Il est écrit dans la Paracha Vayéra (18, 3) : וַיֹּאמַר אֲדֹנָי אִם נָא מָצָאתִי חֵן בְּעֵינֶיךָ אַל נָא תַעֲברֹ מֵעַל עַבְדֶּךָ (Et il dit : 'Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe pas ainsi devant ton serviteur !' )
C’est de ce verset que le Talmud déduit qu’offrir l’hospitalité est plus important que recevoir la présence divine, Avraham Avinou ayant en effet interrompu son dialogue avec le Saint béni soit-Il en vue d’accueillir des invités dans sa tente (Chabbat 127).
On raconte qu’un invité se présenta à la porte de Rabbi ’Haïm de Brisk zatsal et, pensant qu’il s’agissait d’un érudit, ce dernier s’empressa de le recevoir avec tous les honneurs dus à un homme de son rang. Il lui servit les mets et les boissons les plus raffinés et alla même jusqu’à lui faire son lit.Le lendemain matin, l’homme disparut et, très vite, on s’aperçut qu’il avait emporté avec lui de nombreux objets de valeur. Comprenant qu’ils avaient eu affaire à un escroc déguisé en érudit, les membres de la maison se plaignirent aux oreilles de Rabbi ’Haïm : « Comment avez-vous osé accueillir à la maison un homme aussi malhonnête que celui-ci ? Est-il bien sage de recevoir le premier venu sans vérifier au préalable s’il s’agit d’une personne convenable ou au contraire d’une fripouille ? »
Rabbi ’Haïm leur répondit : « Lorsque le Saint béni soit-Il voulut offrir à Avraham Avinou le mérite d’accomplir la mitsva d’hakhnassat orkhim (recevoir des invités), il lui envoya des anges déguisés en bédouins idolâtres. Pourquoi leur avoir donné une apparence aussi vile ? Car D.ieu voulait enseigner la règle suivante aux descendants d’Avraham Avinou : quand la mitsva d’hakhnassat orkhim se présente devant un Juif, celui-ci ne doit pas enquêter sur l’identité de l’invité, ni se demander s’il convient de l’accueillir chez lui. Au contraire, la maison d’un Juif doit être ouverte à tous… »