Qu’on ne s’y trompe pas : on ne jouera ici ni le rôle de Cassandre, prophète de malheur, ni de prophète assuré de sa prophétie : en aucun cas, il ne s’agit ici que d’une chose ! Essayer de COMPRENDRE et de TIRER DES LEÇONS ! Quand on entend, aux portes de la Terre Sainte, un tel bouleversement – plus de 33,000 morts (Source : Les Échos du 13 Février 2023) ! – on ne peut pas ne pas réfléchir, ne pas s’interroger, ne pas se demander OÙ l’on va. Si l’on refuse de croire en un Architecte céleste Qui dirige le monde, on est alors aveugle, et on vit dans l’absurde ! Cinq ans ont vu une épidémie mondiale (évènement jamais arrivé, dans cette ampleur) ; une guerre bouleversante qui, de fait, oppose deux mondes opposés (l’Orient et l’Occident) et un tremblement de terre d’une intensité rare ! Trois évènements fondamentaux, qui doivent ébranler notre vision du monde. L’antagonisme entre capitalisme et communisme achevé, apparaît une vision bien différente, et bien effrayante.
Nos Sages nous disent qu’ils veulent voir le Messie, mais que sa venue peut être si douloureuse qu’il sera effrayant de vivre cette période. Que l’on nous comprenne ! Il ne s’agit nullement d’une lecture religieuse, car nous ne prétendons pas connaître les secrets du Tout-Puissant, et jamais nous ne voulons annoncer un quelque évènement. Il importe, pourtant, de LIRE et donc de constater que notre période semble nous inviter à ressentir et donc à voir quelque chose de significatif. Ignorer, pour éviter d’être interrogé par des faits inattendus, c’est refuser de reconnaître l’action d’un Créateur. Il n’est certainement pas dans notre intention d’essayer de donner une explication, ni même d’essayer de comprendre. « Les secrets de l’Éternel ne peuvent être compris par les hommes ». Toute explication ne saurait être qu’une hypothèse hasardeuse, car la prophétie, le Roua’h Hakodèch, ne sont plus l’apanage de la créature. Ne tâchons donc pas d’essayer de donner des explications, et ne soyons pas ridicules comme le personnage risible de Pangloss, dans le « Candide » de Voltaire, qui essaye d’expliquer, par des arguments géologiques ou géographiques, le tremblement de terre qui a détruit Lisbonne, capitale du Portugal en 1755.
Mais alors, que doit faire le Juif croyant en la vérité de la Torah et en la Révélation du Sinaï ? Il ne doit pas cesser de croire en un D.ieu bon et miséricordieux, Qui veut le BIEN pour la création et donc pour la créature. Cesser de croire ainsi, c’est fuir dans l’Absurde, et refuser de voir que l’Histoire a une direction. Il n’y a pas de hasard, telle est notre FOI même s’il nous apparaît difficile de croire. On l’a déjà écrit souvent. Le 'Hazon Ich écrit que la foi en D.ieu n’implique pas nécessairement qu’il ne saurait exister quelque chose de négatif, c’est-à-dire quelque chose dont nous aurions souhaité qu’il n'existe pas. Le tremblement de terre, évidemment, nous effraye, mais il est évident, pour le croyant, qu’il est inscrit dans un plan divin. Lorsqu’un évènement grave se produit et nous concerne, la Halakha a fixé une Bénédiction précise : « Dayan Haémèt » (« Qui juge selon la Vérité »). Refuser cette attitude est une preuve que l’on ne croit pas en une Providence tutélaire.
Alors y a-t-il une leçon à tirer, quand des évènements de cette ampleur se déroulent à nos portes ? Il est évident qu’il ne suffit pas d’être spectateur, ou témoin, d’un tel séisme sans en tirer, nous-mêmes, des conclusions. Sans prendre en charge, comme on l’a dit précédemment, la spécificité de l'événement, prenons d’abord conscience que « lorsque tout va bien », c’est-à-dire quand les phénomènes naturels se déroulent normalement, sommes-nous suffisamment reconnaissants envers le Tout-Puissant pour tout ce qu’Il nous accorde ? Savons-nous suffisamment dire merci pour l’organisation merveilleuse de la création ? Alors, quand une catastrophe nous éveille, n’est-il pas outrecuidant de nous plaindre, alors que nous n’avons jamais assez apprécié le fonctionnement normal de la nature ? On considère trop que l’ordre habituel de la « machine Terre », c’est-à-dire de la Nature, nous est dû, sans assez en reconnaître l’Auteur. Quand on a mal, on se plaint, mais dit-on assez « merci » quand les choses se passent « normalement » ? C’est une première leçon à tirer des phénomènes inhabituels. C’est parce qu’Avraham Avinou a su apprécier et découvrir l’ordre magnifique de la création qu’il est arrivé à la foi ! L’humanité – en particulier à notre époque – a trop tendance à croire que l’homme est capable de « tout faire » ; alors survient un évènement qui doit nous éveiller, pour que le créé ne se croie pas tout-puissant. Les progrès technologiques, en particulier depuis les 70 dernières années, font oublier que l’homme N’EST PAS le maître de la nature. Au-delà de ce que nous voyons, dans la routine de la vie quotidienne, « ouvrons les yeux » pour retrouver le Maître de l’univers ! Leçon première et essentielle pour notre époque, désaxée et trop sûre d’elle-même.
Mais il y a une seconde et essentielle leçon, pour nous tous. Le Tout-Puissant, Maître absolu de la création, n’intervient pas dans le déroulement de la nature SANS RAISON ! Ce n’est pas à nous d’expliquer ou d’assurer qu’Il juge assurément l’humanité et nous ne nous permettrons jamais de dire qui sont les « méchants » et qui sont les « justes ». Les critères ne sont pas clairs pour nous. Certes, de loin, on peut dire que Pompéi, ville romaine anéantie par une éruption volcanique, ou Lisbonne, siège de l’Inquisition, ont été détruites pour des raisons qui nous dépassent, mais en fait, nous ne pouvons, ni ne devons, décider que les éruptions sont des châtiments. Ce qui est nécessaire, c’est d’approfondir notre foi en un Créateur. Il ne faut, en aucun cas, se révolter, mais ce qui est important, c’est d’approfondir notre croyance. Le monde n’est pas une machine sans conducteur, et nous devons nous éveiller. Il s’agit, sans aucun doute, d’une étape dans un devenir historique qui transcende les passagers provisoires : ceux-ci ne peuvent lire que ce qu’ils voient, mais la leçon véritable est d’enraciner notre croyance en une Main directrice. S’éloigner de cette foi ne peut que remettre en question un développement historique, et donc détruire les fondements de l’existence de l’humanité. Il nous faut remercier le Créateur pour les merveilles qu’Il nous accorde, il faut apprendre que les voies ne sont pas toujours compréhensibles, mais selon les paroles du prophète : « Qui est sage pour comprendre les choses, intelligent pour Le reconnaître ? Droites sont les voies de l’Éternel. Les justes s’y attachent fermement, les méchants y trébuchent » (Osée 14, 10). Soyons avec les justes, et attachons-nous aux voies de l’Éternel. Soyons intelligents pour Le reconnaître !