Le grand-rabbin aux juges rabbiniques : « Préserver la tradition de la Halakha est ce qui garantira la pérennité du peuple juif, toute personne qui tentera de modifier cette donnée se trouvera dans une position d'infériorité. »
Des dizaines de présidents de tribunaux rabbiniques, de Rabbanim de villes et de communautés du monde entier ont participé à un congrès spécial, sous l'égide du président du grand tribunal rabbinique d'Israël, le Gaon Rav David Lau, pour traiter de sujets actuels, à l'approche de la nouvelle année.
Ont participé à cette rencontre plus de 70 juges rabbiniques et Rabbanim de communautés juives de par le monde, issus des États-Unis, du Canada, de France, d'Allemagne, de Hollande, ainsi que d'autres pays d'Europe, du Mexique, d'Argentine, d'Australie, d'Afrique du Sud et d'Arabie saoudite.
Rav Gabriel Dayan inaugura la soirée en remerciant l'organisme Torah Box pour avoir permis la tenue de ce congrès international, puis céda la parole au Rav David Lau pour l'ouverture de la séance.
Le grand-rabbin commença son discours adressé aux juges rabbiniques et aux Rabbanim du monde entier : « Nous traversons actuellement une période des plus difficiles, ces dix dernières années, malheureusement, de nombreuses personnes ont tenté de tirer le pays dans une direction totalement différente et de transformer le caractère d'Israël.
Des organismes dotés de gros moyens mènent le combat contre le grand-rabbinat, qui se tient à l'avant-poste du combat pour préserver la judéité du peuple d'Israël, notamment sur la Cacheroute des aliments et la pureté des conditions d'admission au sein du peuple juif.
Nous avons un point commun avec les Rabbanim du monde entier, et que l'on ne nous raconte pas d'histoire sur une prétendue rupture, que D.ieu préserve, entre le grand-rabbinat et le judaïsme de la diaspora. Vous, les Rabbanim, connaissez bien le judaïsme de vos communautés. Vous êtes malheureusement au fait du phénomène de l'assimilation qu'il faut combattre, mais en-dehors de cette assimilation, il y a également, grâce à D.ieu, un éveil, et vous vous évertuez à entretenir la flamme du judaïsme, à la raviver et à la préserver dans sa forme originelle.
Le modèle américain n'est pas toujours le meilleur, certaines communautés là-bas éloignent les Juifs de leur religion, d'autres encore sont la cause de l'assimilation, d'autres, au nom de la rectification du monde, déconnectent le judaïsme à la maison, coupent les Juifs de la chaîne des générations, et vous, les Rabbanim, luttez contre ce phénomène.
En guise de conclusion, le Rav Lau déclara : « Les tribunaux rabbiniques, fermement attachés à la voie de la tradition, ne laissent rien au hasard, pour tenter d'aider ceux qui se présentent dans nos tribunaux, mais nous le faisons à partir de notre bibliothèque, car nous savons que le respect de la tradition des décisions halakhiques est ce qui garantira la survie du peuple juif. Si quelqu'un désire introduire des changements, il se trouve dans une position d'infériorité. »
Le représentant des présidents des tribunaux rabbiniques et des juges rabbiniques du monde entier prit la parole en exposant les questions des tribunaux sous forme de débat public au terme duquel le grand-rabbin annonça sa décision pour chaque question.
Parmi les orateurs : Rav Yéhoram Oulman, président du tribunal rabbinique de Sidney (Australie) qui mentionna les problèmes susceptibles d'émerger suite à la décision des autorités d'introduire des changements dans le processus de conversion ; Rav Arié Ralbag, Président du tribunal rabbinique Agoudat Harabbanim des États-Unis et du Canada, et membre du comité permanent des Rabbins d'Europe, qui évoqua le cas d'une 'Halitsa (rituel effectué par une veuve ne désirant pas se remarier avec son beau-frère) effectuée dans leur tribunal pour un homme à la jambe amputée. Le Rav Yona Reiss, président du tribunal rabbinique de Chicago (USA) qui mentionna le problème de la lettre de refus et les contraintes du Guèt ; Le Rav Zéev Goldstein, grand-rabbin d'Afrique du Sud, suggéra de fixer des critères uniformes dans tous les tribunaux rabbiniques ; Le Rav Yi'hya Teboul, président du tribunal rabbinique de Lyon, et membre du comité permanent du comité des rabbins européens, souleva la question de la conversion des mères porteuses et les questions halakhiques qui en découlent ; le Rav Ya'acov 'Hotobeli, président du tribunal rabbinique de Vienne (Autriche), mentionna les cas où des Rabbanim d'en-dehors de Vienne président à des mariages de couples sans vérification préalable auprès des tribunaux rabbiniques locaux ; le Rav Chlomo Twill, grand-rabbin du Mexique, aborda la question des accords prénuptiaux et la manière de les traiter ; le Rav Gabriel Davidovitz, grand-rabbin d'Argentine, évoqua la question du refus de donner le Guèt dans le cas de divorces civils.
Pour conclure, le Rav Ya'acov 'Haviv, président du Beth-Din I'houd Harabbanim de France, au nom de l'ensemble des juges rabbiniques et Rabbanim, remercia les organisateurs pour cette initiative qui sera certainement très profitable à l'ensemble des juges rabbiniques du monde entier dans leur mission. Il rapporta un cas halakhique complexe de 'Halitsa d'un homme à la jambe amputée, auquel participèrent des juges rabbiniques français, israéliens et américains. Il suggéra d'organiser de telles rencontres plus souvent, puis remercia le président du grand tribunal rabbinique, le Gaon Rav David Lau, pour sa collaboration constante avec les juges rabbiniques du monde entier.