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Torah écrite (pentateuque) » Genèse (Berechit)

Chapitre 42

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42,1
Jacob, voyant qu'il y avait vente de blé en Égypte, dit à ses fils: "Pourquoi vous entre regarder?"
Ya’aqov vit qu’il y avait du blé (chèvèr) en Egypte

Comment a-t-il vu, alors qu’il est indiqué au verset suivant qu’il a « entendu » ? Il a vu par une vision inspirée qu’il lui restait une espérance (sèvèr) en Egypte, sans que cette vision constituât une véritable prophétie qui lui aurait révélé explicitement la présence de Yossef dans ce pays (Beréchith raba 91, 6)

Pourquoi vous regardez-vous les uns les autres

Pourquoi donnez-vous l’impression (tirou) aux descendants de Yichma‘el et de ‘Essaw que vous êtes rassasiés ? (Ta‘anith 10b). A ce moment-là il leur restait encore du blé. A mon avis, le sens simple est le suivant : « Pourquoi faudrait-il que tout le monde vous regarde avec étonnement du fait que vous ne recherchez pas de nourriture aussi longtemps que vos réserves ne sont pas épuisées ? » J’ai entendu de la bouche d’autres autorités que le verbe tithraou a le sens de « maigrir » : « pourquoi vous laissez-vous maigrir de famine ? ». [Dans le même sens que la première explication :] « Celui qui rassasie (marwè) sera lui-même repu (yorè) » (Michlei 11, 25)

42,2
II ajouta "J'ai ouï dire qu'il y avait vente de blé en Égypte. Allez-y, achetez-y du blé pour nous et nous resterons en vie au lieu de mourir."
Descendez-y

Ya‘aqov ne leur dit pas : « Allez ! », mais « Descendez ! » (redou). La guematria (valeur numérique des lettres) de redou est deux cent dix, allusion aux deux cent dix ans que durera l’esclavage d’Egypte

42,3
Les frères de Joseph partirent à dix, pour acheter du grain en Égypte.
Les frères de Yossef

Le texte ne dit pas : « les fils de Ya‘aqov », mais : « les frères de Yossef », pour souligner qu’ils s'en voulaient de l’avoir vendu et qu’ils avaient pris la résolution de se comporter fraternellement avec lui et de procéder à son rachat quelque pût en être le coût (Beréchith raba 91, 6, Midrach tan‘houma Miqéts 8)

A dix

Que signifie cette précision, d’autant qu’il est ajouté au verset suivant que Binyamin ne les a pas accompagnés ? C’est qu’ils étaient partagés en dix dans leurs sentiments de fraternité. Leur affection ou leur haine pour Yossef n’étaient pas les mêmes chez tous, tandis qu’ils étaient tous d’accord pour aller acheter du blé (Beréchith raba 91, 2)

42,4
Quant à Benjamin, frère de Joseph, Jacob ne le laissa pas aller avec ses frères, parce qu'il se disait: "II pourrait lui arriver malheur."
De peur qu’un accident ne lui arrive

Et à la maison, ne risquait-il rien ? Rabi Eli‘èzèr ben Ya‘aqov a enseigné : D’où l’on apprend que le Satan attaque à l’heure du danger (Beréchith raba 91, 9, Midrach tan‘houma Wayigach 1)

42,5
Les fils d'Israël vinrent s'approvisionner avec ceux qui allaient en "gypte, la disette régnant dans le pays de Canaan.
Au milieu de ceux qui venaient

Ils se fondaient dans la masse afin qu’on ne les reconnût pas (Midrach tan‘houma Miqéts 6). Leur père leur avait recommandé de ne pas se montrer tous à la même porte de la ville, mais d’entrer chacun par une porte différente, afin que le « mauvais œil » n’ait pas prise sur eux, car ils étaient tous beaux, tous forts

42,6
Or, Joseph était le gouverneur de la contrée; c'était lui qui faisait distribuer le blé à tout le peuple du pays. Les frères de Joseph à leur arrivée, se prosternèrent devant lui la face contre terre.
Ils se prosternèrent la face contre terre

Ils se sont étendus le visage contre terre. L’idée de « prosternation » implique toujours l’extension des bras et des jambes contre terre (Meguila 22b)

42,7
En voyant ses frères, Joseph les reconnut; mais il dissimula vis à vis d'eux, et, leur parlant rudement, leur dit: "D'où venez vous?" Ils répondirent: "Du pays de Canaan, pour acheter des vivres.
Il fit le païen (wayithnakér) vis-à-vis d’eux

Il fut pour eux comme un païen (nokhri) en leur parlant durement (Beréchith raba 91, 7)

42,8
Joseph reconnut bien ses frères, mais eux ne le reconnurent point.
Yossef reconnut

Lorsqu’il les avait quittés, ils portaient la barbe (Ketouvoth 27b, Beréchith raba 91, 7)

Et eux ne le reconnurent pas

Ils les avait quittés imberbe, et à présent il portait la barbe. Explication du midrach (Beréchith raba 91, 7) : « Yossef reconnut ses frères » – maintenant qu’ils dépendaient de lui, ils les a reconnus comme étant ses frères et il a eu pitié d’eux. « Et eux ne le reconnurent pas » – lorsqu’il était tombé entre leurs mains, ils ne s’étaient pas conduits comme des frères

42,9
Joseph se souvint alors des songes qu'il avait eus à leur sujet. II leur dit: "Vous êtes des espions! C'est pour découvrir le côté faible du pays que vous êtes venus!"
Qu’il avait faits à leur sujet (achèr ‘halam lahèm – littéralement : « qu’il avait rêvés pour eux »)

A leur sujet. Et il a su qu’ils s’étaient réalisés, puisqu’ils s’étaient prosternés devant lui

La nudité (‘erwath)

Les points faibles du pays, ceux à partir desquels il devient facile de le conquérir, comme dans : « il découvre sa nudité (hè’èra) » (Wayiqra 20, 18), ou dans : « nue et découverte (‘èrya) » (Ye‘hezqel 16, 7). Le mot ‘èrwa signifie toujours dans le texte : « à découvert », [et donc ici le point faible de la frontière du pays, celui par lequel il est aisé de s’introduire]. Traduction du Targoum : « les défauts (bidka) du pays », comme dans : « les défauts (bèdèk) de la maison » (II Melakhim 12, 6), à savoir ce qui est en mauvais état dans la maison, mais cette traduction est très éloignée du sens littéral

42,10
Ils lui répondirent: "Non, seigneur, mais tes serviteurs sont venus pour acheter des vivres.
Non

Ne parle pas ainsi, car « tes serviteurs sont venus pour acheter de la nourriture »

42,11
Tous fils d'un même père, nous sommes d'honnêtes gens; tes serviteurs ne furent jamais des espions."
Nous sommes tous fils d’un seul homme

Ils ont, sous l’inspiration de l’esprit saint, compté Yossef parmi eux comme étant aussi le fils de leur père (Beréchith raba 91, 6)

Nous sommes d’honnêtes gens (kénim)

Des hommes parlant vrai, comme dans : « tu as parlé juste (kén) » (Chemoth 10, 29), ou dans : « les filles de Tselof‘had parlent à bon droit (kén) » (Bamidbar 27, 7), ou encore dans : « ses vaines paroles ne sont pas vraies (lo khén) » (Yecha’ya 16, 6)

42,12
II leur dit: "Point du tout! Vous êtes venus reconnaître les côtés faibles du territoire."
Vous êtes venus voir la nudité du pays

Vous êtes entrés en passant par les dix portes de la ville ! Pourquoi n’êtes-vous pas entrés par une seule porte ? (Beréchith raba 91, 6)

42,13
Ils répondirent: "Nous, tes serviteurs, sommes douze frères, nés d'un même père, habitants du pays de Canaan; le plus jeune est auprès de notre père en ce moment et l'autre n'est plus."
Ils dirent : Nous

Et c’est à la recherche de cet autre « qui n’est plus » que nous nous sommes dispersés à travers la ville (ibid.)

42,14
Joseph leur dit: "Ce que je vous ai déclaré subsiste: vous êtes des espions.
C’est ce que je vous déclarais

« Je disais que vous êtes des espions. C’est l’exacte vérité ! » Tel est le sens simple. Explication du midrach : Yossef leur a dit : « Et si vous le retrouviez et que l’on vous réclame une rançon importante, le rachèteriez-vous ? » Ils ont répondu : « Oui ! » Il leur a alors demandé : « Et si l’on vous disait qu’on ne vous le rendra à aucun prix, que feriez-vous ? » Ils ont répondu : « Nous sommes venus pour cela : tuer ou être tués ! » Il leur a rétorqué : « C’est ce que je vous disais : vous êtes venus pour tuer les habitants de la ville ! Je sais par divination, au moyen de ma coupe, que deux d’entre vous ont détruit la grande ville de Chekhem. 

42,15
C'est par là que vous serez jugés: sur la vie de Pharaon, vous ne sortirez pas d'ici que votre plus jeune frère n'y soit venu.
Sur la vie de Pharaon

« Si Pharaon est en vie ! » Quand il jurait faussement, il jurait par la vie de Pharaon

Vous ne sortirez pas d’ici

De cet endroit-ci

42,16
Dépêchez l'un de vous pour qu'il aille quérir votre frère et vous, restez prisonniers: on appréciera alors la sincérité de vos paroles. Autrement, par Pharaon! vous êtes des espions."
Si la vérité est avec vous

Le préfixe hé devant èmeth (« vérité ») équivaut à im (« si »). Aussi est-il ponctué d’un pata‘h, pour marquer une interrogation indirecte

Et sinon

Si vous n’amenez pas votre frère, « sur la vie de Pharaon, vous êtes des espions » 

42,17
Et il les garda en prison durant trois jours.
Sous garde

En prison

42,18
Le troisième jour, Joseph leur dit: "Faites ceci et vous vivrez; je crains le Seigneur.
42,19
Si vous êtes de bonne foi, qu’un seul d’entre vous soit détenu dans votre prison, tandis que vous irez apporter à vos familles de quoi calmer leur faim.
Dans la maison où l’on vous a gardés

Celle où vous êtes actuellement détenus

Et vous

A la maison de votre père

La nourriture pour la famine de vos maisons

Ce que vous aurez acheté pour calmer la faim des gens de vos maisons

42,20
Puis amenez moi votre jeune frère et vos paroles seront justifiées et vous ne mourrez point." Ils acquiescèrent.
Et vos paroles seront vérifiées (weyéamnou)

Elles se vérifieront et se confirmeront, comme dans : « et la femme répondra : « Amen ! Amen ! » (Bamidbar 5, 22), ou dans : « puisse ta parole se vérifier (yéomén) » (I Melakhim 8, 26)

42,21
Et ils se dirent l’un à l’autre: "En vérité nous sommes punis à cause de notre frère; nous avons vu son désespoir lorsqu’il nous criait de grâce et nous sommes demeurés sourds. Voilà pourquoi ce malheur nous est arrivé."
Certes

Traduction du Targoum : « en vérité ». J’ai trouvé dans Beréchith raba (91, 8) le mot équivalent veram tel qu’il est employé en latin (« verum »)

Est venu sur nous

Dans le mot baa (« est venu »), l’accent tonique est mis sur l’avant-dernière syllabe (beith), étant donné que le verbe est au passé : « il est déjà venu ». Même traduction dans le Targoum

42,22
Ruben leur répondit en ces termes: "Est ce que je ne vous disais pas alors: Ne vous rendez point coupables envers cet enfant! Et vous ne m’écoutâtes point. Eh bien! Voilà que son sang nous est redemandé."
Et voici qu’en effet son sang

La préposition eth (qui introduit le complément direct) et l’adverbe gam (« aussi ») viennent toujours ajouter quelque chose (Beréchith raba 1, 14). Gam veut dire ici : « son sang et “aussi” celui de notre vieux père » (Beréchith raba 91, 8)

42,23
Or ils ne savaient pas que Joseph les comprenaient, car il s’était servi d’un interprète.
Et eux ne savaient pas que Yossef entendait

Qu’il comprenait leur langue. C’est devant lui qu’ils s’exprimaient ainsi

Car l’interprète était entre eux

Lorsqu’ils s’adressaient à Yossef, l’interprète qui savait à la fois l’hébreu et l’égyptien traduisait leurs paroles à Yossef et réciproquement. Aussi croyaient-ils que Yossef ne comprenait pas l’hébreu

L’interprète

C’était Menachè (Beréchith raba 91, 8)

42,24
Il s’éloigna d’eux et pleura; puis il revint à eux, leur parla et sépara d’eux Siméon, qu’il fit incarcérer en leur présence.
Il se détourna d’eux

Il s’éloigna d’eux, afin qu’ils ne le voient pas pleurer

Il pleura

Parce qu’il les avait entendus regretter leur conduite

Chim‘on

C’est lui qui l’avait jeté dans le puits (Midrach tan‘houma 17). C’est lui aussi qui avait dit à Léwi : « Voici venir l’homme aux rêves » (supra 37, 19). Autre explication : Yossef tenait à séparer Chim‘on de Léwi, afin qu’ils ne puissent s’entendre pour le tuer (Beréchith raba 91)

Il l’emprisonna à leurs yeux

Ce n’est qu’à leurs yeux qu’il l’a enfermé. Après leur départ, il l’a fait libérer et lui a donné à manger et à boire

42,25
Joseph ordonna qu’on remplit leur bagages de blé; puis qu’on remit l’argent de chacun dans son sac et qu’on leur laissa des provisions de voyage, ce qui fut exécuté.
42,26
Ils chargèrent leur blé sur leurs ânes et partirent.
42,27
L’un d’eux, ayant ouvert son sac pour donner du fourrage à son âne, dansune hôtellerie, trouva son argent qui était à l'entrée de son sac.
L’un ouvrit

C’était Léwi, qui était resté « un », séparé de Chim‘on, son compagnon habituel (voir Targoum Yonathan)

Dans une auberge (malon)

L’endroit où l’on passe la nuit (loun)

A l’ouverture de son sac

Amta‘hath est synonyme de saq

42,28
Et il dit à ses frères: "Mon argent a été remis; et de fait, le voici dans mon sac." Le cœur leur manqua et ils s'entreregardèrent effrayés en disant: "Qu'est ce donc que le Seigneur nous prépare!"
Et aussi

L’argent aussi, en plus du blé

Qu’est ceci

Pour nous faire courir le danger de cette accusation, car c’est pour dresser contre nous une accusation que l’on a remis l’argent dans nos sacs 

42,29
Arrivés chez Jacob leur père, au pays de Canaan, ils lui contèrent toute leur aventure en ces termes:
42,30
"Ce personnage, le maître du pays, nous a parlé durement; il nous a traités comme venant explorer le pays.
42,31
Nous lui avons dit: "Nous sommes des gens de bien, nous ne fûmes jamais des espions.
42,32
Nous sommes douze frères, fils du même père: l'un est perdu et le plus jeune est actuellement avec notre père au pays de Canaan.
42,33
Le personnage, maître du pays, nous a répondu: ‘Voici à quoi je reconnaîtrai que vous êtes sincères: laissez l'un de vous auprès de moi, prenez ce que réclame le besoin de vos familles et partez;
42,34
puis, amenez-moi votre jeune frère et je saurai que vous n'êtes pas des espions, que vous êtes d'honnêtes gens; je vous rendrai votre frère et vous pourrez circuler dans le pays.’
Et vous ferez du négoce dans pays (tis‘harou)

Vous y circulerez. La racine sa‘hor, telle qu’elle employée ici, donne so‘harim (« marchands »), et se‘hora (« marchandise ») : les marchands circulent à la recherche de marchandises

42,35
Or, comme ils vidaient leurs sacs, voici que chacun retrouva son argent serré dans son sac; à la vue de cet argent ainsi enveloppé, eux et leur père frémirent.
Le paquet d’argent

Sa bourse

42,36
Jacob, leur père, leur dit: "Vous m'arrachez mes enfants! Joseph a disparu, Siméon a disparu et vous voulez m'ôter Benjamin! C'est sur moi que tout cela tombe."
Vous m’avez privé d’enfants (chikaltèm)

Cela nous apprend que Ya‘aqov les soupçonnait de l’avoir, tout comme Yossef, tué ou vendu comme serviteur (Beréchith raba 91, 9)

Vous m’avez privé d’enfants (chikaltèm)

Celui qui perd ses enfants est appelé chakoul (voir Rachi supra 27, 45)

42,37
Ruben dit à son père: "Fais mourir mes deux fils, si je ne te le ramène! Confie le à mes mains et je le ramènerai près de toi."
42,38
Il répondit: "Mon fils n'ira point avec vous; car son frère n'est plus et lui seul reste encore. Qu'un malheur lui arrive sur la route où vous irez et vous ferez descendre, sous le poids de la douleur, mes cheveux blancs dans latombe."
Mon fils ne descendra pas avec vous

Ya‘aqov n’accepte pas les paroles de Reouven. Il dit : « Mon fils aîné est stupide ! Il parle de faire mourir “ses” enfants ! Mais ses enfants ne sont-ils pas aussi les miens ? » (Beréchith raba 91, 9)

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