Tu es tombé ? Et alors ?
Accéder aux sommets spirituels ressemble beaucoup à l’escalade physique, sportive. Parfois tu peux trébucher, tomber, recevoir des coups, mais cela ne signifie pas que tu dois abandonner.
Ces derniers temps, Jonathan ne respecte plus Chabbath. C’est trop difficile pour lui. En fait, pendant une certaine période, il avait bien réussi à observer le Chabbath dans ses Halakhot de base. Puis, sa bande de copains a décidé d’aller à la plage et il n’a pas résisté à « l’appel du large » : il s’est fait avoir par le Yetser Hara’ et a pris la voiture.
Et depuis, le pauvre Jonathan n’a plus la force de tout reprendre. Le vendredi, il fait même bien attention d’acheter un paquet de cigarettes supplémentaire pour ne pas en manquer le lendemain… Le soir il se met devant la télévision, et le lendemain, il part à la plage. Il a le sentiment que s’il respectait à nouveau Chabbath, il échouerait à nouveau : mieux vaut ne pas s’en approcher du « système Chabbath », il a déjà failli une fois…
Alors qu’à la plage, Jonathan est un autre homme. A la plage, c’est un véritable « fighter ». Il se tient sur son surf bariolé, prend toutes les grosses vagues qui se présentent, surfe sur elles, et parfois aussi se retourne et tombe dans l’eau. Et alors ? Jonathan ne se laisse pas démonter : il se remet sur le surf, et retourne combattre les vagues perpétuelles qui se brisent sans fin sur le rivage. Pourquoi le surf est-il qualifié de sport « audacieux » ? Parce qu’on ne réussit pas à tous les coups, et que ce n’est pas toujours facile. C’est tout le « kiffe » de la glisse !
Alors, à quoi avons-nous à faire ici ? Jonathan aime-t-il les défis ou en est-il effrayé ? Il est capable de tomber et de se remettre en ordre de bataille, ou bien est rapidement vaincu par la moindre difficulté rencontrée et préfère passer son chemin ?
La réponse est que Jonathan aime les défis, et est parfaitement capable de les relever. Mais dès qu’il s’agit de spiritualité, de judaïsme, du respect du Chabbath, ou de préserver son regard de visions indécentes, il perd pied. Le Yetser Hara’ le paralyse, lui fait croire qu’il n’est pas capable de faire face à ces difficultés.
Nous devons lui dire la réponse à faire au Yester Hara’, et l’intérioriser nous-mêmes, pour nous-mêmes : l’escalade de sommets spirituels, la conquête de nouvelles cimes spirituelles, est semblable à l’escalade physique, matérielle. Quand tu affrontes un rival sur le ring, s’il te frappe avant que tu aies le temps de le maîtriser, il peut être en mesure de te mettre à terre et de te battre, même s’il est plus faible que toi. Cela ne veut pas dire qu’il est plus fort que toi. Ressaisis-toi, reprends le combat, remets-toi sur tes jambes et frappe-le comme on t’a appris à le faire. Sans cela, il ne peut y avoir de victoire.
Si seulement Jonathan comprenait que la guerre contre le Yestser Hara’ ressemble en tout point à ces sports audacieux, et que, même s’il trébuche, ce n’est rien ; le principal est de se relever, de retrouver ses esprits et de reprendre la lutte.
C’est exactement la signification du verset : « Le Tsaddik tombe 7 fois, et toujours se relève ».
Intériorise bien le message suivant : si tu n’es pas déjà tombé sept fois, il semblerait bien que tu ne sois pas Tsaddik… Impossible d’être un Tsaddik sans avoir reçu des coups de la part du Yetser Hara’, de t’être relevé et de l’avoir vaincu. Il faut, bien entendu, se préserver autant que possible des chutes ; personne n’aime essuyer des coups. Mais une fois qu’on en a reçus, il est de notre devoir de se relever et de reprendre la lutte.