’est affligé à cause du cœur de l’homme, qui avait ainsi basculé du bien vers le mal.] J’écris ceci en réponse aux hérétiques : Un idolâtre a demandé un jour à rabi Yehochou‘a ben Qor’ha : « Ne professez-vous pas que le Saint béni soit-Il prévoit l’avenir ? – Bien sûr que si ! répondit-il. – Il est écrit pourtant : “Eloqim s’affligea en son cœur” » ! Le maître lui a fait observer : « As-tu jamais eu un fils ? – Oui ! – Et qu’as-tu fait à sa naissance ? – Je me suis réjoui, et j’ai fait participer tout le monde à ma joie. – Tu savais bien, pourtant, qu’il est destiné à mourir un jour ! – Quand c’est le moment de se réjouir, on se réjouit. Quand c’est le moment de pleurer, on pleure ! » Et rabi Yehochou‘a de conclure : « C’est exactement ce qu’a fait le Saint béni soit-Il. Il savait d’avance que l’homme finirait par pécher et mériter sa perte. Il n’a cependant pas renoncé à le créer, à cause des justes qui viendraient à naître. 

6,7
Et l'Éternel dit: "J'effacerai l'homme que j'ai créé de dessus la face de la terre; depuis l'homme jusqu'à la brute, jusqu'à l'insecte, jusqu'à l'oiseau du ciel, car je regrette de les avoir faits.
Hachem dit : J’effacerai l’homme

Il n’est que poussière, j’amènerai sur lui les eaux et je l’effacerai (Beréchith raba 28, 2). D’où l’emploi du mot èm‘hè (« j’effacerai »)

Depuis l’homme jusqu’à la bête

Les bêtes aussi avaient « corrompu leur voie » (Beréchith raba 28, 2). Autre explication : Tout n’a été créé qu’en vue de l’homme, et puisqu’il va disparaître, en quoi a-t-on besoin du reste ? (Beréchith raba 28, 6)

Car je regrette de les avoir faits

Je me suis demandé quoi faire, du moment que je les ai créés

6,8
Mais Noé trouva grâce aux yeux de l'Éternel.
6,9
Ceci est l'histoire de Noé. Noé fut un homme juste, irréprochable, entre ses contemporains; il se conduisit selon Dieu.
Celles-ci sont les générations de Noa‘h. Noa‘h fut un homme juste

Puisqu’on le nomme, on fait son éloge, [alors que l’emploi du mot « générations » aurait dû plutôt conduire à l’énoncé d’une généalogie], ainsi qu’il est écrit : « le souvenir du juste est une bénédiction » (Michlei 10, 7). Autre explication : C’est pour t’apprendre que les véritables « générations » laissées par les justes sont constituées par leurs bonnes œuvres (Beréchith raba 30, 6)

Dans sa génération

Certains de nos maîtres y voient un éloge : à plus forte raison, s’il avait appartenu à une génération de justes, aurait-il été encore plus juste. D’autres y voient un blâme : il était un juste dans sa propre génération, mais s’il avait appartenu à celle d’Avraham, il n’aurait compté pour rien (V. Sanhèdrin 108a, Beréchith raba 30, 9)

Noa‘h marchait avec Eloqim

Tandis qu’il est écrit à propos d’Avraham : « marche devant moi et sois intègre » (infra 17, 1), « Hachem, devant qui j’ai marché » (infra 24, 40). Noa‘h avait besoin d’un appui qui le soutînt, alors qu’Avraham était assez fort et marchait dans sa piété, de lui-même

Noa‘h marchait (hithhalèkh)

Le verbe est au passé. Au hithpa’él, le passé et le futur utilisent la même forme : « Lève-toi ! parcours (hithhalékh) » (infra 13, 17) est au futur, [l’impératif invitant à une action dans le futur]. « Hachem, devant qui j’ai marché (hithhalakhti) » (infra 24, 40) est au passé. « Noa‘h marchait (hithhalèkh) » est au passé. « Prie (hithpallél) pour tes serviteurs » (I Chemouel 12, 19) est au futur. « Quand il viendra prier (wehithpallél) pour cette maison » est au passé, étant toutefois précisé, dans ce dernier cas, que l’emploi du waw conversif en fait un futur

6,10
Noé engendra trois fils: Sem, Cham et Japhet.
6,11
Or, la terre s'était corrompue devant Dieu, et elle s'était remplie d'iniquité.
S’était corrompue

La « corruption » exprime l’idée de dérèglement sexuel et d’idolâtrie (Sanhèdrin 57a), comme dans : « gardez-vous d’être corrompus (tach‘hithoun) » (Devarim 4, 16) et : « toute chair ayant corrompu » (verset 12)

La terre s’était remplie de violence

C’est le vol avec violence

6,12
Dieu considéra que la terre était corrompue, toute créature ayant perverti sa voie sur la terre.
Toute chair ayant corrompu

Même les animaux domestiques, même les bêtes sauvages et les oiseaux s’accouplaient hors de leur propre espèce (Sanhèdrin 108a)

6,13
Et Dieu dit à Noé: "Le terme de toutes les créatures est arrivé à mes yeux, parce que la terre, à cause d'elles, est remplie d'iniquité; et je vais les détruire avec la terre.
La fin de toute chair

Partout où tu trouves dérèglement sexuel et idolâtrie, une catastrophe générale s’abat sur le monde, détruisant indistinctement bons et mauvais (Beréchith raba 26, 5)

Parce que la terre est remplie de violence

Leur verdict n’a été scellé qu’à cause de la violence

Avec (eth) la terre

Cela équivaut à « min (“de”) la terre », comme dans : « quand je sortirai de (eth) la ville » (Chemoth 9, 29), « il souffrait de (eth) ses pieds » (I Melakhim 15, 23). Autre explication : eth équivaut ici à ’im (« avec »), à savoir : « avec de la terre », en ce sens que trois tefa‘him (longueurs du poing) de terre, profondeur du labour, ont été submergés et emportés par les eaux

6,14
Fais-toi une arche de bois de gôfèr; tu distribueras cette arche en cellules, et tu l'enduiras, en dedans et en dehors, de poix.
Fais-toi une arche

Dieu dispose pourtant de beaucoup de moyens de mettre à l’abri et de sauver. Pourquoi alors avoir imposé à Noa‘h la dure besogne de construire une arche ? C’est pour que ses contemporains le voient occupé à cette construction pendant cent vingt ans et lui demandent : « Que fais-tu là ? ». Et pour qu’il leur réponde : « Le Saint béni soit-Il va envoyer un déluge sur le monde ! ». Peut-être feront-ils pénitence !(Midrach tan‘houma 58, 5)

De bois de gofèr

C’est le nom du bois. Et pourquoi cette sorte de bois ? A cause du soufre (gofrith) qui devait détruire l’humanité

En cellules

Chaque animal domestique, chaque bête sauvage avait la sienne

De poix (kofèr)

Ce mot araméen correspond à l’hébreu zèfèth (« bitume »), et on le trouve dans le Talmud sous la forme de koufra (Chabath 67a). En ce qui concerne le berceau de Mochè enfant, les eaux du Nil étant calmes, il suffisait de l’enduire d’argile à l’intérieur et de poix à l’extérieur (Beréchith raba 31, 10). Il ne fallait pas, en outre, que ce juste pût être incommodé par la mauvaise odeur du bitume. Mais ici, comme les eaux du déluge ont été destructrices, il a fallu du bitume en dedans comme en dehors

6,15
Et voici comment tu la feras: trois cents coudées seront la longueur de l'arche; cinquante coudées sa largeur, et trente coudées sa hauteur.
6,16
Tu donneras du jour à l'arche, que tu réduiras, vers le haut, à la largeur d'une coudée; tu placeras la porte de l'arche sur le côté. Tu la composeras d'une charpente inférieure, d'une seconde et d'une troisième.
Du jour (tsohar)

D’après certains, c’était une fenêtre, d’après d’autres, c’était une pierre précieuse qui donnait de la lumière. (Beréchith raba 31, 11)

Tu termineras

La couverture de l’arche était en pente, jusqu’à n’avoir plus, au sommet, qu’une coudée de large, les eaux pouvant ainsi s’écouler de part et d’autre

Sur son côté

Pour que n’y pénètre pas la pluie

Un pont inférieur

Trois étages superposés : en haut pour les humains, au milieu pour les animaux, et en bas pour les déchets (Sanhèdrin 108b)

6,17
Et moi, je vais amener sur la terre le Déluge - les eaux - pour détruire toute chair animée d'un souffle de vie sous les cieux; tout ce qui habite la terre périra.
Et moi

Je suis disposé à donner mon accord à ceux [parmi les anges] qui me mettaient depuis longtemps en garde, en disant : « Qu’est-ce que l’homme, pour que tu t’en souviennes ? » (Tehilim 8, 5, Beréchith raba 31, 12)

Le déluge

Le mot maboul (« déluge ») contient l’idée de tout « détruire » (bila), de tout « bouleverser » (bilbél), et de tout déporter (hovil) de haut en bas. C’est ce que signifie le mot toufna, employé dans le Targoum Onqelos. Le déluge a tout submergé et a ramené l’arche à Bavel, qui est dans une vallée. C’est pourquoi cette vallée s’appelle Chin’ar : tous les morts du déluge y ont été emportés (chénin’arou) (voir infra 11, 2)

6,18
J'établirai mon pacte avec toi: tu entreras dans l'arche, toi et tes fils, et ta femme et les femmes de tes fils avec toi.
J’établirai mon alliance

Il fallait une alliance pour que les fruits ne pourrissent ni ne moisissent, et aussi pour que les scélérats de la génération ne tuent pas Noa‘h (Beréchith raba 31)

Toi et tes fils

Les hommes à part et les femmes à part. D’où l’on déduit que les rapports sexuels leur ont été interdits (Beréchith raba 31, 12)

6,19
Et de tous les êtres vivants, de chaque espèce, tu en recueilleras deux dans l'arche pour les conserver avec toi: ce sera un mâle et une femelle.
Et de tout ce qui vit

Y compris les démons (Beréchith raba 31, 13)

Deux de tout

Même des moins nombreux, pas moins de deux, un mâle et une femelle

6,20
Des oiseaux selon leur espèce; des quadrupèdes selon leur espèce; de tout ce qui rampe sur la terre, selon son espèce, qu'un couple vienne auprès de toi pour conserver la vie.
Des oiseaux selon leur espèce

Uniquement ceux qui étaient restés attachés à leur propre espèce et qui n’avaient pas « corrompu leur voie ». Ils sont venus d’eux-mêmes. Ceux que l’arche acceptait d’accueillir, Noa‘h les faisait entrer. (Sanhèdrin 108b)

6,21
Munis-toi aussi de toutes provisions comestibles, et mets-les en réserve: pour toi et pour eux, cela servira de nourriture.
6,22
Noé obéit, tout ce que Dieu lui avait prescrit, il l'exécuta ponctuellement.
Noa‘h fit ainsi

Il s’agit de la construction de l’arche (Beréchith raba 31, 13. Voir infra 7, 5 et Rachi ibid.)

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