"Chers frères,
Je souhaiterais rendre hommage à mon maître, le Rav Reouven Messod ben Esther Hamou, décédé ce Mercredi 25 Mars 2020.
Nous venons de perdre un homme extraordinaire, qui a illuminé le Klal Israël durant toute sa vie par sa gigantesque connaissance du Tanakh, de la Guémara, de la Halakha, du Zohar et de beaucoup d'autres livres.
Ses Midot étaient extraordinaires, et rien qu'en le voyant, nous pouvions voir quel est le comportement qu'Hakadoch Baroukh Hou veut que nous adoptions. Toutes ses actions étaient réfléchies et en accord avec la Halakha. Ses Téfilot de toute l'année et des Yamim Noraïm (10 jours de pénitence) étaient prodigieuses et impressionnantes.
Chaque jour de sa vie, il prenait le temps de lire ses 3 prières mot par mot, avec une Kavana (concentration) incroyable et en ne bâclant aucun paragraphe. Son respect pour le Beth Haknesset (synagogue) était sans limite. Ses cours de Guémara, de Michna, de Halakha et de Moussar captivaient tout le monde, du plus jeûne au plus âgé. Il prenait le temps de répondre aux questions de chacun sur chaque sujet.
Il répondait aux questions de ses fidèles sur la Paracha le Chabbath après-midi durant la Sé'ouda Chlichit. Il connaissait la réponse à chaque question, il connaissait tous les commentateurs. C'était impressionnant.
Il a consacré sa vie dans son entièreté à la Torah et a fait une totale abstraction des plaisirs matériels de ce monde.
Sa lecture de la Torah, de la Méguila et de la Téfila nous montrait qu'il ressentait et s'imprégnait de ce qu'il lisait.
Ses pleurs des Yamim Noraïm témoignaient de sa crainte du Ciel.
Le Rav était un Tsadik Gadol Vékadoch (un grand juste saint).
Je le remercie de tout mon cœur pour tout ce qu'il m'a appris, pour tout ce que j'ai appris de lui dans nombre de sujets, pour toutes les Halakhot qu'il m'a transmises. Je lui serai reconnaissant à tout jamais. Je l'aime. Je l'ai toujours vu comme un grand-père pour moi et je pense que c'est parce qu'il considérait chaque juif comme son fils, son petit-fils.
Je me souviens de lui certains matins, aux alentours de 7h20, où je le voyais traverser la rue Botzaris pour aller à la synagogue, portant les Téfilines sur lui, comme le faisaient nos ancêtres. Je le voyais fermer les yeux et prononcer des paroles de Torah. À ces moments, je vibrais d'émotion, je ressentais quelque chose de particulier, comme si je passais près de la Chekhina (Présence Divine), de la Kédoucha (sainteté).
Au moment où je vous écris, je verse de nombreuses larmes sans pouvoir m'arrêter.
Trop de souvenirs me remontent à l'esprit. Son allure me faisait trembler, je voyais en lui ce qu'était la Yirat Chamayim (crainte du Ciel), je me souviens de ses cris lorsqu'il voulait transmettre un message important de 'Hizouk (renforcement).
Le Rav m'a transmis l'amour de la Torah, et j'espère, un jour, pouvoir aimer la Torah comme lui l'aimait.
Je ne peux accepter ne plus le revoir et ne plus l'entendre. C'est pour cela que je prie Hakadoch Baroukh Hou de bien vouloir nous envoyer Machia'h Tsidkénou rapidement, de nos jours, afin que je puisse revoir la lumière qu'était notre Rav.
Un de ses fidèles,
Yaïr Mimran.