"N'immole à l'Éternel, ton Dieu, ni grosse ni menue bête qui ait un défaut ou un vice quelconque; c'est un objet d'aversion pour l'Éternel, ton Dieu.
Tu ne sacrifieras pas […] toute chose mauvaise
C’est l’interdiction de rendre pigoul (« réprouvée ») une chose sainte (voir Rachi Wayiqra 7, 18) par une parole impie (Sifri). On en a tiré d’autres déductions dans le traité Zeva‘him (36a et b)
17,2
S'il se trouve dans ton sein, dans l'une des villes que l'Éternel, ton Dieu, te donnera, un homme ou une femme qui fasse une chose coupable aux yeux de l'Éternel, ton Dieu, en violant son alliance;
Pour transgresser Son alliance
Que Hachem a contractée avec vous [en vous interdisant] d’adorer les idoles
17,3
qui soit allé servir d'autres divinités et se prosterner devant elles, ou devant le soleil ou la lune, ou quoi que ce soit de la milice céleste, contrairement à ma loi:
Que je n’ai pas ordonné
D’adorer (Meguila 9b)
17,4
instruit du fait par ouï-dire, tu feras une enquête sévère; et si la chose est avérée, constante, si cette infamie s'est commise en Israël,
Exacte
Le témoignage est avéré
17,5
tu feras conduire aux portes de la ville cet homme ou cette femme, coupable d'un tel crime, l'homme ou la femme! Et tu les lapideras, pour qu'ils meurent sous les pierres.
Tu feras sortir cet homme-là […] vers tes portes…
Il est erroné de traduire l’expression : « vers tes portes » par : « vers la porte de ton tribunal ». Car on nous a appris que « vers tes portes » signifie : « la porte où il a pratiqué l’idolâtrie » (Ketouvoth 45b). A moins que ce ne soit effectivement la porte du tribunal ? [Cela ne se peut, car] il est écrit ici : « tes portes », et il est également écrit plus haut (verset 2) : « tes portes ». De même que « tes portes » dont il est question plus haut sont celles où on a pratiqué l’idolâtrie, de même « tes portes » dont il est question ici sont-elles celles où on a pratiqué l’idolâtrie. Il faut traduire par : « vers tes cités » (voir Rachi supra 16, 18)
17,6
C'est sur la déposition de deux ou de trois témoins que sera mis à mort celui qui encourt la peine capitale; il ne pourra être supplicié sur le dire d'un seul témoin.
Deux ou trois
Si la déposition de deux témoins suffit à constituer un témoignage valable, pourquoi le texte spécifie-t-il [encore] : « trois » ? C’est pour assimiler le témoignage de trois à celui de deux : De même que deux témoins concourent à former un témoignage unique, de même trois témoins concourent-ils à former un témoignage unique, de sorte qu’ils ne peuvent être déclarés « conspirateurs » que s’ils ont tous été confondus (Makoth 5b)
17,7
La main des témoins doit le frapper la première pour le faire mourir, et la main du peuple en dernier lieu, et tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi.
17,8
Si tu es impuissant à prononcer sur un cas judiciaire, sur une question de meurtre ou de droit civil, ou de blessure corporelle, sur un litige quelconque porté devant tes tribunaux, tu te rendras à l'endroit qu'aura choisi l'Éternel, ton Dieu;
Lorsque mystérieuse (yipalé)
La racine palè exprime l’idée de séparation et d’éloignement : Lorsque la chose est éloignée de toi et qu’elle t’est cachée
Entre sang et sang
Entre du sang impur et du sang pur (Nidda 19a)
Entre sentence et sentence
Entre une sentence d’acquittement et une sentence de condamnation
Et entre affection et affection
Entre une affection [de tsara‘ath] impure et une affection pure
Des choses de querelles
Une affaire où les Sages de la ville sont en désaccord : L’un déclare impur ce que l’autre tient pour pur, l’un proclame coupable celui que l’autre dit innocent
Tu te lèveras
Cela nous apprend que le Temple est le lieu le plus élevé de tous les endroits (Sanhèdrin 87a)
17,9
tu iras trouver les pontifes, descendants de Lévi, ou le juge qui siégera à cette époque; tu les consulteras, et ils t'éclaireront sur le jugement à prononcer.
Les pontifes
Les kohanim issus de la tribu de Léwi
Et vers le juge qui sera en ces jours-là
Tu dois lui obéir même s’il n’atteint pas les compétences de ses prédécesseurs. Seul compte le juge qui t’est contemporain (Roch hachana 25b)
17,10
Et tu agiras selon leur déclaration, émanée de ce lieu choisi par l'Éternel, et tu auras soin de te conformer à toutes leurs instructions.
17,11
Selon la doctrine qu'ils t'enseigneront, selon la règle qu'ils t'indiqueront, tu procéderas; ne t'écarte de ce qu'ils t'auront dit ni à droite ni à gauche.
A droite ni à gauche
Même s’il te présente la droite comme étant la gauche et la gauche comme étant la droite, et à plus forte raison s’il te dit de la droite qu’elle est la droite et de la gauche qu’elle est la gauche
17,12
Et celui qui, téméraire en sa conduite, n'obéirait pas à la décision du pontife établi là pour servir l'Éternel, ton Dieu, ou à celle du juge, cet homme doit mourir, pour que tu fasses disparaître ce mal en Israël;
17,13
afin que tous l'apprennent et tremblent, et n'aient plus pareille témérité.
Et tout le peuple entendra
D’où l’on apprend que l’on attend jusqu’à la fête de pèlerinage [suivante] et que c’est alors qu’on procède à son exécution (Sanhèdrin 89a)
17,14
Quand, arrivé dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu en auras pris possession et y seras bien établi, si tu dis alors: "Je voudrais mettre un roi à ma tête, à l'exemple de tous les peuples qui m'entourent",
17,15
tu pourras te donner un roi, celui dont l'Éternel, ton Dieu, approuvera le choix: c'est un de tes frères que tu dois désigner pour ton roi; tu n'auras pas le droit de te soumettre à un étranger, qui ne serait pas ton frère.
17,16
Seulement, il doit se garder d'entretenir beaucoup de chevaux, et ne pas ramener le peuple en Egypte pour en augmenter le nombre, l'Éternel vous ayant déclaré que vous ne reprendrez plus ce chemin-là désormais.
Il ne se multipliera pas des chevaux
Uniquement de quoi équiper ses chars, afin de ne pas ramener le peuple en Egypte (Sanhèdrin 21b), car c’est de ce pays-là que viennent les chevaux, ainsi qu’il est écrit à propos de Chelomo : « Un char montait et sortait d’Egypte pour six cents pièces d’argent, et un cheval pour cent cinquante (I Melakhim 10, 29)
17,17
Il ne doit pas non plus avoir beaucoup de femmes, de crainte que son cœur ne s'égare; même de l'argent et de l'or, il n'en amassera pas outre mesure.
Et il ne se multipliera pas des femmes
Pas plus de dix-huit. Nous apprenons en effet que David avait six femmes et qu’il lui a été dit : « … Et si c’est trop peu, j’y ajouterai deux fois autant » (II Chemouel 12, 8 – 3, 2 à 5 ; Sanhèdrin 21a)
Et d’argent et d’or il ne se multipliera pas beaucoup
Pas plus qu’il n’en faut pour la solde [de ses soldats] (Sanhèdrin 21b)
17,18
Or, quand il occupera le siège royal, il écrira pour son usage, dans un livre, une copie de cette doctrine, en s'inspirant des pontifes descendants de Lévi.
Ce sera
S’il agit ainsi, il méritera que son royaume se maintienne
Le double de cette loi-ci
Deux livres de la Tora : l’un que l’on dépose parmi les trésors, et l’autre qui part en guerre et en revient avec lui (Sanhèdrin 21b). Le Targoum Onqelos rend cette expression par : « copie », le mot « double » comportant une connotation de répétition et de parole
17,19
Elle restera par devers lui, car il doit y lire toute sa vie, afin qu'il s'habitue à révérer l'Éternel, son Dieu, qu'il respecte et exécute tout le contenu de cette doctrine et les présents statuts;
Les paroles de cette loi-ci
A prendre au sens littéral
17,20
afin que son cœur ne s'enorgueillisse point à l'égard de ses frères, et qu'il ne s'écarte de la loi ni à droite ni à gauche. De la sorte, il conservera longtemps sa royauté, lui ainsi que ses fils, au milieu d'Israël.
Et en sorte qu’il ne s’écarte pas de la mitswa
Y compris une mitswa facile [transmise] par un prophète
Afin qu’il prolonge les jours
On peut déduire une négation d’une affirmation. C’est ce que nous trouvons chez Chaoul à qui Chemouel a dit : « Tu attendras sept jours jusqu’à ce que je vienne vers toi pour offrir des ‘oloth » (I Chemouel 10, 8), et plus loin : « Il attendit sept jours » (I Chemouel 13, 8), mais sans tenir sa promesse d’attendre pendant toute la journée. Et à peine avait-il fini d’offrir une ‘ola que Chemouel est arrivé et lui a dit : « Tu as commis l’absurdité de ne pas observer la mitswa que t’a ordonnée Hachem […] et désormais ta royauté ne subsistera pas » (I Chemouel 13, 13 et 14). D’où nous apprenons qu’il a été puni pour n’avoir pas observé une mitswa facile [transmise] par un prophète
Lui et ses fils
D’où nous apprenons que si son fils est digne de régner, il a priorité sur tout autre (Horayoth 11b)
C’est l’interdiction de rendre pigoul (« réprouvée ») une chose sainte (voir Rachi Wayiqra 7, 18) par une parole impie (Sifri). On en a tiré d’autres déductions dans le traité Zeva‘him (36a et b)