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Torah écrite (pentateuque) » Deutéronome (Devarim)

Chapitre 18

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18,1
"Il n'est accordé aux pontifes, descendants de Lévi, à la tribu de Lévi en général, ni part ni héritage comme au reste d'Israël: c'est des sacrifices de l'Éternel et de son patrimoine qu'ils subsisteront.
Toute la tribu de Léwi

Qu’ils soient sains ou porteurs de défauts corporels

De part

Dans le butin

Ni d’héritage

Dans le pays

Les sacrifices par le feu de Hachem

Ce qui est consacré au sanctuaire

Et Son héritage

Ce sont les produits consacrés consommables hors des limites [de Jérusalem] : les prélèvements [pour les kohanim] et les ma‘asroth. En revanche

18,2
Ils n'auront point d'héritage au milieu de leurs frères: c'est Dieu qui est leur héritage, comme il le leur a déclaré.
Héritage

… Il n’aura pas d’héritage complet au milieu de ses frères. On a expliqué dans le Sifri que l’expression : « il n’y aura pas pour lui d’héritage » s’applique au reste de l’héritage, [celui des trois peuples non immédiatement dépossédés (voir Rachi Beréchith 15, 19)]

Au milieu de ses frères

Il s’agit de « l’héritage des cinq [peuples] », mais je ne sais pas en quoi il consiste. Il me semble que l’on appelle « pays des cinq peuples » le pays de Kena‘an situé de l’autre côté du Yardén, « pays des deux peuples » – Emori et Kena‘ani, c’est-à-dire celui de Si‘hon et de ‘Og – et « héritage du reste » – y compris le Qeini, le Qenizi et le Qadmoni. C’est ainsi que l’explique [le Sifri], dans le chapitre relatif aux dons [promis à Aharon], à propos du verset : « C’est pourquoi Léwi n’a pas eu de part… » (supra 10, 9), lequel constitue un avertissement concernant le territoire du Qeini, du Qenizi et du Qadmoni. Nous trouvons dans l’enseignement de Rabi Qalonimous la manière dont on doit lire le Sifri : « Et il n’y aura pas pour lui d’héritage » – il s’agit de « l’héritage des cinq » ; « au milieu de ses frères » – il s’agit de « l’héritage des sept », à savoir l’héritage des cinq tribus et l’héritage des sept tribus. Etant donné que Mochè et Yehochou‘a n’ont réparti l’héritage qu’entre cinq tribus exclusivement – Mochè ayant attribué leur part à Reouven, à Gad et à la moitié de la tribu de Menachè, et Yehochou‘a à Yehouda, à Efrayim et à [l’autre] moitié de la tribu de Menachè, les sept autres [tribus] s’étant servies elles-mêmes après la mort de Yehochou‘a, on parle séparément des « cinq » et des « sept »

Comme Il lui a parlé

« Tu n’hériteras pas dans leur terre […] je suis ta part… » (Bamidbar 18, 20)

18,3
Voici quel sera le droit dû aux pontifes par le peuple, par quiconque tuera une bête, soit de gros ou de menu bétail: il en donnera au pontife l'épaule, les mâchoires et l'estomac.
De la part du peuple

Et non de la part des kohanim

Ou bovin ou mouton

A l’exclusion de l’animal sauvage (‘Houlin 132a)

L’épaule

Du genou à la plante du pied, ce que l’on appelle [en français médiéval] : « espaldon »

Et les deux mâchoires

Y compris la langue. Les commentateurs ésotériques enseignaient : l’épaule à cause de la main [de Pin‘has], comme il est écrit : « il prit une lance dans sa “main” » (Bamidbar 25, 7), les mâchoires à cause de la prière, comme il est écrit : « Pin‘has se dressa et pria » (Tehilim 106, 30), et l’estomac (qéva) à cause de : « et la femme vers son bas-ventre (qovatha) » (Bamidbar 25, 8)

18,4
Les prémices de ton blé, de ton vin, de ton huile, les prémices de la toison de ton menu bétail, tu les lui donneras.
La primeur de ta céréale

Il s’agit de la terouma, pour laquelle le texte n’a stipulé aucun taux (voir Rachi Bamidbar 15, 20). Mais nos maîtres en ont fixé un : de la part d’une personne généreuse, un quarantième ; de la part d’une personne mesquine, un soixantième ; et de la part d’un homme moyen, un cinquantième (Teroumoth 4, 3). Et c’est en s’appuyant sur un verset qu’ils ont fixé le minimum à un soixantième, comme il est écrit : « … le sixième d’un eifa pour un ‘homer de froment et le sixième d’un eifa pour un ‘homer d’orge » (Ye‘hezqèl 45, 13). Le sixième d’un eifa équivaut à la moitié d’un séa. Si l’on donne un demi séa par kor, cela fait un soixantième car un kor vaut trente séa

Et la primeur de la toison de ton menu bétail

Lorsque tu procèdes à la tonte annuelle de ton troupeau, donnes-en la primeur au kohen. Le texte n’a stipulé pour ce don aucun taux. Mais nos maîtres en ont fixé un : un soixantième. Et à partir de combien de moutons est-on tenu de donner la primeur de la toison ? A partir de cinq brebis, comme il est écrit : « cinq moutons faits » (I Chemouel 25, 18). Rabi ‘Aqiva a enseigné : « la primeur de la toison », deux ; « de ton menu bétail », quatre ; « tu lui donneras », cinq [en tout] (Sifri)

18,5
Car c'est lui que l'Éternel, ton Dieu, a désigné entre toutes les tribus, pour remplir, en permanence, son ministère au nom de l'Éternel, de père en fils, à jamais.
Pour se tenir

D’où l’on apprend que l’on ne peut servir que debout

18,6
Lorsque le Lévite, quittant l'une de tes villes, une localité quelconque en Israël où il habite, viendra, de son plein gré, à l'endroit élu par le Seigneur,
Et quand viendra le Léwi

J’aurais pu penser que le texte parlât du simple léwi. Aussi est-il écrit : « il servira » (verset 7), donc à l’exclusion des lewiim, qui ne sont pas aptes à servir (Sifri)

18,7
il pourra servir au nom de l'Éternel, son Dieu, comme tous ses frères les Lévites, qui se tiennent là devant l'Éternel.
… Il servira

Cela nous apprend qu’un kohen peut venir présenter ses propres sacrifices, nedava ou sacrifice obligatoire, même si ce n’est pas son tour de garde (Baba Qama 109b). Autre explication : Cela nous enseigne encore que les kohanim qui viennent en pèlerinage peuvent présenter des sacrifices étant de garde, et officier dans les sacrifices occasionnés par la fête, comme les moussafim de la fête, et ce même si ce n’est pas leur tour de garde

18,8
Il jouira d'une portion égale à la leur, indépendamment de ses ventes sur les biens paternels.
Part comme part ils mangeront

Cela nous apprend que l’on partageait les cuirs et la viande des boucs de‘hataoth. J’aurais pu penser qu’il en fût de même des offrandes apportées hors de la fête, comme les temidim, les moussafim de chabath, les nedarim et les nedavoth. Aussi est-il écrit : « outre ses ventes sur les biens paternels », c’est-à-dire hormis ce que leurs pères ont vendu à l’époque de David et de Chemouel, lorsque les tours de garde ont été instituées et qu’ils se les sont réparties mutuellement : « Prends ta semaine et je prendrai la mienne ! » (Souka 56a)

18,9
Quand tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, ne t'habitue pas à imiter les abominations de ces peuples-là.
Tu n’apprendras pas à faire

Mais tu apprendras à comprendre et à enseigner (Sanhèdrin 68a), c’est-à-dire à comprendre la laideur de leurs actions et à apprendre à tes enfants de ne pas les imiter, car ces sont des pratiques idolâtres

18,10
Qu'il ne se trouve personne, chez toi, qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille; qui pratique des enchantements, qui s'adonne aux augures, à la divination, à la magie;
Qui fasse passer son fils et sa fille dans le feu

C’est le culte du Molèkh. On dresse des bûchers se faisant face, et on le fait passer entre les deux (Sanhèdrin 64b)

De faiseur (qossém) de sortilèges

Qu’est-ce qu’un qossém ? C’est quelqu’un qui prend son bâton et lui demande : « Irai-je ou n’irai-je pas ? » C’est ainsi qu’il est écrit : « Mon peuple interroge son morceau de bois et son bâton lui répond » (Hoché‘a 4, 12)

De magicien (me‘onén)

Rabi ‘Aqiva a enseigné : Ce sont ceux qui privilégient [certaines] époques (‘onoth) en disant : « Telle époque est propice pour commencer. » Et les autres Sages ont enseigné : Ce sont ceux qui captent le regard des yeux (‘énayim) [par illusionnisme]

De devin

Son pain est-il tombé de sa bouche ? Un cerf lui a-t-il coupé sa route ? Son bâton lui est-il tombé des mains ? (Sifri)

18,11
qui emploie des charmes, qui ait recours aux évocations ou aux sortilèges ou qui interroge les morts.
Et de charmeur de charme

Quelqu’un qui rassemble des serpents, des scorpions ou d’autres animaux sauvages en un même lieu

Et de questionneur d’évocation

C’est une forme de sorcellerie appelée pythom, où le magicien fait parler par son aisselle et où il fait remonter un cadavre sous son aisselle (Sanhèdrin 65a et b)

Et de sortilège

Il introduit dans sa bouche l’os d’un animal appelé yado‘a et il le fait parler par magie (ibid.)

Et d’interrogateur vers les morts

Par exemple, celui qui fait monter un mort sur ses parties génitales, ou celui qui interroge un crâne

18,12
Car l'Éternel a horreur de quiconque fait pareilles choses; et c'est à cause de telles abominations que l'Éternel, ton Dieu, dépossède ces peuples à ton profit.
Quiconque fait ces choses-là

Le texte ne dit pas : « celui qui fait toutes ces choses-là », mais : « quiconque fait ces choses-là », même une seule (Sifri)

18,13
Reste entièrement avec l'Éternel, ton Dieu!
Intègre tu seras avec Hachem

Marche avec Lui avec intégrité, aie confiance en Lui, et ne scrute pas l’avenir. Mais accepte avec intégrité tout ce qui t’advient, et alors tu seras avec Lui et tu seras Sa part

18,14
Car ces nations que tu vas déposséder ajoutent foi à des augures et à des enchanteurs; mais toi, ce n'est pas là ce que t'a départi l'Éternel, ton Dieu.
Ce n’est pas ainsi que t’a donné

Le Saint béni soit-Il d’écouter les magiciens et les faiseurs de sortilèges, car Il a fait reposer la chekhina sur les prophètes et sur les ourim et toumim

18,15
C'est un prophète sorti de tes rangs, un de tes frères comme moi, que l'Éternel, ton Dieu, suscitera en ta faveur: c'est lui que vous devez écouter!
Du milieu de toi

Tout comme je suis « du milieu de toi, d’entre tes frères », Il te l’élèvera à ma place, et ainsi de suite de prophète en prophète

18,16
Absolument comme tu l'as demandé à l'Éternel, ton Dieu, au mont Horeb, le jour de la convocation, quand tu as dit: "Je ne veux plus entendre la voix de l'Éternel, mon Dieu, et ce feu intense, je ne veux plus le voir, de peur d'en mourir;
18,17
et le Seigneur me dit alors: "Ils ont bien parlé.
18,18
Je leur susciterai un prophète du milieu de leurs frères, tel que toi, et je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai.
18,19
Et alors, celui qui n'obéira pas à mes paroles, qu'il énoncera en mon nom, c'est moi qui lui demanderai compte!
18,20
Toutefois, si un prophète avait l'audace d'annoncer en mon nom une chose que je ne lui aurais pas enjoint d'annoncer, ou s'il parlait au nom d'une divinité étrangère, ce prophète doit mourir."
Que je ne lui ai pas ordonné de déclarer

Mais que j’ai ordonné à un autre que lui (Sanhèdrin 89a)

Et qui parlera au nom d’autres dieux

Même s’il se conforme à la halakha, en interdisant ce qui est interdit et en permettant ce qui est permis

Mourra

Par strangulation. Trois cas de peines capitales sont de la compétence des tribunaux humains : pour avoir prophétisé ce qu’on n’a pas entendu, ou ce qui n’a pas été dit à soi-même mais à un autre que soi, et pour avoir prophétisé au nom d’autres dieux. Celui qui, en revanche, se retient de livrer sa propre prophétie, ou qui transgresse ce qu’a dit un prophète, ou qui transgresse ce qu’il a dit lui-même, sa mort est décrétée par le Ciel, comme il est écrit : « Moi, je redemanderai de lui » (verset 19)

18,21
Mais, diras-tu en toi-même, comment reconnaîtrons-nous la parole qui n'émane pas de l'Éternel?
Et lorsque tu diras dans ton cœur

Vous vous le demanderez un jour lorsque ‘Hanania ben ‘Azzour viendra prophétiser : « Voici, les ustensiles de la maison de Hachem reviendront bientôt de Bavel » (Yirmeya 27, 16), et que se dressera Yirmeya pour proclamer que « les colonnes et la mer de cuivre ainsi que les autres ustensiles que Nevoukhadnétsar n’avait pas emportés à Bavel lors de l’exil de Yekhonya seront emportés avec l’exil de Tsidqiyahou » (ibid. 19 et suivants)

18,22
Si le prophète annonce de la part de l'Éternel une chose qui ne saurait être, ou qui n'est pas suivie d'effet, cette annonce n'aura pas été dictée par l'Éternel; c'est avec témérité que le prophète l'a émise, ne crains pas de sévir à son égard.
Ce que déclarera le prophète

Lorsqu’il dira : « Voici ce qui vous adviendra ! », et que vous verrez que cela ne se réalisera pas, « cette parole-là est ce que Hachem n’a pas déclaré », et tu le mettras à mort. [Le présent verset] s’applique à celui qui prédit un événement à venir. Mais si quelqu’un vient dire : « Faites ceci ou cela, et c’est sur l’ordre du Saint béni soit-Il que je le dis ! », un autre texte (supra 13, 4) est déjà venu édicter le précepte que si quelqu’un vient te fourvoyer hors de l’une des mitswoth, tu ne l’écouteras pas, à moins qu’il ne soit reconnu comme un juste parfait (Sanhèdrin 89b). Cela a été le cas, par exemple, pour Eliyahou au mont Carmel lorsqu’il a offert des sacrifices sur une bama (« autel individuel ») (I Melakhim 18) à une époque où cela était interdit, cela afin de détourner Israël [de l’idolâtrie] (Yevamoth 90b). Tout dépend des circonstances du moment et de [la nécessité d’élever] une haie protectrice contre une brèche. Voilà pourquoi il est écrit : « “Lui” vous l’écouterez » (verset 15)

Tu n’auras pas peur de lui

Tu ne te retiendras pas de porter contre lui une accusation, et tu ne craindras pas d’être puni à cause de lui

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