L’écrivain israélien Yoram Kaniuk (du courant de gauche laïque) est décédé il y a une semaine. Ce nom ne vous évoque peut-être pas grand-chose mais le 4 janvier 2012, nous avions fait paraître un article relatant sa bataille juridique dans le but… d’effacer le titre « Juif » à côté de son nom dans les registres officiels du ministère de l’Intérieur israélien !
Parmi ses dernières volontés, il a ordonné que l’on ne l’enterre pas mais que l’on fasse don de son corps à la science, ce qui est contraire à la Halakha (Loi Juive). Cette information est troublante au plus haut point au regard du caractère impérieux et urgent de la Kévoura (mise en terre). Les Séfarim Hakédochim (ouvrages de mystique juive) affirment que l’âme ne trouve pas de repos tant que le corps n’a pas rejoint son origine selon le verset (Béréchit 3,19) : « poussière tu fus et poussière tu redeviendras ».
Le Rabbin de l’organisme Zaka (aide aux blessés et personnes défuntes) qui lutte depuis plusieurs années afin d’éviter cette tendance (du don du corps à la science) a rappelé la gravité de cet interdit en citant l’opinion du Rav ’Ovadia Yossef dans son ouvrage ’Hazon ’Ovadia. Le décisionnaire de notre génération enjoint de ne pas obtempérer aux défunts qui auraient formulé une telle demande et craint même pour leur part à la résurrection des morts. Il tend aussi à recommander de ne pas prendre le deuil pour ce type de personne.
Il est important aussi de rappeler ce principe fondamental dans le contexte actuel. En France, où les places de cimetière, en particulier celles des carrés juifs, sont rares, il peut être tentant d’opter pour des choix différents telle l’incinération qui est elle aussi prohibée. Cependant, le repos du défunt doit être placé au-dessus de toutes les autres considérations.