Je connais une très jolie fille, notaire émérite, profondément croyante et pratiquante, qui évite toute rencontre de business en live, avec la gent masculine.
Elle sait.
Elle sait ce qu’elle « dégage », et ce que le reflet qu’elle rencontre dans son miroir peut provoquer, observée de trop près par un homme.
Elle connaît la nature humaine et respecte à la lettre les Paroles de nos Pères : « Ein apotropus laarayot… » Il n’y a pas de garant aux relations interdites.
Et même mariée avec bonheur et mère d'un petit garçon, elle pense qu’on ne joue pas avec les allumettes.
Pas question de « s'amochir », de se surcouvrir, d’emprunter des habits uniquement dans le vestiaire du sobre et de l’austère. Ça ne serait pas elle. Mais connaissant très bien les limites de la loi juive sur le sujet, elle va intelligemment les emboîter à sa personnalité.
C’est cela, la femme Kchéra dont parlent nos Sages, il me semble. Et non pas celle qui démissionne de sa féminité.
La nature sociable et bienveillante de mon amie, son humour, sa facilité d’élocution et celle à engager rapidement un relationnel humain décontracté, elle ne les changera pas. Elle évitera simplement les terrains minés, vaseux, et toutes les pentes savonneuses qui y dégringolent. C’est sa force.
Elle travaille sans google et sans whatsapp sur son simple petit téléphone, Cachère lui aussi. Pour une avocate, c’est une pointure, je vous l’accorde.
Elle se paye même le luxe d’un double couvre-chef, perruque et petit foulard assorti à son vêtement.
Et ce niveau-là ne peut pas s’atteindre avec des gimmicks et des enthousiasmes passagers faits de hauts et de bas, mais seulement sur la base d’une solide réflexion sur ce que « je choisis comme valeurs dans ma vie ».
Au fait, pourquoi je vous parle de cette amie ?
Solidité de l'échafaudage
Parce que l’autre jour, un proche parent, talmudiste à plein temps, me demande si je connais un avocat dans la branche immobilière. Jeune marié et bientôt papa, il veut essayer d’acheter un appartement. Mais comme ses moyens sont ce qu’ils sont, il cherche un avocat aux honoraires accessibles.
Cette amie, qui en général perçoit un montant fixe pour ce genre de dossier, me dit que comme il s’agit d’un étudiant en Torah, elle veut lui donner son Ma'asser, sa dîme mensuelle ( !!!) pour ainsi réduire de moitié les frais d’appointement.
Vous comprenez !! C’est ça, des fondations profondes et solides. C’est sur cette échelle de valeurs, exacte et intégrée, qu’ensuite, elle peut bâtir une judéité forte, sans Iphone, sans rendez-vous d’affaires avec l’autre sexe (même s’ils peuvent s’avérer très fructueux), et évoluer avec aisance et décence, prudente et alerte, dans le monde du Très-Haut, le D.ieu d’Israël, défini par nos Sages comme Soné Zima : Celui Qui hait la luxure…
La pudeur n’est pas un fardeau que l’on porte en victime ou en martyre : ces positionnements faux sont inexistants dans le judaïsme, et ne le reflètent en rien.
La vraie Tsni'out, c'est la ligne fine et subtile, entre l’obéissance rigoureuse à la loi juive et la fidélité à soi-même. Il ne peut y avoir de collision, de torsion entre les deux : à chacune d’entre nous de trouver son équilibre à partir de ces données, sans chercher de raccourcis (c’est le cas de le dire… !!), d’une part comme de l’autre.
Notre « genre », en l'occurrence le féminin, est à prendre très au sérieux et mérite qu’on s’y arrête un instant. Il y va de notre épanouissement. Si, par exemple, dans la Tsni'out (décence vestimentaire) on cherche la facilité, réduisant tout à un va-et-vient entre « permis-interdit », Assour-Moutar, sans aucune modulation à sa personne, la cocotte-minute risque bientôt de siffler, ou d’imploser. Au choix.
Et si l’on parle du respect qui nous est dû, ouvrons ici une parenthèse, nous concernant toutes, Bnot Israël et femmes du monde :
Prises au piège
Alors que le féminisme était censé défendre nos droits, nous rendre notre respectabilité perdue, dénoncer abus et profits commis sur notre compte, les plages de l’an deux mille offrent le spectacle désolant de notre honneur bafoué, de notre féminité livrée en pâture, de notre corps ridiculisé, comme jamais auparavant.
Et personne ne proteste.
Où sont soudain les pasionarias qui ont voulu nous « sauver » des fourneaux, de l’aiguille, des carcans et des stéréotypes de la femme-objet ? Silence.
Où sont-elles les militantes aux discours enflammés, lorsqu’il faut condamner ceux qui profanent notre pudeur, broyée impitoyablement par les diktats d’un designer de maillots, qui se demande, crayon en main, où il va bien pouvoir encore couper.
À peine nos libertés et nos égalités acquises que déjà, sans en être conscientes, nous faisons le jeu des pervers, qui ont trop bien compris que l’affranchissement des femmes sera en fait sa plus terrible aliénation.
Et plus personne n’est là pour oser le combat de la décence.
Car l’impudeur est devenue loi.
Qu’avons-nous gagné, habillées (ou plutôt déshabillées) dans ces costumes grotesques et humiliants, pensés uniquement pour nous avilir - ce dont, ironiquement, nous avions tellement peur -, et nous réduire à l’animalité : la nôtre, hélas, et celle de ceux qui nous voient ainsi affublées.
L’été sera chaud. Les courants marins tirent sous nos pieds.
Même si en français, les vacances viennent du mot « vacant », vide, on peut (on doit !) insérer des valeurs dans cette pause soleil. Et justement, lors de cette parenthèse, nos enfants jugeront et jaugeront nos valeurs, nos forces et nos faiblesses…
Un enfant qui verra ses parents respecter des règles, se mettre (et lui mettre) des limites, même pendant cette période “vacante”, aura acquis le temps d’une villégiature, une bien belle leçon.
Mes amies, sœurs, filles, petites-filles, cette année, cet été, commençons à parler la langue du bon sens, et… de la noblesse.
Celle qui nous habite et que personne (personne !) ne doit oser nous dérober.