Le Lachon Hakodech, la langue sainte, est différente de toutes les autres langues. Chaque terme est définitif. Par exemple, lorsque vous dites en français « untel événement s’est passé », la connotation est celle d’un hasard, alors qu’en Lachon Hakodech, « Mikré », évoque un concept bien différent.
Le sens profond du terme « Mikré » vient de « Kara Mé Hachem, venu de D.ieu », à savoir que le monde n’est pas dirigé par des forces aléatoires, à tort et à travers, mais D.ieu nous guide et nous accompagne constamment.
On détecte non seulement dans les événements du monde, mais dans nos vies personnelles également, le concept de la Hachga’ha Pratit, la Providence Divine. Même sans en être conscients, même sans voir la main de D.ieu qui nous guide, elle est là. Chaque matin, lorsque nous récitons nos bénédictions et remercions le Tout-Puissant pour Ses nombreuses bontés, nous récitons la Brakha de « Hamékhine Mitsa’adé Gavèr », nous remercions le Tout-Puissant de raffermir les pas de l’homme. Autorisons-nous à voir et à écouter les messages de D.ieu. La plupart des gens ont du mal à discerner Son appel, car Ses messages sont dissimulés derrière de nombreux voiles. A l’occasion, toutefois, la Providence Divine est tellement claire et évidente que même un aveugle la voit, et un sourd l’entend. Si nous prenons la peine de voir et d’entendre les événements de notre vie quotidienne, nous serons à même de détecter ce plan Divin dans nos propres vies. La majeure partie du temps, ces messages sont cachés derrière de nombreux voiles, mais de temps en temps, la main de D.ieu est si évidente qu’on est obligé d’en être impressionné. Permettez-moi de vous livrer une histoire spectaculaire illustrant la véracité de cette Hachga’ha Pratit.
Faites connaissance avec Yédidia, un garçon de huit ans étudiant au Talmud Torah. Yédidia est un enfant brillant et gentil. Il porte fièrement son nom : Yédid - Ya, qui, traduit littéralement, signifie « ami du Tout-Puissant ». Depuis le jour de sa naissance, ses parents ont instillé en lui la responsabilité imposante de ce nom, mais, dans certaines situations, il préfère avoir recours à son nom anglais, Jed, et ce fut le cas lorsqu’il fit sa première visite chez l’orthodontiste. Il était accompagné par sa jolie maman, Shannon, et comme chez tous les médecins, il fallait remplir un formulaire. Alors que Shannon commençait à écrire, Yédidia murmura : « Maman, écris mon nom anglais, Jed ». Lorsque Shannon lui en demanda la raison, il lui expliqua qu’il voulait éviter tout le bruit fait autour de son nom juif. A l’issue du rendez-vous chez l’orthodontiste, Shannon héla un taxi pour rentrer à la maison. Alors qu’ils s’installaient dans le véhicule, Shannon observa la petite boîte indiquant le nom du chauffeur. Ce qu’elle vit la laissa pantoise. Elle regarda plusieurs fois… peut-être avait-elle mal lu. Faisait-elle erreur ? Mais non, étonnamment, on y lisait en grandes lettres « Yédidia » ! « D’où vous vient ce nom, Yédidia ? », demanda-t-elle au chauffeur.
« Ce sont mes parents qui me l’ont donné, lui expliqua-t-il. Je l’ai toujours aimé et j’en étais fier, mais, en Russie, nous n’avions pas le droit d’employer notre nom juif, alors lorsque je suis arrivé en Amérique, je me suis promis ceci : dans ce pays, où tout le monde peut exercer sa religion librement, je vais proclamer fièrement que mon nom est Yédidia et que je suis juif ». Shannon avait du mal à croire ce qu’elle entendait. Quelles sont les chances de trouver un chauffeur de taxi juif à Manhattan ? Et surtout, qu’il s’appelle Yédidia ? C’est assez ahurissant. Vous réalisez aussi que la probabilité d’une telle occurrence est presque nulle ; Shannon était émue alors qu’elle intégrait cette Providence Divine incroyable. Mais surtout, son fils, qui une heure plus tôt était mal à l’aise avec son nom, Yédidia, avait reçu une leçon qu’aucune école, parent ou Rav n’aurait pu lui donner, et à compter de ce jour-là, il ne voulut plus se faire appeler Jed.
Les sceptiques pourraient attribuer ces événements au hasard, que toute personne intelligente ne doit pas prendre en considération, alors j’invite ces sceptiques à lire l’épisode 2 de l’histoire.
Yédidia a un frère jumeau, Ya’acov, et le jour suivant l’histoire avec Yédidia, Shannon se retrouva une fois de plus à héler un taxi, alors que l’histoire de Yédidia lui trottait encore dans la tête. Une fois installée dans le taxi, elle regarda une fois de plus la petite boîte identifiant le nom du chauffeur, n’attendant aucun message, ou perle de sagesse des Cieux. Des incidents tels que celui-ci ne se répètent pas… mais incroyable ! La petite boîte portant le nom du chauffeur la surprit à nouveau. Elle vit qu’il s’appelait Ya’acov, même pas Jacob, mais bien Ya’acov, le frère jumeau de Yédidia ! Cette Providence Divine, survenue à deux reprises, l’une à la suite de l’autre, ne pouvait être balayée d’un revers de la main, même par les plus cyniques.
Je vous invite à présent à lire le troisième chapitre de cette histoire.
Si vous vous demandez comment Shannon et son fantastique mari, Andrew, ont eu le privilège de vivre un tel incident, il faut remonter en arrière à un autre trajet en taxi, survenu il y a quelques années à Prague, Tchécoslovaquie. L’histoire a commencé avec Shannon lors de sa toute première visite à Hinéni et sa découverte du monde majestueux de la Torah. Son cœur, son esprit et son âme se sont rapidement enflammés et elle voulait toujours apprendre plus… Sa soif pour la Torah était inextinguible ; je la mis en contact avec mes enfants, qui sont les rabbins et enseignants de Torah à Hinéni. Puis, un jour, Andrew, un jeune homme avec un sourire engageant et un esprit vif et brillant arriva à Hinéni. Pour lui aussi, c’était sa première expérience de Hinéni, et mon intuition me disait qu’ils formeraient un couple parfait, alors je leur proposais de se rencontrer. Lors de ces rendez-vous, Shannon incita Andrew à se joindre à elle dans son étude de la Torah avec notre famille.
Cette année-là, nous avons organisé un voyage juif en Europe de l’est et avons convaincu Shannon et Andrew de se joindre à nous. C’est lors de ce voyage qu’Andrew commença à porter régulièrement la Kippa. C’était sa toute première Kippa et il y tenait beaucoup. Un jour, au lieu de monter dans l’autobus du groupe, Shannon et Andrew décidèrent de prendre un taxi. Dès que le taxi les eut déposés devant l’hôtel, Andrew réalisa que sa Kippa n’était pas sur sa tête. Paniqué, Andrew courut derrière le taxi avec la rapidité d’un coureur de marathon, criant au chauffeur de s’arrêter. Ce dernier entendit ses cris, et attendit qu’Andrew arrive à son niveau. A court de souffle, Andrew ouvrit la porte du taxi. Et là, sur le siège, se trouvait sa Kippa… et de plus, il trouva aussi son téléphone portable international, qui à l’époque coûtait très cher. Mais ce qui est remarquable ici, c’est qu’Andrew a couru derrière sa Kippa, et non derrière son téléphone.
J’ai récemment rendu visite à Shannon et Andrew, et j’ai appris l’incroyable histoire de Yédidia et de Ya’acov. Immédiatement, la scène de Prague qui s’était déroulée si longtemps auparavant m’est revenue à l’esprit. Je fis le rapprochement : le miracle du taxi de Yédidia et de Ya’acov avait commencé à Prague, lorsque leur père avait couru derrière le taxi pour sa Kippa… D’un taxi à Prague à un taxi à New-York, une seule ligne droite. Et c’est l’histoire d’Hinéni. Nous sommes là, le ‘Am Israël, le peuple juif, nos âmes sont pour toujours reliées à notre Torah léguée au Mont Sinaï. HINENI, NOUS SOMMES LA !