"Prends garde au mois de la germination, pour célébrer la Pâque en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu; car c'est dans le mois de la germination que l'Éternel, ton Dieu, t'a fait sortir d'Egypte, la nuit.
Garde le mois du aviv
Avant même sa venue, veille à ce qu’il soit apte à être au aviv (« printemps »), pour pouvoir y offrir la min‘ha du ‘omèr (Sanhèdrin 11b). Et s’il ne l’est pas, ajoute un mois à l’année
D’Egypte
Mais ne sont-ils pas sortis de jour, comme il est écrit : « A partir du lendemain du Pessa‘h, les fils d’Israël sortirent » (Bamidbar 33, 3) ? ! En fait, c’est de nuit que Pharaon leur a donné l’autorisation de sortir, comme il est écrit : « Il appela Mochè et Aharon “la nuit”… » (Chemoth 12, 31)
16,2
Tu immoleras le sacrifice pascal à l'Éternel, ton Dieu, parmi le menu et le gros bétail, dans le lieu que l'Éternel aura choisi pour y fixer son nom.
Tu sacrifieras Pessa‘h à Hachem
Comme il est écrit : « Vous prendrez provenant des brebis et des chèvres » (Chemoth 12, 5)
Et du gros bétail
Tu en sacrifieras en tant que ‘haguiga. Si l’on s’est compté pour [la consommation de] l’agneau pascal en un groupe trop nombreux, on y joint la ‘haguiga (Pessa‘him 69b), de manière à ce qu’il soit consommé en état de satiété (Pessa‘him 70a). Et nos maîtres ont encore déduit maints enseignements de ce verset-ci
16,3
Tu ne dois pas manger de pain levé avec ce sacrifice; durant sept jours tu mangeras en outre des azymes, pain de misère, car c'est avec précipitation que tu as quitté le pays d'Egypte, et il faut que tu te souviennes, tous les jours de ta vie, du jour où tu as quitté le pays d'Egypte.
Pain de pauvreté
Un pain qui rappelle la pauvreté qui leur a été imposée en Egypte
Car dans la hâte tu es sorti
Et la pâte n’a pas eu le temps de lever, et c’est cela qui te le rappellera. Quant à la hâte, elle n’était pas de ton fait, mais du fait des Egyptiens, ainsi qu’il est écrit : « Les Egyptiens se forcèrent sur le peuple… » (Chemoth 12, 33)
Afin que tu te souviennes
Par la consommation de l’agneau pascal et de la matsa, « du jour de ta sortie »
16,4
Qu'on ne voie pas de levain chez toi, dans tout ton territoire, durant sept jours, et qu'il ne reste rien, le lendemain, de la chair du sacrifice offert le soir du premier jour.
Et rien ne passera la nuit provenant de la viande que tu sacrifieras le soir
C’est une interdiction, pendant le « Pessa‘h des générations » [suivantes], de laisser subsister [jusqu’au matin quelque chose de l’agneau pascal]. Car cette interdiction n’avait été édictée [jusqu’ici] que pour le « Pessa‘h d’Egypte » (Chemoth 12, 10). Le premier jour dont il est question ici est le 14 nissan, le même que dans : « … Seulement le premier jour vous ferez cesser le levain de vos maisons » (Chemoth 12, 15). Et comme le texte cesse de parler de l’agneau pascal et commence à énumérer les règles applicables aux sept jours, comme : « Sept jours tu mangeras sur lui des matsoth » (verset 3), ou : « Et il ne se verra pas chez toi de levain, dans toute ta limite », il était nécessaire qu’elle explicitât le sacrifice auquel s’applique cette interdiction. Car s’il avait été écrit : « Et rien ne passera la nuit provenant de la viande que tu sacrifieras le soir jusqu’au matin » [sans l’ajout : « au premier jour »], j’aurais dit que l’interdiction s’applique à tous les chelamim égorgés pendant l’ensemble des sept jours, et qu’on ne peut les consommer que le jour [même] et la nuit [suivante]. Voilà pourquoi il est écrit : « le soir, au premier jour ». Autre explication : Le texte parle ici de la ‘haguiga du 14 nissan et il nous apprend qu’elle peut être consommée pendant deux jours. Le « premier jour » dont il est question ici est le premier jour de la fête, et voici ce que veut dire le verset : La viande de la ‘haguiga que tu auras sacrifiée la veille ne passera pas la nuit du premier jour de la fête jusqu’au matin du deuxième, mais on la consommera le 14 et le 15. Voilà ce qui est enseigné dans le traité Pessa‘him (71b)
16,5
Tu ne pourras pas immoler l'agneau pascal dans quelqu'une des villes que l'Éternel, ton Dieu, te donnera;
16,6
mais uniquement au lieu que l'Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire résider son nom, là tu immoleras le sacrifice pascal sur le soir, au coucher du soleil, à l'anniversaire de ta sortie d'Egypte.
Au soir
Ce sont trois moments distincts : Le soir, à partir de la sixième heure et au-delà, sacrifie-le ! Au soleil couchant, consomme-le ! Et au temps où tu es sorti, incinère-le, c’est-à-dire que ses restes deviennent nothar et qu’il faut les amener à la maison d’incinération (Sifri)
16,7
Tu le feras cuire et le mangeras en ce même lieu que l'Éternel, ton Dieu, aura choisi; puis, le lendemain, tu pourras t'en retourner dans tes demeures.
Tu feras cuire
C’est-à-dire « rôti au feu » (Chemoth 12, 9), car cela aussi s’appelle une « cuisson »
Tu t’en retourneras au matin
Le matin du deuxième jour. Cela nous apprend que l’on devait passer [à Jérusalem] la nuit qui suivait la fête (Sifri)
16,8
Six jours tu mangeras des azymes; de plus, le septième jour, il y aura une fête solennelle pour l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun travail.
Six jours tu mangeras des matsoth
Alors qu’il est écrit ailleurs : « “Sept jours” vous mangerez des matsoth » (Chemoth 12, 15). Sept jours : de la vieille [farine], et six de la nouvelle. Autre explication : Cela nous apprend qu’il n’est pas obligatoire de consommer de la matsa le septième jour (Pessa‘him 120a). Et de là tu apprends la même règle pour les six [derniers] jours. Car [la règle applicable au] septième jour est incluse dans un principe général, puis elle est écartée de ce principe général, cela en vue d’un enseignement : à savoir que la consommation de la matsa n’est pas, ce jour-là, obligatoire mais facultative. Cette mise à l’écart est destinée à nous apprendre quelque chose non seulement sur cette règle, mais aussi sur le principe général : De même que cette consommation est une faculté le septième jour, de même l’est-elle pendant tous les jours, sauf la première nuit où le texte l’érige en obligation, comme il est écrit : « Au soir, vous mangerez des matsoth » (Chemoth 12, 18 – voir Rachi Chemoth 12, 15)
Une fermeture (‘atsèrèth) pour Hachem
« Ferme-toi » au travail ! (‘Haguiga 18a). Autre explication : Une réunion pour manger et pour boire, dans le sens de : « Nous te retiendrons (nè‘ètsra), de grâce, et te préparerons un chevreau » (Choftim 13,15)
16,9
Puis tu compteras sept semaines: aussitôt qu'on mettra la faucille aux blés, tu commenceras à compter ces sept semaines.
Depuis le commencement de la faucille dans la moisson
Dès la moisson du ‘omèr qui constitue la primeur de la moisson (Mena‘hoth 66a)
16,10
Et tu célébreras une fête des semaines en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu, à proportion des dons que ta main pourra offrir, selon que l'Éternel, ton Dieu, t'aura béni.
Tribut d’offrande volontaire (nedava) de ta main
Suivant la nedava de ta main, le tout à la mesure de la bénédiction [octroyée par Hachem]. Apporte des chelamim de joie et convie des hôtes à [les] consommer
16,11
Et tu te réjouiras en présence de l'Éternel, ton Dieu, toi, ton fils et ta fille, ton esclave et ta servante, le Lévite qui sera dans tes murs, l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront près de toi, dans l'enceinte que l'Éternel, ton Dieu, aura choisie pour y faire habiter son nom.
Et le Léwi […] et l’étranger et l’orphelin et la veuve
Quatre des miens face à quatre des tiens : ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante. Si tu réjouis les miens, je réjouirai les tiens
16,12
Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras fidèlement ces lois.
Tu te souviendras que tu as été serviteur…
C’est à cette condition-là que je t’ai racheté : que tu gardes et que tu fasses ces statuts-là
16,13
Tu célébreras la fête des tentes durant sept jours, quand tu rentreras les produits de ton aire et de ton pressoir;
Quand tu recueilleras
A l’époque de la récolte, lorsque tu introduis chez toi les fruits de l’été (Roch hachana 13a). Autre explication : « Quand tu recueilleras ce qui vient de ton aire et ce qui vient de ton pressoir » – Cela nous enseigne que l’on recouvre la souka avec les déchets de l’aire et du pressoir (Souka 12a)
16,14
et tu te réjouiras pendant la fête et, avec toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite, l'étranger, l'orphelin, la veuve qui seront dans tes murs.
16,15
Tu fêteras ces sept jours en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il aura choisi; car il te bénira, l'Éternel, ton Dieu, dans tous tes revenus, dans tout le labeur de tes mains, et tu pourras t'abandonner à la joie.
Et tu seras seulement joyeux
Selon le sens littéral, ce n’est pas un ordre mais une promesse. Et d’après l’interprétation talmudique, cela nous enseigne que l’on doit inclure dans la joie la nuit du dernier jour de fête (Pessa‘him 71a, Souka 48a)
16,16
Trois fois l'an, tous tes mâles paraîtront en présence du Seigneur, ton Dieu, dans l'endroit qu'il aura élu: à la fête des azymes, à celle des semaines et à celle des tentes. Et que l'on ne paraisse pas les mains vides en présence du Seigneur.
Et on ne paraîtra pas devant Hachem à vide
Mais on apporte les ‘oloth de pèlerinage et les chelamim de ‘haguiga
16,17
Mais chacun donnera selon ses moyens, selon les bénédictions que l'Éternel, ton Dieu, t'aura dispensées.
Chaque homme selon ce que donne sa main
Celui qui possède beaucoup de victuailles et beaucoup de moyens apportera beaucoup de ‘oloth et beaucoup de chelamim (‘Haguiga 8b)
16,18
Tu institueras des juges et des magistrats dans toutes les villes que l'Éternel, ton Dieu, te donnera, dans chacune de tes tribus; et ils devront juger le peuple selon la justice.
Des juges et des policiers
Les « juges » sont ceux qui rendent la justice
Et des policiers
Ce sont ceux qui, sur leurs ordres, châtient le peuple, ceux qui frappent et ligotent avec un bâton et un fouet jusqu’à ce qu’on ait accepté la sentence du juge (Sanhèdrin 16b)
Dans toutes tes portes
Dans chaque ville
Selon tes tribus
Ces mots font suite à : « tu te donneras ». Des juges et des policiers tu te donneras selon tes tribus, dans toutes tes portes que Hachem, ton Eloqim, te donne
Selon tes tribus
Cela nous apprend que l’on installe des juges pour chaque tribu et pour chaque ville
Ils jugeront le peuple…
Nomme des juges compétents et justes pour qu’ils rendent des jugements justes
16,19
Ne fais pas fléchir le droit, n'aie pas égard à la personne, et n'accepte point de présent corrupteur, car la corruption aveugle les yeux des sages et fausse la parole des justes.
Tu ne feras pas pencher le jugement
A prendre au sens littéral
Tu ne reconnaîtras pas les figures
Même pendant qu’ils exposent leurs demandes. C’est une injonction faite au juge pour qu’il ne soit pas affable envers l’un et sévère envers l’autre, [comme en] faisant s’asseoir l’un et en laissant l’autre debout. Car on perd ses moyens si l’on voit le juge témoigner des égards à son adversaire (Chevou‘oth 30a)
Et tu ne prendras pas de corruption
Même pour rendre une sentence équitable (Sifri)
Car la corruption aveuglera
Dès qu’on a accepté un présent corrupteur, il devient impossible de ne pas marquer de la bienveillance [à celui qui l’a offert] et de ne pas trancher en sa faveur (Ketouvoth 105b)
Les paroles des justes
Les paroles qui forment le fondement d’une justice impartiale (voir Rachi Chemoth 23, 8)
16,20
C'est la justice, la justice seule que tu dois rechercher, si tu veux te maintenir en possession du pays que l'Éternel, ton Dieu, te destine.
La justice
Pars à la recherche d’un bon tribunal (Sifri)
Afin que tu vives et que tu prennes possession
La nomination de juges intègres suffit à garantir la vie d’Israël et la continuité de son maintien sur sa terre
16,21
Ne plante chez toi ni bosquet ni arbre quelconque auprès de l'autel que tu devras ériger à l'Éternel, ton Dieu;
Tu ne te planteras pas d’achéra
Cela vient consacrer sa culpabilité dès le moment où il l’a planté. Et même s’il ne l’adore pas, il transgresse l’interdiction de le planter
Tu ne te planteras pas d’achéra
C’est l’interdiction de planter un arbre ou de construire une maison sur le mont du Temple
16,22
et n'érige pas de statue chez toi, chose odieuse à l'Éternel, ton Dieu.
Et tu ne te dresseras pas de monument
Une pierre dressée pour y offrir des sacrifices, même au Ciel
Que hait
Il a ordonné de faire un autel de pierres et un autel de terre, et cela Il le hait car c’était la pratique des habitants de Kena‘an. Il est vrai qu’Il l’aimait à l’époque des patriarches, mais maintenant Il le hait depuis que ceux-là en ont fait un instrument d’idolâtrie
Avant même sa venue, veille à ce qu’il soit apte à être au aviv (« printemps »), pour pouvoir y offrir la min‘ha du ‘omèr (Sanhèdrin 11b). Et s’il ne l’est pas, ajoute un mois à l’année