La pluie : Il y a ceux qui l’aiment et ceux qui ne l’aiment pas. Pour les agriculteurs, ce n’est pas une question d’amour mais plutôt leur moyen de subsistance. C’est la pluie qui leur permet de gagner leur pain et ils l’attendent chaque année avec impatience. Pour les parents, c’est plus délicat. Nos bambins ont-ils ce qu’il faut pour aborder l’hiver ? Manteaux, bonnets et parapluie ? Nous craignons toujours qu’ils ne prennent froid. Nous doutons qu’ils parviennent à réfréner leur ardeur de sauter dans les flaques. Et enfin, nous sommes inquiètes à l’idée de les voir revenir de l’école trempés jusqu’aux genoux. Nos Sages, pour leur part, ne tarissent pas d’éloges sur la pluie...

Le Séfer Hatoda’a nous rapporte une parabole qui changera peut-être notre regard sur celle-ci...
Ce dernier décrit un roi qui envoie régulièrement des cadeaux à ses enfants par des messagers. Cependant, il lui arrive de décider de leur remettre certains cadeaux lui-même. Ces cadeaux se trouvent à l’intérieur de la salle des trésors. Lorsque le roi se décide à leur offrir ces cadeaux, il leur ouvre la porte de cette salle et les princes intelligents savent qu’il s’agit d’un moment propice à ne pas gâcher. Lorsque la salle est ouverte, cela signifie que le roi est d’humeur à accepter que ses enfants bien-aimés se servent et prennent tout ce qu’ils désirent.

Nos Sages nous disent que la pluie est également un cadeau que D.ieu nous donne Lui-même sans passer par des messagers, par opposition aux autres présents, et les moments de pluie sont des instants où les portes du ciel sont ouvertes, des instants de faveur (עת רצון).

Le 7ème jour du mois de Mar ‘Hechvan, nous avons commencé à prier pour la pluie.
Les Midrachim font les louanges de la pluie, ce fameux ‘’cadeau-lien’’ qui nous lie à Hachem. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, en Israël, nous avons commencé  à remercier D.ieu pour les pluies le jour même où nous avons fêté Sim’hat Torah. La Torah étant comparée à l’eau. De la même manière que la Torah nous purifie, de même, la pluie nettoie le monde.

Dans la Parachat Béréchit, nous voyons qu’au départ le monde était arrosé par une vapeur qui sortait de la terre. Mais D.ieu décida qu’il devait en être autrement. Toute la végétation était prête au sol à pousser et à éclore mais D.ieu attendait de créer l’homme afin que ce dernier prie pour que le monde soit arrosé et que toute la verdure puisse pousser. La pluie tant attendue dépendait du travail de l’homme, nous disent les commentateurs. Quelle forme de travail ? Le travail du cœur : la prière. Ce n’est qu’en priant et en implorant D.ieu que ce dernier envoie ces eaux du ciel qui symbolisent tant.

Celles-ci sont en fait le fruit de notre communication avec le Roi du monde. La leçon que nous retenons des premières pluies de l’histoire de l’humanité reflète en fait, le secret de notre communication avec le Maître du monde. D.ieu nous envoie des manques afin que nous nous tournions vers Lui, L’implorions, ressentions combien nous sommes dépendants de Lui et que tout ce que nous possédons ainsi que tous nos besoins proviennent uniquement de Lui.

C’est la raison pour laquelle il fallait que les pluies descendent du ciel vers la terre : pour nous apprendre à lever nos yeux vers L’Éternel.

Alors, aimez-vous la pluie...?