Cette semaine, j'ai choisi de parler de la question de la dévotion à nos enfants car pour moi, Pessa'h est une fête d'une immense dévotion.
Au-delà du dévouement aux préparatifs de la fête, aux Mitsvot, et à toute la famille. Cette fête a commencé grâce au dévouement d'une femme il y a de nombreuses années : Yokhévèd, la mère de Moché.
Quand Yokhévèd a réalisé que Moché pourrait mourir si elle le gardait dans leur famille, elle a fait un acte d'héroïsme (je ne peux qu'imaginer combien de douleur il y a dans ce geste), elle l'a mis dans le Nil et s'est assurée qu'il passerait entre les mains d’une autre femme qui l'élèverait.
Elle a abandonné une partie d'elle-même, sa maternité et le lien avec Moché, son enfant, pour son bien à lui, son avenir, et celui du Peuple d’Israël. C'est un acte de grande dévotion.
Je voudrais expliquer ce qu'est le dévouement dans notre rôle de parent.
Le dévouement est un acte que le parent réalise pour son enfant, sans aucune attente d'un quelconque retour de la part de l'enfant ; un acte qui est uniquement pour le bien de l'enfant sans aucun autre intérêt. C'est un acte très pur. Un acte dans lequel le parent oublie une partie de lui-même ou de ses désirs et ne pense qu'à son enfant.
En tant que parent, nous avons quotidiennement des actes de dévotion. Comme par exemple se lever au milieu de la nuit avec un enfant, ou s'occuper d'un enfant malade, etc.
Le plus grand défi du dévouement parental est notre ressenti de parent.
Nous ressentons souvent un manque de dévotion ou trop de dévotion envers nos enfants par moment. Et nous avons beaucoup de culpabilité ou de frustrations à cause de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Quand nous sommes avec eux, nous pensons à tout ce qu'on a d'autre à faire, et quand nous ne sommes pas avec eux, nous pensons à eux...
Alors comment rendre le dévouement positif et bon pour l'enfant autant que pour les parents ?
Pour que cela réussisse, le dévouement doit être ponctuel.
Autrement dit, il est important d'équilibrer entre les moments de la vie avec nos enfants dans lesquels nous sommes complètement là pour eux, uniquement pour eux, présents physiquement et émotionnellement (sans autre distraction...). Des moments où nous nous mettons littéralement de côté et ne pensons qu'à eux. Les moments où nous acceptons de renoncer à nous-mêmes et de n'être "que" parents (ce n'est pas facile évidemment).
Et des moments où nous redevenons importants et prenons soin de nous-mêmes et seulement de nous-mêmes (quelqu'un d'autre prendra soin de nos enfants dans ces moments-là).
Des moments où nous mettons en avant d'autre parties de nous, des parties personnelles ou professionnelles par exemple.
Cela peut sembler simple à décrire, mais cet équilibre est au cœur de notre rôle parental.
Des moments de grand et pur dévouement pour nos enfants, sans hésiter à nous oublier s'il le faut, et des moments où nous redevenons importants et prenons soin de nous-mêmes.
De cette façon, les sentiments de culpabilité seront moins présents en nous - et nous n'aurons pas le sentiment que nous ne sommes pas de bons parents ou que ne donnons pas assez d'attention à nos enfants - sans d’un autre côté, nous sentir épuisés et frustrés parce que nous avons également pris soin de nous et avons été remplis de force.
Alors, qu'est ce qui est plus facile pour vous, d'être dévoué ou de vous occuper de vous-même ?