Une histoire riche d'enseignements sur la vivacité d'esprit du plus grand Rav de la génération s'est déroulée au domicile donc, de notre maître Rav Aharon Leib Steinman, un an environ avant son décès.
Un dirigeant d'une association de charité est entré chez Rav Steinman avec un homme d'affaires qui était prêt à faire un don très conséquent en faveur de cette institution, à la condition que le Rav Steinman lui assure solennellement qu'il siègerait à ses côtés au Gan Eden ("Paradis").
La somme que promettait le donateur était d'environ un demi-million de dollars. Le Rav Steinman a écouté cette requête et a demandé au responsable de l'association à combien s'élevaient les dettes de son organisation. Celui-ci a répondu qu'elles avoisinaient les 6 millions de dollars.
Le Rav s'est alors tourné vers le donateur et lui a dit : « Si tu couvres toutes ces dettes, je te promets que tu siègeras à mes côtés au Gan Eden. »
L’homme est resté interloqué, et a déclaré qu'il ne pouvait pas offrir une somme pareille. Puis il a tourné les talons et est sorti de la pièce.
Suite à cela, on a demandé au Rav Steinman quelle était son intention en demandant une somme pareille.
Le Grand de la génération a alors expliqué ceci : « Pour cet homme d'affaires, donner un demi-million de dollars n'est pas un grand effort. Certes, la somme était très généreuse, mais cela n'est pas grand-chose pour le donateur. Or si un homme prétend à une chose aussi importante que le Gan Eden, il faut qu'il fasse d'énormes efforts. »
Les proches du Rav lui ont aussi demandé s'il aurait garanti au donateur sa place au Gan Eden à ses côtés si l'homme avait effectivement offert la somme totale.
Le Rav a alors répondu en souriant : « S'il avait fait une telle Tsédaka, c'est moi qui aurais voulu m'asseoir près de lui au Gan Eden... ».