La joie, la joie… On nous en parle du matin au soir, il est même écrit que d’être joyeuse c’est l’essentiel du service divin… C’est sympa en fin de compte la religion juive, il suffit de rester joyeuse et on a gagné le ‘Olam Haba. C’est facile… quel est le problème ?! Il suffit de se mettre en mode « simhess » et c’est bon.
Mais voilà, y’en a pour qui ça dérange quand tu es joyeuse… Non, attends deux secondes, pas de Lachone Hara’ : je ne te parle pas de ta fausse copine, de ta belle-mère ou ta belle-sœur… Je te parle de ton meilleur ami, tu sais, celui qui ne veut jamais te quitter, qui ne te lâchera jamais jusqu’au dernier jour de ta vie. Tu l’as reconnu ? Le Yétser Hara’ !
En fait, si tu arrives à être joyeuse, la tristesse, ton imagination, et les souffrances de ce monde-ci ne te toucheraient pas, car la joie est bien l’arme destructrice du Yétser Hara’.
Rabbi Na’hman nous enseigne que : « C’est une grande Mitsva d’être toujours joyeux. Efforce-toi de supprimer tout sentiment de tristesse et de mélancolie. Chacun a son lot de problèmes, et l’homme a une tendance naturelle à la tristesse. Afin que tu échappes à ces difficultés, que la joie guide ta vie – même si tu dois paraître parfois stupide » (Likoutei Moharan II, 24).
Il nous enseigne aussi qu’il ne faut pas hésiter à utiliser tous les moyens possibles et inimaginables pour rentrer de la joie en nous. Qu’à cela ne tienne ! Mets de la musique à fond, chante, danse, vas te balader, va faire CB nolimit…
Comprends-bien que l’on ne peut parler de judaïsme s’il n’y a pas de joie dans le cœur, sans Sim’ha, ta ‘Avodat Hachem sera un rituel automatique quotidien, sans goût ni odeur. Bref, le meilleur moyen pour devenir quelqu’un d’angoissé et finir dans la depress’.
Quand tu es joyeuse, tu ne laisses pas ton moral être attaqué, la joie t’amène aussi une meilleure vision des choses, une vision plus claire. D’ailleurs, n’as-tu pas remarqué que lorsque tu pleures, tu ne vois plus rien, ta vue et ton esprit sont troubles ?
Mais au fait, qu’est-ce qui te rend triste ? Tu deviens triste quand tu penses que ta situation ne va jamais évoluer, que tu vas rester dans ton épreuve toute ta vie. C’est un véritable problème de Emouna (foi en D.ieu), car, en fait, tu ne crois pas qu’Hachem va être capable d’arranger ta situation et de tout inverser en un instant si c’est Sa volonté et si le moment est venu.
« Les gens disent qu’il existe deux mondes : ce monde-ci et le monde futur. Nous croyons tous au monde futur, ce monde-ci doit également bien exister quelque part. Cependant, avec toutes les épreuves et les souffrances dont nous sommes témoins, le monde où nous nous trouvons actuellement doit être certainement l’enfer » (Rabbi Na’hman, Likoutei Moharan II, 119).
Cela peut te paraître bizarre quand tu lis ce texte, tu peux te demander « mais attends, dans quel monde je vis alors ?! », tu pourrais même penser que tu vis en enfer, et comme l’homme s’habitue à tout, tu te diras que finalement l’enfer ce n’est pas si terrible que ça… !
Mais non, ce n’est pas ce que Rabbi Na’hman a voulu nous dire ici, tu vis bien dans ce monde-ci, mais, malheureusement, comme tes yeux sont voilés, tu n’arrives même plus à voir la providence d’Hachem, c’est-à-dire comprendre que tes épreuves sont faites sur-mesure pour toi, et elles te sont envoyées au moment exact où il le fallait. Yes, tout est fait avec perfection et minutie chez Hachem !
Comme Rabbi Nathan nous l’a si bien dit : « Si tu étais toujours joyeux, tu ne verrais pas l’enfer ! ».
En étant joyeuse, tu seras en permanence connectée à Hachem, en te rappelant le but ultime systématiquement et face à chaque situation. C’est vrai, cela paraît simple et difficile à la fois, simple sur le papier, difficile sur le terrain. Qui sait véritablement retenir sa colère ? Ses larmes ? Son cœur qui souffre ? Qui peut dire que son cœur est léger face aux pires tourments de ce monde-ci… ?
Quoi qu’il en soit, à toi d’essayer ! Essayes vraiment de travailler la joie, comme nous le dit David Hamélèkh : « ‘Ivdou Ete Hachem Bésim’ha » (“Et vous servirez Hachem dans la joie”). La joie, s’acquiert en travaillant, ce n’est pas inné !
(selon les enseignements de Rabbi Na'hman de Breslev)