Question 

Chalom Rav Malka,

En raison du fait que je suis diabétique, je dois peser chaque aliment que je mange. Est-ce permis le Chabbath ?

Réponse

Chalom et bénédiction. Je vous souhaite de recouvrer la santé rapidement. 

Il vaut mieux toujours peser la veille de Chabbath tout ce que l’on pense consommer le Chabbath même. Mais si l’on n’a pas eu le temps de le faire et que, comme dans votre cas, on en a besoin du point de vue médical, il est possible de faire preuve de moins de rigueur et de peser la nourriture, mais uniquement sur une balance qui n’est pas digitale. L’utilisation de balances prête à controverse chez les décisionnaires ; aussi est-il préférable de s’en abstenir. Tout ce que nous disons concerne le cas où l’on pèse les aliments pour une nécessité thérapeutique évidente et vitale, mais lorsqu’on le fait dans un but non médical, par exemple à des fins diététiques, cela est interdit. 

Réponse détaillée

Les Sages interdisent d’effectuer des mesures pendant Chabbath sauf s’il s’agit d’une mesure dans le cadre d’une Mitsva. Les décisionnaires ont considéré qu’une mesure à des fins thérapeutiques fait partie intégrante d’une Mitsva puisque le fait de veiller à guérir son corps est une Mitsva. Et par conséquent, cet acte est autorisé. Il est donc permis, par exemple, de mesurer sa température durant Chabbath avec un thermomètre non digital si l’on ne se sent pas bien (même si l’on n’est pas vraiment malade).

Est-ce qu’une pesée et une mesure sont similaires ? Les décisionnaires ne sont pas d’accord sur ce point. La plupart d’entre eux sont d’avis néanmoins, tout comme les Sages ont permis une mesure pour le besoin d’une Mitsva, d’autoriser une pesée pour la même raison. Au contraire, d’autres décisionnaires comme le Kaf Ha’Haïm émettent l’opinion selon laquelle une pesée revêt un caractère plus grave et que, de ce fait, il est interdit de l’exécuter même pour accomplir une Mitsva. (Bien entendu, dans le cas où la vie d’une personne est en danger, la pesée est autorisée d’après tous les avis)… Et selon la Halakha, ainsi que nous l’avons écrit plus haut, il vaut mieux, dans la mesure du possible, s’efforcer de peser toute la nourriture avant Chabbath, même si l'on exécute cet acte dans un but médical. Mais si l’on n’a pas d’autre choix, la pesée pourra tout de même être permise. 

Quelques remarques concernant cette Halakha :

  1. Il est évident que l’autorisation n’est valable que pour une balance mécanique et non pas électronique, celle-ci impliquant l’utilisation de l’électricité, ce qui est absolument prohibé le Chabbath (à moins qu’une vie humaine ne soit en danger).
  2. Dans le passé, on pesait principalement sur des balances à plateaux. Alors que la plupart des décisionnaires se réfèrent à tout type d’instruments de pesage quel qu’il soit, du moment qu’il s’agit de balances domestiques et non pas commerciales, certains d’entre eux affirment qu’il est plus grave de peser avec n’importe quelle sorte de balance à plateaux qu’avec tous les autres matériels de pesage. Et c’est pourquoi, en pratique, il vaut mieux faire preuve de rigueur à leur égard. Mais de toute façon, ces balances à plateau ont presque totalement disparu à notre époque.

Comme nous l’avons dit, cette autorisation ne concerne que la pesée à des fins thérapeutiques qui, seule, est considérée comme étant effectuée pour les besoins d’une Mitsva. Mais pour un autre besoin tel que celui dans un but diététique, il est tout à fait interdit de peser des aliments le Chabbath quel que soit l’instrument de pesage ou de mesure. Et nulle question de transiger à ce sujet. 

Autre point important à noter : une balance est considérée comme un objet servant à un travail défendu pendant Chabbath. Par conséquent, on ne peut la déplacer que si l’on en a besoin pour effectuer un travail permis ou pour son emplacement (Chemirat Chabbat Kehilkhata, chap.20, §7). Une balance électronique qu’il est interdit d’utiliser de n’importe quelle manière le Chabbath est considérée comme Mouktsé par nature et parfois même comme Mouktsé “risquant de perdre de sa valeur”, qui sont des cas plus lourds pour lesquels il sera généralement interdit de les déplacer quelle qu'en soit la raison. Aussi faut-il faire attention à cela. 

 

Références :

Choul'han 'Aroukh, chap. 306, §7 et Michna Beroura; Chemirat Chabbat Kehilkhata, chap. 20,§7; Choulkhan Chelomo, Yom Tov, 1ère partie, page 99; Yé’havé Da’at, 1ère partie, chap. 16 ; Or leTsion, 2ème partie.


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