Le dernier jour du mois d'Eloul a lieu le Yahrzeit (anniversaire de deuil) de mon père, que son souvenir soit béni. Il a vécu la Shoah, il a beaucoup vécu dans sa vie. J'aimerais aborder une idée, qui pourra nous servir de point de départ : quel est le sens du mois d'Eloul ? C'est le dernier mois de l'année. Que dites-vous ? Que dit tout le monde ? Nous faisons Téchouva. Nous avons ici un argument : qu'avez-vous fait toute l'année ? Si un employé travaille dans une usine, il ne fait rien toute la journée, mais à la dernière heure, il annonce à son patron : pardon, je suis prêt à travailler sérieusement pour la dernière heure. Qu'est-ce que cela pourra changer ? Il est trop tard. Mais dans le domaine spirituel, les choses fonctionnent différemment. Dans ce domaine, Hachem cherche le cœur de l'homme.Mon père a traversé la Shoah, a perdu toute sa famille, il a tout perdu, il n'a pas été en mesure de se concentrer sur l'étude en pleine Shoah. À l'issue de la Shoah, il aurait pu dire, à l'instar de nombreux survivants : laissez-moi tranquille, ça ne m'intéresse pas, même si je respecte la Torah et les Mitsvot, je le ferai de manière allégée. Mais il s'opposa à cette attitude et déclara qu'il pratiquerait la Torah dans les moindres détails.
Le mois d'Eloul, c'est une idée novatrice développée par nos Sages, la Torah et Hachem, qui n'est pas logique pour la perception humaine. D'après la logique, si vous avez déjà 50 ans, 30 ans ou 25 ans et que vous n'avez pas réussi, vous ne pourrez plus réussir. Or le mois d'Eloul nous prouve le contraire : tout est toujours possible, même le jour de la mort, à l'âge de 99 ans, je peux encore tout transformer. C'est le pouvoir de la Téchouva, du renouveau présent dans le judaïsme, qui est une faculté spéciale toujours disponible. En voici plusieurs preuves : dans le Chass, la Guémara, dans les Michnayot, quel est le début du traité de Brakhot ? « À partir de quelle heure récite-t-on le Chéma' le soir ? À partir du moment où les prêtres entrent pour consommer leur Trouma. (Et jusqu'à quand s'étend-il ?) Jusqu'à la fin de la première veille. Tels sont les propos de Rabbi Eliézer. » Nos Sages s'interrogent : tout thème abordé en premier a une valeur prépondérante. Comment est-il possible que Rabbi Eliézer ait mérité que le Chass commence par la Halakha qu'il expose ? Voici l'histoire de Rabbi Eliézer : il tenta d'étudier à plusieurs reprises, mais sans succès. Il s'y mit avec abnégation, en disant : « je ne perds pas espoir, le désespoir n'existe pas, je ne perds pas espoir et ne baisse pas les bras ! » Lorsqu'il commença à étudier, il ne connaissait pas l'alphabet hébraïque, il était déjà âgé et n'avait aucune connaissance. Son père le déshérita, mais ça ne l'intéressa pas.
C'est une leçon à retenir : toute personne qui cherche à s'intéresser à la Kédoucha (sainteté) de la Torah doit savoir ceci : « Je ne suis jamais perdu. J'ai toujours de l'espoir. » J'ai entendu un jour un Tsadik de Jérusalem s'exprimer ainsi : « Toute personne qui récite chaque jour trois fois Téhila Lédavid, mérite le monde futur. » Pourquoi ? Car on dit toutes les lettres de l'alphabet ; or, certains objectent que c'est le même principe pour la prière d'Achré, qui suit également l'ordre de l'alphabet. Il s'expliqua : nous disons Anakhnou Névarèkh Ka, Mé'ata Vé'ad 'Olam (Nous louerons D.ieu dès à présent et pour toute éternité). Peu importe ce qui s'est passé jusque-là, je commence dès maintenant : Mé'ata, même si jusque-là, il n'y avait aucune spiritualité, mais je commence dès à présent. Ainsi, il est écrit : Véhaya, qui est un langage de futur, un langage de joie, tandis que le terme Vayéhi désigne un langage de malheur.
Si un homme se dit : « à l'école, je n'ai pas étudié, je n'en suis pas capable, on m'a licencié de mon emploi… » Aucun événement du passé n'est lié à l'avenir. L'avenir est déconnecté du passé. L'avenir peut être rattaché au passé à condition que ce passé soit synonyme de joie, d'espoir et de réussite. Rabbi 'Akiva commença à étudier la Torah à l'âge de quarante ans. Nous avons beaucoup de preuves illustrant cette idée. Adoptons cette idée pour le mois d'Eloul, faisons Téchouva, apaisons Hachem par la récitation des Ta'hanounim (implorations) et nous découvrirons que pour tout ce qui a trait à la sainteté, ce concept de « tout est perdu » n'existe pas. Nous ne sommes pas perdus, les non-Juifs le sont, mais les Juifs sont les fils de D.ieu et ne sont jamais perdus.
Le 'Hatam Sofer illustre cette idée par une parabole : chez les non-Juifs, le jour commence le matin. Chez les Juifs, il commence la veille au soir qui précède. Vayéhi Erèv, Vayéhi Boker (ce fut le soir, ce fut le matin) : au début nous sommes peut-être perdus, mais à la fin, il y a uniquement de la lumière. Nous ne sommes pas perdus à la fin, grâce à la lumière. Vayéhi Erèv, Vayéhi Boker.
Puisse Hachem nous aider à répandre la lumière, puissions-nous avoir une bonne année, une bonne inscription dans le Livre de la vie, et que chacun bénéficie de la vie, ait des enfants et une Parnassa et bénéficie de toutes les Brakhot. Puissions-nous, avec l'aide de D.ieu, entendre de bonnes nouvelles et assister à la construction du Beth Hamikdach bientôt et de nos jours.
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