Un juif de Philadelphie décédé en 1947 a enfin trouvé le repos dans un cimetière juif, 75 ans après sa mort.
Il aura dû attendre 2022, 75 ans après son décès, pour qu’un miracle ait lieu et qu’il soit enfin enterré dans un cimetière juif.
Morris (Moché) Kern était un immigrant juif européen qui arriva dans le courant du 19e siècle aux Etats-Unis, comme bon nombre de coreligionnaires juifs européens rejoignant le “rêve américain” ou fuyant les pogroms. Il décéda en 1947, sans n’avoir jamais été marié et sans enfants.
A son décès, il fut enterré au Mount Peace Cemetery (le cimetière de la montagne de la paix) à Philadelphie, un cimetière où reposent majoritairement des non-juifs.
Une petite-nièce apprend son décès et tente de retrouver son lieu de sépulture, sans succès. Elle décède à son tour avant que son petit-fils ne reprenne le flambeau de la recherche de son parent éloigné, perdu depuis longtemps.
Il décide d’utiliser un site de généalogie, ancestry.com, et parvient à faire ce que sa grand-mère, petite-nièce de Morris Kern, n’avait pas réussi avant lui : il retrouve le certificat de décès et le lieu d’inhumation de son parent éloigné. Ce n’est que le début de l’histoire pour l’homme, qui démarre le processus pour faire exhumer Morris Kern afin de pouvoir l’inhumer une seconde fois, cette fois dans un cimetière juif.
Ce n’est qu’au bout d’une procédure juridique fastidieuse et décourageante qu’il parvient à ses fins : il obtient l’autorisation de déplacer le corps, accordée après une longue bataille juridique par un juge. Ravi, l’homme contacte l’organisation communautaire américaine spécialisée opérante dans ce genre de cas, ‘Hessed Chel Emet, qui fait exhumer le défunt de sa tombe. Il avait été embaumé et enterré dans un cercueil en béton hermétiquement fermé, ce qui permet aux spécialistes de l’habiller de Takhririm (un vêtement fait à 100% de lin avec lequel on habille les défunts) et de le revêtir d’un Talith Gadol.
Trois quart de siècle après son trépas, ce sont des descendants éloignés qui lui ont préparé sa place dans un cimetière de Floral Park, dans le New Jersey, pour un repos jusqu’à la résurrection des morts. Une Mitsva magnifique que de s’occuper d’un défunt, surtout aussi éloigné, témoignant de l’infaillibilité de notre tradition et de l’attachement à D.ieu, s’agissant d’un commandement où les Ba’alé Mitsvot procèdent de façon uniquement désintéressée.