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Torah écrite (pentateuque) » Genèse (Berechit)

Chapitre 31

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31,1
Or, il fut instruit des propos des fils de Laban, qui disaient: "Jacob s'est emparé de tout ce que possédait notre père; c'est des biens de notre père qu'il a créé toute cette opulence."
Il s’est fait

Il a amassé, comme dans : « Il a levé (waya‘ass) une troupe et il a battu ‘Amaleq » (I Chemouel 14, 48)

31,2
Jacob remarqua que la face de Laban n'était plus à son égard comme précédemment.
31,3
Et l'Éternel dit à Jacob: "Retourne au pays de tes pères, dans ton lieu natal; je serai avec toi."
Retourne au pays de tes pères

Et là-bas « je serai avec toi » (Midrach tan‘houma Wayétsé 10). Mais tant que tu resteras attaché à cet homme impur, il sera impossible de faire reposer sur toi ma chekhina

31,4
Alors Jacob envoya quérir Rachel et Léa aux champs, près de son troupeau;
Ya‘aqov envoya appeler Ra‘hel et Léa

D’abord Ra‘hel, et ensuite Léa. Parce que Ra‘hel était le « fondement de son foyer », étant donné que c’est pour elle que Ya’aqov avait voulu entrer dans la famille de Lavan. Même les enfants de Léa ont reconnu cette préséance (Beréchith raba 71, 2), puisque Bo’az et son tribunal, descendants de la tribu de Yehouda, ont déclaré : « semblable à Ra‘hel et à Léa qui ont édifié à elles deux... » (Routh 4, 11), accordant ainsi une primauté à Ra‘hel sur Léa

31,5
et il leur dit: "Je vois, au visage de votre père, qu'il n'est plus pour moi comme hier ni avant hier; mais le Dieu de mon père a été avec moi.
31,6
Pour vous, vous savez que j'ai servi votre père de toutes mes forces,
31,7
tandis que votre père s'est joué de moi et dix fois a changé mon salaire; mais Dieu n'a pas permis qu'il me fit du tort.
Dix fois

On ne dénombre jamais à moins de dix, [étant donné qu’un nombre inférieur n’est significatif que d’une quantité négligeable] (Beréchith raba 74, 3)

Fois

Le mot monim veut dire « décompte effectué dix fois ». D’où nous apprenons que c’est à cent reprises que Lavan avait changé ses conditions, [‘assèreth monim voulant donc dire : « dix fois dix »]

31,8
Lorsqu'il parlait ainsi: ‘Les bêtes pointillées seront ton salaire’, tout le bétail produisait des animaux pointillés; disait-il: ‘Les rayés seront ton salaire’, tout le bétail en produisait des rayés.
31,9
C'est Dieu qui a dégagé le bétail de votre père et me l'a donné.
31,10
Or, à l'époque où les troupeaux s'accouplent, je levai les yeux et j'eus une vision et voici que les mâles qui fécondaient le bétail étaient rayés, pointillés et grivelés.
Et voici que les boucs

Bien que Lavan les eût tous mis à part afin que les brebis ne donnent pas naissance à des petits à leur ressemblance, les anges les amenaient depuis le troupeau confié aux fils de Lavan vers celui détenu par Ya’aqov (Beréchith raba 73, 10)

Et grivelés (ouveroudim)

Traduction du Targoum : « tachés ». En français médiéval : « peised » [de la même racine que « pois »]. Un filet blanc faisait tout le tour du corps de la bête, ses taches étaient séparées et passaient de bout en bout. Je n’ai pas trouvé d’autre occurrence de ce mot dans tout le texte biblique

31,11
Un envoyé du Seigneur me dit dans la vision: ‘Jacob!’ Je répondis: ‘Me voici.’
31,12
II reprit: ‘Lève les yeux et regarde; tous les mâles qui fécondent le bétail sont rayés, pointillés et grivelés. C'est que j'ai vu la conduite de Laban à ton égard.
31,13
Je suis la Divinité de Béthel, où tu as consacré un monument, où tu as prononcé un vœu en mon honneur. Maintenant, dispose-toi à sortir de ce pays et retourne au pays de ta naissance.’ "
Le Qél de Beith-El

L’article ha (« le ») est en trop, mais le texte a l’habitude de parler ainsi, comme dans : « comme vous allez entrer dans “le pays” (haarets) de Kena‘an » (Bamidbar 34, 2)

Où tu as oint

Expression d’élévation, de grandeur, de même que pour la consécration d’un roi, comme dans : « il versa de l’huile à son sommet [de la pierre] » (supra 28, 18), afin qu’elle soit consacrée comme autel

Où tu as prononcé envers moi un vœu

Et tu devras t’en acquitter. Tu as dit que la pierre que tu as érigée en monument deviendra « la maison de Eloqim » (supra 28, 22). Il faudra donc que tu y offres des sacrifices (Midrach tan‘houma Wayichla‘h 8)

31,14
Pour réponse, Rachel et Léa lui dirent: "Est il encore pour nous une part et un héritage dans la maison de notre père?
Avons-nous encore

Pourquoi nous opposerions-nous à ton départ ? Nous ne nous attendons à aucune part dans l’héritage de notre père, [puisqu’il a des fils]

31,15
N'avons nous pas été considérées par lui comme des étrangères, puisqu'il nous a vendues? Il a consommé, oui, consommé notre bien!
N’avons-nous pas été considérées par lui comme des étrangères

Là même où il est d’usage de doter ses filles, au moment de leur mariage, il s’est conduit envers nous comme envers des étrangères, « puisqu’il nous a vendues » à toi en rétribution de ton travail

Notre argent

Car il a retenu le montant de tes salaires

31,16
Certes, toute la fortune que Dieu a retirée à notre père, elle est à nous et à nos enfants; et maintenant, tout ce que Dieu t'a dit, fais le."
Car toute la richesse

La conjonction ki a ici le sens de èla (« mais »). C’est-à-dire : « De chez notre père, nous ne possédons rien. Mais ce que le Saint béni soit-Il a ôté de chez lui est bien à nous. 

Qu’Il a sauvée

Dans le sens de « Il a séparé ». Toutes les fois que l’on trouve, dans le texte, le mot hatsala, il exprime l’idée d’une « mise à l’abri » du mal, de l’ennemi

31,17
Jacob s’y disposa. Il fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux;
Ses fils et ses femmes

Il a fait passer les hommes avant les femmes (Beréchith raba 74, 5), tandis que ‘Essaw a donné le pas aux femmes sur les hommes, ainsi qu’il est écrit : « ‘Essaw prit ses femmes et ses fils... » (infra 36, 6)

31,18
il emmena tout son bétail avec tous les biens qu’il avait amassés, possessions à lui, qu’il avait acquises dans le territoire d'Aram et s’achemina vers son père Isaac au pays de Canaan.
Le bétail qu’il possédait

Tout ce qu’il avait acquis en échange de son bétail : serviteurs, servantes, chameaux et ânes

31,19
Comme Laban était allé faire la tonte de ses brebis, Rachel déroba les pénates de son père.
Tondre son bétail

Dont il avait chargé ses fils, à trois jours de marche entre lui et Ya’aqov

Ra‘hel déroba les pénates

Dans l’intention de détacher son père de l’idolâtrie

31,20
Jacob trompa l'esprit de Laban l'Araméen, en s'enfuyant sans lui rien dire.
31,21
II s'enfuit donc, lui et tout ce qui lui appartenait; il se mit en devoir de passer le fleuve, puis il se dirigea vers le mont Galaad.
31,22
Laban fut informé, le troisième jour, que Jacob s'était enfui.
Le troisième jour

Puisqu’ils étaient séparés par une distance de trois jours de marche

31,23
Il prit ses frères avec lui, le poursuivit l'espace de sept journées et le joignit au mont Galaad.
Ses frères

Ses proches parents

Un chemin de sept journées

Pendant les trois jours que le messager de Lavan a dû employer pour rebrousser chemin afin de lui rendre compte, Ya’aqov a poursuivi son trajet. Il en est résulté que Ya’aqov s’est alors trouvé à une distance de six jours par rapport à Lavan, et pourtant Lavan l’a rattrapé dès le septième jour,. Nous en déduisons que Lavan a pu franchir en une journée tout le chemin que Ya‘aqov avait mis sept jours à parcourir, ainsi qu’il est écrit : « il le poursuivit un chemin de sept journées », et non : « il le poursuivit pendant sept jours »

31,24
Mais Dieu visita Laban l'Araméen dans un songe nocturne et lui dit: "Garde toi d'interpeller Jacob, en bien ou en mal."
En bien ou en mal

Ce qui est un bien chez les impies est un mal pour les justes (Yevamoth 103b)

31,25
Laban arriva jusqu'à Jacob. Or, Jacob avait dressé sa tente sur la montagne et Laban posta ses frères sur la même montagne de Galaad.
31,26
Laban dit à Jacob: "Qu'as-tu fait? Tu as abusé mon esprit et tu as emmené mes filles comme des prisonnières de guerre!
Comme des prisonnières de guerre

Littéralement : « comme des prisonnières d’épée ». Toute troupe qui vient faire la guerre s’appelle une « épée »

31,27
Pourquoi t'es tu enfui furtivement et m'as tu trompé et ne m'as tu rien dit? Mais je t'aurais reconduit avec allégresse, avec des chants, au son du tambourin et de la harpe!
M’as-tu volé

Tu as « volé » ma pensée [c’est-à-dire « abusé de ma confiance », comme dit au verset précédent]

31,28
Et puis, tu ne m'as pas laissé embrasser mes fils et mes filles! Certes, tu as agi en insensé.
31,29
Il serait au pouvoir de ma main de vous faire du mal; mais le Dieu de votre père, cette nuit, m'a parlé ainsi: ‘Garde toi d'interpeller Jacob, soit en bien, soit en mal.’
J’ai en ma main le pouvoir (él)

Ma main détient la force et la puissance de vous faire du mal. Le mot él, lorsqu’il désigne Dieu, signifie « puissance, plénitude de force »

31,30
Et maintenant que tu t'en vas, parce que tu soupires après la maison de ton père, pourquoi as tu dérobé mes dieux?"
Tu languissais (nikhsafta)

Tu désirais. On trouve souvent ce mot dans le texte : « mon âme languissait (nikhsefa) et soupirait » (Tehilim 84, 3), « tu languirais (tikhsof) après l’œuvre de tes mains » (Iyov 14, 15)

31,31
Jacob répondit en ces termes à Laban: "J'ai craint, parce que je me disais que tu pourrais m'enlever de force tes filles.
J’avais peur...

Il commence par répondre à la première question, celle où il lui disait : « et tu as emmené mes filles... » (verset 26)

31,32
Quant à celui que tu trouverais en possession de tes dieux, qu'il cesse de vivre! En présence de nos frères, vérifie toi même ce qui est par devers moi et reprends ton bien." Or, Jacob ne savait pas que Rachel les avait dérobés.
Qu’il ne vive pas

C’est de cette malédiction que Ra‘hel est morte en cours de trajet (Beréchith raba 74, 9)

Ce qui est avec moi

De ce qui t’appartient

31,33
Laban entra dans la tente de Jacob, dans celle de Léa, dans celle des deux servantes et ne les trouva point. Étant sorti de la tente de Léa, il entra dans celle de Rachel.
Dans la tente de Ya’aqov

C’était la tente de Ra‘hel, car c’est chez elle que vivait habituellement Ya’aqov. C’est pourquoi il est écrit : « les fils de Ra‘hel, femme de Ya’aqov » (infra 46, 19), tandis qu’on ne trouve pas chez les autres femmes l’indication : « femme de Ya’aqov » (Beréchith raba 74, 9)

Il vint dans la tente de Ra‘hel

Lorsqu’il est sorti de la tente de Léa, il est revenu vers celle de Ra‘hel, avant de commencer de chercher dans celle des servantes. Et pourquoi cela ? Parce qu’il la savait touche-à-tout (Beréchith raba 74, 9)

31,34
Mais Rachel avait pris les pénates, les avait cachés dans la selle du chameau et s'était assise dessus. Laban fouilla toute la tente et ne les trouva point.
Dans la selle du chameau

Le mot kar (« selle ») a le même sens que dans l’expression talmudique « coussins (karim) et oreillers ». Traduction du Targoum : « la selle (‘avita) du chameau ». C’est une selle confectionnée comme un coussin. On trouve le même terme dans la guemara : « ils l’avaient entouré de selles (‘avité) » (‘Erouvin 16a), où il s’agit de selles de chameaux. En français médiéval : « bastel »

31,35
Elle dit à son père: "Ne sois pas offensé, mon seigneur, si je ne puis me lever devant toi à cause de l'incommodité habituelle des femmes." II chercha encore et il ne trouva point les pénates.
31,36
Jacob s'emporta en plaintes contre Laban; il se récria, disant à Laban: "Quel est mon crime, quelle est ma faute, pour que tu t'acharnes après moi?
Pour que tu t’acharnes (dalaqta)

Pour que tu m’aies poursuivi, comme dans : « ils nous ont poursuivis (dalaqnou) sur les montagnes » (Eikha 4, 19), « cette poursuite (medaléq) des Plichtim » (I Chemouel 17, 53)

31,37
Après avoir fureté tout mon ménage, qu'as tu découvert qui appartienne à ta maison? Expose le ici, en présence de mes frères et des tiens et qu’ils se prononcent entre nous deux!
Ils décideront

Ils désigneront celui qui est dans son droit. « Aprover » en français

31,38
Ces vingt ans que j’ai été chez toi, tes brebis, ni tes chèvres n’ont avorté et les béliers de ton troupeau, je n’en ai point mangé.
N’ont pas avorté (chiqélou)

N’ont pas perdu leur portée, comme dans : « une matrice sujet à avorter (machkil) » (Hoché‘a 9, 14), « sa vache vêle et n’avorte pas (thechakél) » (Iyov 21, 10)

Et les béliers de ton troupeau

D’où l’on pose la règle qu’un agneau mâle peut être appelé « bélier » même s’il n’est âgé que d’un jour (Baba Qama 65b). Car sinon, quelle valeur l’argument posséderait-il ? Des béliers, il n’en aurait pas mangé, mais des moutons, si. Il serait donc de toute façon un voleur 

31,39
La bête mise en pièces, je ne te l’ai point rapportée; c’est moi qui en souffrais le dommage, tu me la faisais payer, qu'elle eût été prise le jour, qu'elle eût été ravie la nuit.
La bête déchirée

Par un lion ou par un loup

Qui la remplaçais (a‘haténna)

Dans le même sens que : « et avec la pierre de leurs frondes, ils visaient un cheveu sans le manquer (welo ya‘hati) » (Choftim 20, 16), « moi et mon fils Salomon, nous serons déchus (‘hataïm) » (I Melakhim 1, 21), c’est-à-dire « privés de nos droits ». C’est moi qui supportais le préjudice. S’il manquait une bête, c’est à moi qu’elle manquait, car tu me la faisais remplacer

Qui la remplaçais

Traduction du Targoum : « ce qui manquait au compte », c’est-à-dire ce qui manquait et avait été enlevé, comme dans : « et il n’en manque pas un seul » (Bamidbar 31, 49), où le Targoum traduit de la même manière

Qu’elle eût été volée de jour

Que le vol ait eu lieu de jour ou de nuit, je payais tout

Qu’elle eût été volée (guenouvthi)

Le suffixe en i est le même que dans : « elle, si puissante (rabathi) parmi les peuples... elle qui était souveraine (sarathi) parmi les provinces » (Eikha 1, 1), « pleine (meléathi) de justice » (Yecha’ya 1, 21), « aimant (ohavti) à fouler le blé » (Hoché‘a 10, 11)

31,40
J'étais, le jour, en proie au hâle et aux frimas la nuit; et le sommeil fuyait de mes yeux.
Dévoré (akholani) par la chaleur

Dans le sens de : « un feu dévorant (okhla) » (Devarim 4, 24)

La gelée (qèra‘h)

Comme dans : « Il lance des glaçons (qar‘ho) » (Tehilim 147, 17). Le Targoum traduit par « glace »

Mon sommeil

Chenathi (« mon sommeil ») est dérivé du mot china (« sommeil »)

31,41
J'ai passé ainsi vingt années dans ta maison! Je t'ai servi quatorze ans pour tes deux filles et six ans pour ton menu bétail et tu as changé dix fois mon salaire.
Tu as changé mon salaire

Tu changeais les conditions convenues entre nous : des bêtes marquées de points aux bêtes tachetées, et des bêtes rayées aux grêlées

31,42
Si le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham et celui que révère Isaac ne m'était venu en aide, certes, actuellement tu m'aurais laissé partir les mains vides. Dieu a vu mon humiliation et le labeur de mes mains et il a prononcé hier."
Et la frayeur de Yits‘haq

Il n’a pas voulu dire : « Eloqim de Yits‘haq », car le Saint béni soit-Il n’associe pas de leur vivant Son nom à celui des justes (Midrach tan‘houma Toldoth 7). Il est vrai qu’Il lui a dit, lorsqu’il est sorti de Beér Chèva’ : « Je suis Hachem, le Eloqim d’Avraham ton père et Eloqim de Yits‘haq » (supra 28, 13). Mais c’est parce que la vue de Yits‘haq avait baissé, et qu’il était donc considéré comme mort. Ya’aqov n’a donc pas osé dire : « Eloqim de Yits‘haq », et il a préféré parler de « la frayeur de Yits‘haq »

Il a jugé hier

En ce sens qu’Il a « réprouvé », et non qu’Il a « décidé », [selon le sens que possède le mot au verset 37]

31,43
Laban répondit à Jacob: "Ces filles sont mes filles et ces fils sont mes fils et ce bétail est le mien; tout ce que tu vois m'appartient. Étant mes filles, comment agirais je contre elles, dès lors, ou contre les fils qu'elles ont enfantés?
Que ferais-je aujourd’hui à celles-ci

Comment pourrais-je envisager de leur faire du mal 

31,44
Maintenant, tiens, concluons une alliance, moi et toi, ce sera une alliance entre nous deux."
Il sera témoin

Le Saint béni soit-Il

31,45
Jacob prit une pierre et l'érigea en monument.
31,46
Et il dit à ses frères: "Ramassez des pierres." Ils prirent des pierres et en firent un monceau et l'on mangea là, sur le monceau.
A ses frères

A ses fils, qui étaient pour lui comme des frères. Ils étaient à ses côtés dans le malheur et dans la lutte (Beréchith raba 74, 13)

31,47
Laban l'appela Yegar Sahadouthâ et Jacob le nomma Galed.
Yegar sahadoutha

Le monceau du témoignage. C’est la traduction araméenne de Guil’ad

31,48
Laban avait dit: "Ce monceau est un témoin entre nous deux dès aujourd'hui." De là on énonça son nom Galed;
Il le nomma ainsi Galed

Gal'e

31,49
et aussi Miçpa, parce qu'il dit: "L'Éternel sera présent entre nous deux, alors que nous serons cachés l'un à l'autre.
Et aussi Mitspa

Mitspa se trouve dans la montagne de Guil’ad, ainsi qu’il est écrit : « il traversa Mitspa-Guil’ad » (Choftim 11, 29). Et pourquoi ce nom de Mitspa ? Parce que chacun a dit à l’autre : « Veuille Hachem regarder (yitsèf) entre moi et entre toi si tu trahis l’alliance ! »

Alors que nous serons cachés

Et que nous ne nous verrons pas l’un l’autre

31,50
Si tu outrageais mes filles; si tu associais d'autres épouses à mes filles nul n'est avec nous; mais vois! Dieu est témoin entre moi et toi!"
Mes filles... mes filles

Deux fois. Bilha et Zilpa aussi étaient ses filles, nées d’une concubine (Pirqé deRabi Eli‘èzèr 36)

Si tu humiliais mes filles

En leur refusant les rapports conjugaux (Yoma 77b)

31,51
Laban dit à Jacob: "Tu vois ce monceau, tu vois ce monument que j'ai posé entre nous deux; soit témoin ce monceau,
J’ai érigé (yarithi)

Comme dans : « Il les a précipités (yara) dans la mer » (Chemoth 15, 4). Comme le geste de « lancer » une flèche, [où le lanceur se vante ensuite de sa prouesse, à l’image de Lavan qui se vante ici d’une construction à laquelle il n’a pas participé personnellement (voir versets 45 et 46)]

31,52
soit témoin cette pierre, que je ne dépasserai point de ton côté ce monceau, que tu ne dépasseras point de mon côté ce monceau ni cette pierre, dans des vues mauvaises.
Que moi

La conjonction im (« si ») a ici le sens de achèr (« que »), comme dans : « jusqu’à ce que (‘ad im) j’aie dit mes paroles » (supra 24, 33)

Pour le mal

C’est pour le mal que tu n’as pas le droit de le dépasser, mais tu as le droit de le dépasser pour des actes de commerce (Beréchith raba 74, 15)

31,53
Puissent nous juger le Dieu d'Abraham et le dieu de Nahor, les divinités de leur père!" Et Jacob jura par le Dieu révéré de son père Isaac.
Eloqim d’Avraham

Le nom de Dieu ici est sacré

Et le dieu de Na‘hor

Le nom divin est employé ici dans un sens profane

Les divinités de leur père

Dans un sens profane (Beréchith raba 74, 16)

31,54
Jacob égorgea des animaux sur la montagne et invita ses parents au festin. Ils y prirent part et passèrent la nuit sur la montagne.
Ya’aqov offrit un sacrifice

Il égorgea des bêtes pour le repas

Ses frères

Ses amis, qui étaient avec Lavan

A manger du pain

Tout ce que l’on mange s’appelle du « pain », comme dans : « il donna un grand festin (lè‘hèm – littéralement : « du pain ») » (Daniel 5, 1), « détruisons l’arbre avec son fruit (bela‘hmo – littéralement : « avec son pain ») » (Yirmeya 11, 19)

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