Un site archéologique datant de plusieurs milliers d'années a été mis à jour aux portes de Jérusalem, début novembre. Les experts évoquent un bouleversement sans précédent des connaissances du mode de vie préhistorique dans la région.
Tout a commencé de façon anodine, avec la réalisation d’un chantier routier, à 6 km de Jérusalem. En creusant, les ouvriers ont trouvé les traces d’une vie passée. Les équipes archéologiques, supervisant toujours les forages dans cette région fertile en découvertes, ont rapidement mis à jour ce qui devait être un village il y a plusieurs milliers d'années. Ces vestiges dateraient de l’ère du néolithique, période la plus récente de l’âge de pierre, avant le début de l’Histoire au sens « classique » du terme symbolisé par l’âge de bronze.
Plus de 300 personnes ont déjà travaillé sur ce site, récoltant des dizaines de milliers d’objets : statuettes, bracelet, pendentif… Mais pour Jacob Vardi, archéologue de l’Autorité des antiquités d’Israël, la plus importante découverte est celle… d’un plat de lentilles. « C’est une preuve indiscutable de leur mode de vie. Ces lentilles que nous avons retrouvées par milliers dans un grenier à grains constituent une découverte incroyable. Elles sont carbonisées, c'est pour cela qu'elles sont bien conservées alors qu'elles ont plusieurs milliers d'années ». Le néolithique est en effet une période symbolisée par des changements techniques et sociaux profonds, allant vers la sédentarisation avec le développement de l’agriculture et de l’élevage.
Difficile de ne pas corréler cette découverte avec celle du plat de lentilles que Ya'acov troqua avec son frère Essav, en échange de son droit d’aînesse, tandis que nous lirons dans quelques semaines la Parachat Toledot qui fait la narration de cette épisode fondateur de notre identité. Ou comment chaque découverte archéologique récente entérine, à son échelle, l’exactitude du récit biblique…