Tu fais des études pour devenir secrétaire, informaticienne, décoratrice d’intérieur, médecin, peintre, etc.
Qu’en est-il de ton métier principal : être mère ?
Qui t’a dévoilé les secrets de la maternité ? Qui t’a appris à décoder chaque pleur ? Qui t’a enseigné la juste mesure entre amour et gâterie, entre remarque et récompense ?
Des cours pour diriger les parents fleurissent « comme des champignons » pour soutenir les mamans déboussolées. Mais même ces cours ne peuvent pas offrir une réponse à toutes les questions qui se soulèvent et préparer les femmes à affronter toutes les situations possibles.
Un jour, un homme décide de devenir enseignant. Il interroge alors son Rav :
- « Comment vais-je parvenir à éduquer mes élèves ? »
- « La Torah nous enjoint : « Véchinantam lévanékha » : « Vous enseignerez à vos enfants. » Elle n’a pas écrit à vos élèves. Si tu considères tes élèves comme tes enfants, tu ressentiras de l’amour pour eux, tu sauras alors comment les éduquer ! lui répond le Rav. »
C’est le secret du métier de maman et d’éducatrice : l’amour inconditionnel !
L’amour signifie dévouement, inquiétude, intérêt pour l’enfant. Lorsque ce sentiment est fort, la mère parvient à accomplir des actes sans même les avoir appris.
Si tu désires ardemment réussir, tu cerneras le caractère de ton enfant et tu parviendras à prendre les meilleures décisions. L’enfant qui sentira alors ton amour sera prêt à supporter les remarques et les punitions. Il saisira qu’elles sont pour son bien, car il est certain que ses parents l’aiment. Comme il est écrit (Dévarim 8,5) : « L’Eternel ton D.ieu te châtie comme un homme châtie son fils. »
Il est trois heures et demie de l’après-midi et Rivka vient de pleurer pour la sixième fois depuis qu’elle est rentrée du Gan. Je me retiens de lui demander ce qui s’est encore passé.
Elle arrive en gémissant et j’arrive à peine à comprendre ce qu’elle baragouine. Elle vient de recevoir un mauvais coup. C’est une égratignure au genou qui va peut-être saigner !
Ma petite Rivka est comme ça ! Elle est de retour à la maison et pleure. Elle mange une sucrerie et pleure. Elle reçoit un coup et pleure. Elle est vexée et pleure…
Nous ne sommes pas habitués chez nous à cette façon continuelle de pleurnicher.
Soudain, un éclair de lucidité me traverse l’esprit !
Je la prends dans mes bras et je l’enlace affectueusement. Nous restons assises une minute ou deux dans cette position, savourant chacune ce moment.
Puis je me lève, j’entre avec elle dans la chambre des enfants, je prends son livre préféré et referme la porte derrière nous.
L’histoire dure plus de vingt minutes, nous sommes seules en tête à tête.
On entend la voix d’un autre enfant à l’extérieur, je la coiffe et ramasse ses cheveux en une jolie tresse puis nous sortons de la chambre. Rivka commence alors à jouer avec ses poupées. Jusqu’au soir, je ne l’ai plus entendue !
Le lendemain, je réitère ce tour de magie avec Éli qui revient de l’école très nerveux. A la place des invectives et des punitions habituelles, je le prends, je reste avec lui dans une chambre puis j’en sors avec un enfant méconnaissable.
Pour finir, j’utilise cette manière de faire avec Avi âgé de treize ans, qui claque systématiquement les portes. Cette fois-ci, je dois me balader avec lui plus de quarante minutes à pied, une marche qui s’avère des plus profitables !
Lorsqu’un enfant sent qu’on l’aime, il n’a pas besoin qu’on lui consacre énormément de temps, il suffit d’une petite attention quotidienne à son égard, afin qu’il vaque ensuite à ses occupations.
Un enfant qui manque d’amour et d’attention tentera par tous les moyens, que ce soit positif ou négatif de les obtenir.
Écoute tes enfants lorsqu’ils s’adressent à toi !
Leurs histoires ne sont pas si longues. Même si ta conversation au téléphone ou ton journal semblent plus intéressants, prends ce temps et offre-le à tes enfants, pour leur bien !
- « Muriel, c’est bien toi ? » A sa voix, je pleurai presque au téléphone.
Muriel est ma meilleure amie et voisine. Elle est partie vivre en Europe et c’est son premier coup de fil depuis son départ.
Je fermai les yeux et fus tout ouïe à cette conversation si captivante. Muriel ne s’arrêtait plus de raconter, elle ne savait plus par où commencer.
Des petits coups dans mon dos me ramenèrent à la réalité. Chira, ma fille de dix ans se tenait debout derrière moi et tentait de me parler. Je hochai la tête et continuai à m’intéresser à la description de Muriel de la nouvelle décoration de son salon.
Chira essaie à nouveau de m’aborder, mais je suis attentive à Muriel, qui m’explique ses déboires avec la langue étrangère qu’elle doit assimiler.
Finalement, Chira s’en va et plus personne ne me dérange.
Au bout d’une heure, je raccroche, mais Chira n’est plus à la maison. Je trouve un petit papier griffonné : « Je suis partie chez une copine ! » De retour, j’envisage de discuter avec elle, mais cette fois-ci c’est elle qui garde le silence et qui me lance un « ce n’est pas grave ! »
J’ai un goût amer dans la bouche !
J’ai raté une occasion en or et je ne sais pas si je peux la rattraper !
Les amis sont la solution à portée de main des enfants qui sentent que leur maison n’est pas un havre de paix.
Lorsqu’ils essaient en vain d’entamer la conversation, ils cherchent un endroit plus chaleureux et agréable. En peu de temps, il risque non seulement de croire que l’extérieur est plus gratifiant, mais il risque aussi de se trouver en compagnie d’enfants peu recommandables !
A l’inverse, lorsque les enfants reçoivent la dose d’amour et d’attention dont ils ont besoin, ils aspirent toujours à rentrer chez eux, à retrouver le cadre et l’emploi du temps de la maison, même si cela exige d’eux des efforts pour respecter leurs parents et pour répondre à leurs exigences.
Ne demande pas d’un ton sévère : « Pourquoi es-tu de retour à la maison ? », même si tu t’étonnes, car c’est l’heure où il est censé étudier !
Dis plutôt : « J’aime quand tu es à la maison, que s’est-il passé à la Yéchiva ? »