Hachem ordonne à Avraham Avinou, âgé alors de 99 ans, de réaliser la Brit Mila, la circoncision. Après trois jours, Avraham Avinou se sent très faible.
Hachem décide d’envoyer une grande canicule dans toute la région, afin que personne ne voyage et ne vienne chez Avraham Avinou. En effet, ce dernier avait les portes de sa tente ouvertes à tout vent et offrait gite et couverts à tout passager…
Mais Avraham Avinou n’est pas heureux de cette situation. Au contraire, il a de la peine de ne trouver aucun invité. Il sort donc de sa tente et scrute l’horizon dans l’espoir de découvrir un potentiel convive. Hachem aperçoit ce dévouement particulier d’Avraham Avinou et décide de lui envoyer, en guise d’invités, trois anges (qui se font passer pour des hommes).
Rav Yaakov Israël Lougassi s’interroge pourquoi Hachem a-t-il préféré d’envoyer des anges au lieu d’enlever simplement la canicule. Cela aurait grandement facilité la tache à Avraham Avinou et cela aurait diminué le miracle (ce qu’Hachem préfère généralement) ?
Le Rav répond qu’en réalité il faut comprendre que les épreuves et les difficultés que nous vivons ont deux intérêts :
Tout d’abord, la Mitsva a une valeur beaucoup plus grande lorsqu’elle est difficile à accomplir. En effet, la récompense dépend des efforts et plus nous nous investissons dans le service divin, plus nous honorons notre Créateur. D’ailleurs, comme me le faisait remarquer Rav Mikhaël Azoulay, nous avons tendance à préférer les Mitsvot faciles, mais c’est une erreur car en chaque effort, nous multiplions notre raison d’exister et de servir notre Roi !
Mais les épreuves ont aussi une autre raison, d’importance capitale… Elles élèvent également les autres Mitsvot, accomplies facilement…
En effet, il existe deux récompenses dans les Mitsvot. Une récompense pour la Mitsva elle-même et une récompense pour l’effort déployé. Lorsque nous servons Hachem malgré les difficultés et les dures épreuves que le mauvais penchant nous tend, nous prouvons que nous sommes prêts à surmonter les difficultés en l’honneur d’Hachem. Toutes nos Mitsvot prennent alors une puissance particulière.
Rav Lougassi continue son commentaire en expliquant que chaque épreuve que nous surmontons nous offre la possibilité d’agrandir la récompense de toutes nos Mitsvot !
C’est d’ailleurs ainsi que l’on peut comprendre ce que le Talmud dit qu’il existe une immense différence entre celui qui révise son étude 10 fois et celui qui la révise 101 fois.
En effet, même si ces deux érudits sont certainement des géants et ont un immense mérite, celui qui aura fait un effort en plus sera amplement plus grand que son prochain. Tout d’abord, car il sera récompensé pour son effort en plus, mais aussi car cet effort en plus lui élève les 100 premières fois !
C’est la raison pour laquelle Hachem a laissé la canicule. Pour donner à Avraham Avinou le mérite de pouvoir accomplir une Mitsva dans la difficulté et d’élever ainsi toutes les Mitsvot qu’il avait accompli jusqu’à présent.
Ainsi, heureux celui qui ne ratera pas ses moments fixes d’étude de Torah et qui multipliera les cours et les Mitsvot. Et lorsque le mauvais penchant essaye de nous inciter à rater une Mitsva, il faut se rappeler qu’en le repoussant nous gagnerons doublement : en plus de la Mitsva elle-même, nous aurons gagné de multiplier la récompense de toutes nos autres Mitsvot !