De nombreux enfants agissent de manière à nous provoquer. Ils diront par exemple :
« Tu ne vas pas me dire ce que je dois faire ! »
« Tu n’es pas mon patron ! »
« Pourquoi devrais-je t’écouter ? Tu ne fais jamais rien pour moi ! »
Les parents sont souvent désemparés sur la manière de gérer les défis et les luttes de pouvoir qui s’ensuivent. Certains parents s’énervent. De nombreux parents vont donner des leçons à leur enfant sur les méfaits d’une conduite irrespectueuse. D’autres parents l’ignorent et espèrent que la conduite disparaîtra d’elle-même. Tous les parents sont d’accord : c’est une partie frustrante et irritante de l’expérience de parent.
Le meilleur moyen de traiter une conduite provocatrice est d’éviter de glisser vers une lutte de pouvoir au départ. Dans ce but, les parents doivent connaître quelques vérités de nature psychologique :
1) Les enfants veulent être bons
Le Dr. Ross W. Greene, dans son ouvrage « L’enfant explosif », dit : « Les enfants agissent bien s’ils le peuvent. » A savoir que si un enfant « se conduit mal », quelque chose le pousse à se conduire ainsi. Dans le cas d’enfants provocateurs, s’ils parvenaient à gérer les limites et demandes qu’on leur imposait sans agir de manière violente, ils le feraient. Ils souhaitent se conduire comme il faut, mais ils ne sont pas sûrs de la manière de s’y prendre. Ce qui me conduit au point suivant…
2) Ils ont besoin de notre amour inconditionnel
Les enfants ont un besoin désespéré de l’amour et de l’approbation inconditionnels de leurs parents. Ils cherchent toujours à nous impressionner. Je sais que je l’oublie toujours lorsque mes enfants me manquent de respect. Mon premier instinct est de penser : « Comment osent-ils me parler ainsi ! »
Il n’est pas nécessaire de penser ainsi. Ne soyons pas en colère et acculés lorsque nos enfants nous provoquent. Imaginons-nous que s’ils sont assez en colère ou frustrés au point de perdre notre approbation, il doit vraiment y avoir quelque chose qui les dérange. Une fois que nous nous mettons à leur place et leur accordons le bénéfice du doute, nous pouvons nous débarrasser de ce sentiment dégradant de colère.
3) Enseignez-leur à lire sur vos lèvres
Les enfants rebelles sont généralement en retard dans le domaine de l’intelligence émotionnelle. Ils ont peut-être des difficultés à lire des codes de langage non-verbaux. Ils ne remarquent pas les signes d’alerte de la colère d’un adulte. Lorsqu’on est en colère, on baisse généralement les sourcils, on lance un regard furieux et nos lèvres se tordent. Pour certains enfants, ces signes passent totalement inaperçus, et c’est à leur détriment. Ils continueront à développer leurs arguments sans percevoir que cela affecte leurs parents ou d’autres adultes qu’ils mettent en colère. Ils sont rapidement entrainés dans une lutte à grande échelle, sans même remarquer comment ils en sont arrivés là. Alors que faire ?
Lorsque je suis en colère et énervée, et que mes enfants continuent à gémir et à débattre, j’essaie de leur enseigner à lire les signes sur mon visage : « Regarde mon visage un instant… Il est furieux… »
Les inciter à regarder mon visage et leur expliquer que mon expression traduit la colère les aide à commencer à lire des expressions du visage. Cela leur donne des repères visuels et verbaux.
Je continue par des phrases comme : « Je suis frustrée, irritée et contrariée. Je ne peux plus entendre tes propos. »
Je leur fais savoir que nous pouvons peut-être en reparler plus tard : « Lorsque je me serai calmée, je tenterai de parler du rouge à lèvres que tu as perdu et que tu as besoin de retrouver immédiatement. Pour l’instant, j’ai besoin d’une pause. »
4) N’autorisez pas le manque de respect
Ceci peut vous paraître contradictoire, mais nous ne devons pas accepter de conduite irrespectueuse de nos enfants. Le Kiboud Av Vaem, honorer nos parents, est une Mitsva non pas pour notre honneur, mais pour le bénéfice de nos enfants. Ils doivent apprendre à nous parler avec respect, pour leur propre bien. Ils se sentent en réalité plus en sécurité lorsque nous maintenons notre autorité à la maison. Alors comment ?
Ne leur enseignez rien lorsque vous êtes en colère. Le rôle de parent ne doit pas s’exercer à ce moment-là. Lorsque la fumée se dissipe et que vous et votre enfant vous êtes calmés - c’est le moment d’enseigner le respect à votre enfant.
Gérer des enfants provocateurs peut s’avérer difficile. Savoir qu’au fond d’eux les enfants veulent agir bien et veulent notre approbation peut aider. Leur enseigner à lire nos expressions faciales et à nous respecter sont des outils importants pour nous aider à tendre la main à nos enfants rebelles.
Adina Soclof