מִדְּבַר שֶׁקֶר תִּרְחָק - Tu t’éloigneras d’une parole mensongère (Chemot - 23, 7)
Le récit suivant, rapporté dans le Talmud, traité Sanhédrin (p.97b), illustre la gravité de la parole mensongère :
Il était une fois une ville appelée Koushta (vérité, en araméen) où les habitants disaient uniquement la vérité et prenaient soin de ne jamais modifier leurs paroles. En conséquence, aucun d’entre eux ne mourrait prématurément.
Lorsque Rav Tavyomi épousa une femme de cette ville, il s’y installa et eut deux garçons. Un jour, alors que son épouse se lavait les cheveux, une voisine frappa à la porte et demanda après elle. Pensant qu’il serait indécent de lui dire où elle se trouvait, il lui répondit que sa femme n’était pas à la maison. Quelques temps plus tard, les deux fils de Rav Tavyomi décédèrent. Les habitants de la ville se présentèrent donc chez lui pour lui demander comment une telle chose était possible.
Rav Tavyomi leur révéla alors le mensonge qu’il avait dû faire à sa voisine et les habitants le prièrent de quitter la ville afin que de telles tragédies ne s’y reproduisent plus.
Rabbi Zousha d’Anipoli commentait le verset cité en exergue de la façon suivante : « De la parole de mensonge » – à cause d’une parole mensongère que tu profères, « tu t’éloigneras » – tu te distancies du Tout-Puissant, car, comme l’écrit le psalmiste « Celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant Ses yeux » (Téhilim 101, 7).
Rabbi Réfael de Bershid (le plus éminent disciple de Rabbi Pin’hass de Koritz) demanda une fois à l’un de ses élèves quel temps il faisait aujourd’hui.
« Il pleut, répondit le disciple.
— Quand cela ? demanda Rabbi Réfael.
— Eh bien maintenant, s’exclama l’élève qui ne comprenait
guère où son maître voulait en venir.
— Comment peux-tu affirmer qu’il pleut maintenant ? le sermonna Rabbi Réfael. Tu es rentré à la maison maintenant. Qui sait si à cet instant même, la pluie ne s’est pas arrêtée dehors ! Tu aurais donc dû répondre à ma question en disant : « Lorsque j’étais dehors, il pleuvait »