Question 

Chalom Rav Malka,

Dans l’une de vos réponses, vous avez abordé le problème de l’insomnie. J’ai une question concernant ce sujet. Je souffre d’apnée pendant mon sommeil. C’est une affection qui touche les gens de tous âges, mais qui est plus fréquente chez les adultes. J’utilise un appareil de la marque CPAP. Sans lui, je ne pourrais presque pas dormir. Puis-je m’en servir le Chabbath ?

Réponse

Chalom et bénédiction.

Le problème que vous rencontrez est en effet plus courant qu’on ne le pense. Celui qui en souffre ne peut quasiment pas dormir, car il se réveille de temps en temps afin de reprendre une respiration normale. Ces arrêts respiratoires peuvent être dans une certaine mesure également dangereux, mais dans la plupart des cas, ils sont source de souffrances et non pas de danger. Je suppose que vous employez un nouveau modèle d’appareil qui est plus compliqué du point de vue Halakhique. Veuillez donc consulter la réponse détaillée ci-dessous afin de bien comprendre la façon de l’utiliser pendant Chabbath. 

Réponse détaillée

L’un des troubles du sommeil les plus connus est « l’apnée du sommeil ». Pendant que ceux qui souffrent de ce problème sont endormis, une partie du palais et de la langue vient obstruer les voies respiratoires. En conséquence, ils ne sont pas capables de respirer. Il est bien évident qu’un tel état provoque une sensation oppressante et gênante à la suite de laquelle la personne se réveille généralement, se remet à respirer normalement et se rendort. Comme cet incident est susceptible de se reproduire des dizaines de fois tout au long de la nuit, les gens en butte à des arrêts ventilatoires ne dorment en fait pratiquement pas. L’insomnie chronique nuit considérablement à la santé et à l’activité coutumière de l’individu et est à l’origine de divers problèmes médicaux et mentaux. 

C’est la situation à laquelle sont confrontés la plupart des gens souffrant d’apnée du sommeil. Néanmoins, il y a ceux dont la santé risque d’en être si affectée au point que l’on puisse craindre pour leur vie même. 

Dans le passé, les solutions les plus répandues consistaient à procéder à des opérations chirurgicales telles que l’ablation des amygdales ou l’élargissement des voies respiratoires. Mais depuis des décennies, deux appareils ont été mis au point : l’un est le CPAP et le second est le BPAP dont l’utilisation est moins courante. Ces deux appareils marchent selon le principe suivant : insufflation d’air dans le nez ou dans la bouche au moyen d’un masque relié à un tube sortant de l’appareil. L’air pulsé dans la cavité nasale ou dans la bouche empêche l’obstruction des voies respiratoires et, par conséquent, le phénomène d’apnée.

La plupart du temps, c’est le CPAP qui est en usage. Le mode de fonctionnement de cet appareil a changé au fil des années. Les appareils anciens se mettaient en marche après qu’on eut pressé un bouton et dégageaient de l’air en continu jusqu’à ce qu’on les ait éteints manuellement. De nos jours, ces appareils ont été énormément perfectionnés ; ils sont munis de capteurs spéciaux. Lorsque ceux-ci détectent que le masque est posé sur le visage, les appareils se mettent à insuffler de l’air automatiquement et, lorsqu’on l’enlève, ils cessent également de fonctionner automatiquement. En outre, un système informatisé recueille des données concernant la consommation d’oxygène basée sur la qualité de la respiration, ce qui lui permet de régler l’intensité du flux d’air. Ces données sont affichées sur un mini-écran et conservées à des fins de documentation et de suivi médical.

Il est évident que les appareils anciens sont préférables aux nouveaux en ce qui concerne les Halakhot de Chabbath, car après leur mise en marche la veille de Chabbath, rien n’influencera leur fonctionnement. C’est pourquoi ceux qui en ont besoin ont le droit de les utiliser de cette manière. En revanche, l’emploi de modèles d’appareils plus récents est un peu plus compliqué. Afin qu’il n’y ait pas de risque d’allumer le courant électrique lors de la fixation du masque, l’Institut de Technologie et de Halakha a proposé une idée simple : mettre un petit vêtement (par exemple une chaussette) dans le trou du masque la veille de Chabbath de telle sorte que l’appareil fonctionne continûment ; en effet on lui « fait croire » que le masque est posé sur le visage du malade et il se met alors en marche. Dès que la personne veut s’endormir, elle enlève la chaussette et place le masque sur son visage. Étant donné que l’appareil ne s’éteint pas immédiatement après que la chaussette a été retirée, mais continue à fonctionner durant quelques secondes, il appartient à la personne de poser le masque sur sa figure pendant ce laps de temps et de laisser ainsi l’appareil continuer à fonctionner sans crainte de transgresser le Chabbath. 

Il convient de noter que certains décisionnaires sont d’avis que nous n’avons pas résolu le problème Halakhique au sujet de l’enregistrement numérique, mais en tant que disciple du Gaon Harav Acher Weiss Chlita qui estime qu’il n’y a aucun problème Halakhique dans la mesure où l’on n’utilise pas les données (voir Min’hat Acher, 1ère partie, chap.32), je ne m’étendrai donc pas sur ce point. 

Nous répondons à vos questions concernant les sujets Halakha, Vieillesse et Médecine, à l'adresse mail: [email protected]. Certaines des réponses seront développées et publiées ici même.